Etape
1 - Lille - Balade au coeur de la vieille ville
Mercredi 11 décembre 2019.
En cette fin d'année 2019, je profite de quelques jours pour
emmener avec moi, ma fille adorée, dans un nouveau périple.
Direction la Belgique et les Pays-Bas... Même si nous
ne ferons au final qu'un très court voyage. La cohabitation
est compliquée entre ma fille et moi...

Mais en ce mercredi matin, nous n'en
sommes pas encore là et nous filons tout droit vers
la grande métropole de Lille pour découvrir la capitale
du Nord, et la troisième ou quatrième ville de France.
Le temps de garer la voiture à deux pas du musée
des Beaux-Arts, le deuxième musée de France,
et nous partons faire un petit crocher à pied pour découvrir
le centre historique de la ville.

Centre culturel important au croisement
des aires picarde et flamande, son nom en ancien français
(L’Isle) et en latin (Insula) proviendrait de sa localisation
primitive sur une île des marécages de la vallée
de la Deûle où elle a été fondée.
L'origine de son nom en flamand français (Ryssel), et en
flamand occidental (Rijsel) découlerait de la traduction
du nom latin Insula en moyen néerlandais. Le nom
Rijsel n'est usité qu'en région flamande de Belgique,
les Néerlandais utilisant le nom «Lille».

Surnommée encore aujourd'hui
en France la « Capitale des Flandres », Lille
et ses environs appartiennent à la région historique
de la Flandre romane, ancien territoire du comté de Flandre
ne faisant pas partie de l'aire linguistique du flamand occidental.
Ville de garnison (en témoigne sa Citadelle), Lille a connu
une histoire mouvementée du Moyen Âge à la Révolution
française.

Très souvent assiégée
au cours de son histoire, elle a appartenu successivement
au royaume de France, à l'État bourguignon, au Saint-Empire
romain germanique et aux Pays-Bas espagnols avant d'être définitivement
rattachée à la France de Louis XIV à la suite
de la guerre de succession d'Espagne en même temps
que tout le territoire composant la province historique de la Flandre
française.

Lille est encore assiégée
en 1792 lors de la guerre franco-autrichienne, en 1914 et en 1940.
Elle a été durement éprouvée par les
deux conflits mondiaux du XXe siècle au cours desquels elle
est occupée et subit des destructions.

Cité marchande depuis ses origines,
manufacturière depuis le XVIe siècle, la révolution
industrielle en fait une grande capitale industrielle, principalement
autour des industries textiles et mécaniques. Leur
déclin, à partir des années 1960, ouvre une
longue période de crise et ce n'est qu'à partir des
années 1990 que la reconversion vers le secteur tertiaire
et la réhabilitation des quartiers sinistrés donnent
un autre visage à la ville.

Lille dispose d'un patrimoine très
diversifié, en particulier du fait des nombreux conflits
qui l'ont touché et ont amené des reconstructions
partielles de la ville, souvent au détriment d'une
certaine unité des ensembles.

Le patrimoine architectural s'étend
ainsi du Moyen Âge roman (crypte de la collégiale
Saint-Pierre, hospice Comtesse), aux styles gothique
(églises Saint-Maurice et Sainte-Catherine), renaissance
(immeuble du Beaurepaire, maisons rue Basse), maniériste
flamand (Vieille Bourse, maison de Gilles de la Boë),
classique (églises Saint-Étienne,
Saint-André, citadelle), néogothique
(immeubles de l'institut catholique, cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille),
art nouveau (maison Coilliot), haussmannien
(rue Faidherbe, place de la République), néo
lillois (nouvelle bourse), art déco régional
(hôtel de ville) et enfin contemporain (tours modernes d'Euralille).

De l’habitat médiéval,
il ne reste que quelques caves voûtées du XIIIe
siècle dans le Vieux-Lille, ainsi que des ponts romans sous
la chaussée, notamment rue des Chats-Bossus, Place du Lion-d’Or,
rue de la Monnaie, rue des Arts ou rue Saint Jacques. Car
la ville est alors construite de maisons de bois et de torchis.

De l'époque bourguignonne, il
ne reste pratiquement rien non plus, si ce n'est les vestiges
du Palais Rihour, édifié au cours de la seconde moitié
du XVe siècle. Mais en termes d'habitat, la
maison la plus ancienne de datation certaine se situe au 63-65,
rue de la Barre. Elle appartenait à Jean du Bosquiel, seigneur
des Planques, échevin puis rewart de Lille, et l’année
1595 est inscrite sur l’une de ses poutres.

Les témoignages de l’architecture
Renaissance tardive de la première moitié du XVIIe
siècle sont en revanche plus nombreux, car c'est
à cette époque que les maisons en pans de
bois sont progressivement remplacées par des maisons en briques
et pierres pour lutter contre les incendies. Le type courant
de la maison lilloise au début de ce siècle est la
maison dite à arcures, en raison de ses arcs de décharge
en forme d’anse de panier, selon un type que l'on rencontre
dans de nombreuses villes des anciens Pays-Bas à cette époque.
Ces maisons sont construites sur un châssis de bois surmonté
de briques, les arcures incluant souvent des claveaux de pierre
blanche taillés à pointe-de-diamant. Elles sont parfois
couronnées de pignons à gradins typiquement flamands.

Une deuxième série de
bâtiments de la même époque subit l’influence
du style maniériste anversois d’inspiration italienne
de l’architecte flamand Wenceslas Cobergher. Sa principale
réalisation est l’ancien mont-de-piété,
l’hôtel du Lombard, construit rue du Lombard en 1626,
mais on trouve trace de son influence dans d’autres bâtiments
comme le rang des arbalétriers érigé
dans les années 1630, place aux Bleuets, ou la maison des
Vieux-Hommes construite en 1624, rue de Roubaix.

Une troisième série de
bâtiments est marquée par l’abondance de l’ornementation.
La manifestation la plus célèbre de cette tendance
d’inspiration flamande est la Vieille Bourse conçue
par l’architecte Julien Destrée en 1652. On en trouve
toutefois des exemples plus anciens, comme la maison de Gilles de
la Boë de 1636, place Louise de Bettignies.

Après la prise de la ville par
Louis XIV en 1667, Lille devient française.
Le roi charge alors les architectes, aussi bien des locaux que des
envoyés, de fortifier, d'agrandir et d'embellir les
villes conquises des Flandres, et notamment Lille qui devient la
capitale de la province de Flandre française. Vauban
agrandie et fortifie la ville, il va construire la « reine
des citadelles ».

Dans la ville elle-même, une
nouvelle série de bâtiments, prolifique, est caractérisée
par l’influence du style français mêlé
avec les traditions locales. C'est la naissance d'un style
de synthèse riche et original, parfois appelé «
style franco-lillois », caractérisé par des
lignes et une ordonnance classique, une élégance à
la française, mais avec toute la richesse décorative
et la polychromie des matériaux combinés
(grès gris pour les arcades des rez-de-chaussée, craie
blanche très sculptée et brique rouge pour l'élévation
des étages) qui caractérisaient l'architecture
flamande locale de la période précédente, qui
sert de source d'inspiration.

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Ce style va dominer pendant
plus d'un siècle et sera ensuite largement repris et
réinterprété durant les siècles
suivants, constituant ainsi la véritable identité
architecturale lilloise. Il se manifeste sous
une forme quelque peu militaire dans les maisons de la rue
Royale, construites dans le nouveau quartier faisant face
à la citadelle, et d'une manière bien plus raffinée
dans la vielle ville rénovée, comme la Grand-Place
et les rues adjacentes qui sont presque entièrement
reconstruites sous Louis XIV. |
Lille est encore pris d’une
fièvre de construction et se rénove profondément
tout au long du XVIIIe siècle. Cependant le style
évolue à cette époque. Le classicisme
français devient plus dominant et la riche décoration
baroque s'efface peu à peu au profit d'une élégante
sobriété, mais un style typiquement lillois
demeure.

Parmi les constructions de cette époque,
il nous reste des rangs de maisons, parfois presque complets,
comme à la place aux Oignons, rue du Pont Neuf, rue de la
Grande Chaussée, et de nombreux hôtels particuliers
où s’exprime une nouvelle génération
de jeunes architectes tels que Michel-Joseph Lequeux. C’est
lui qui dessinera notamment les plans de plusieurs hôtels
particuliers de style néoclassique, comme l’hôtel
d'Avelin érigé en 1777, rue Saint-Jacques, et l’hôtel
Petipas de Walle construit en 1779, rue de l'Hôpital-Militaire.

La seconde moitié du XIXe siècle,
qui voit s'accélérer l’industrialisation et
l’extension de la ville, ouvre une nouvelle époque
de construction largement inspirée du modèle parisien.
Le percement de grands boulevards s’accompagne de
la construction d’immeubles imposants plus ou moins ostentatoires,
de style néo-Renaissance/néoclassique caractéristique
du Second Empire et de la Troisième république,
comme la préfecture à partir de 1865, l'Institut industriel
du Nord à partir de 1873, le Palais des Beaux-Arts
à partir de 1885, le Théâtre Sébastopol
en 1903 et le nouvel Opéra à partir de 1907.




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