Etape 69 - Cité
interdite - De la guerre de l'opium à la révolution
Samedi 13 avril 2024.
En 1860, durant la seconde guerre de l'opium, l'empereur
Xianfeng (avec notamment une de ses concubines Cixi) doit quitter
la Cité interdite pour sa lointaine (170 km au nord-est de
Pékin) résidence de montagne de Chengde.

Les forces franco-britanniques
envahirent alors et saccagèrent l'ancien palais d'été
(à 12 km au nord-ouest de la Cité interdite) qui était
la résidence habituelle des empereurs (la Cité interdite
étant surtout réservée aux cérémonies
officielles).

Elles occupèrent ce palais jusqu'à
la fin du conflit. Du 28 octobre 1900 au 3 janvier 1902,
l'impératrice douairière Cixi doit de nouveau quitter
la Cité interdite à cause de la révolte des
Boxers.

Après avoir été
la résidence de vingt-quatre empereurs — quatorze
de la dynastie Ming et dix de la dynastie Qing —
la Cité interdite cessa d’être le centre politique
de la Chine après l’abdication de Puyi, le dernier
empereur de Chine, le 12 février 1912.

Selon les huit « Articles veillant
au traitement favorable de l'Empereur après son abdication
», arrangement conclu entre la maison impériale Qing
et le gouvernement de la nouvelle république de Chine,
Puyi était autorisé à — et même
de fait obligé de — vivre dans les murs de la Cité
interdite, lui et sa famille gardant l’usage de la «
cour intérieure », tandis que la « cour
extérieure » revenait aux autorités républicaines.

Puyi y résida jusqu’en
1924, quand Feng Yuxiang prit le contrôle de Pékin
après son coup d’État. Dénonçant
l’accord pris avec la maison impériale Qing, Feng expulsa
Puyi.

Ayant été le séjour
des empereurs durant plus de cinq siècles, la Cité
interdite regorgeait de trésors inestimables et de pièces
d’une grande rareté. Cette collection fut
cataloguée et exposée au public au sein d'un musée.

Cependant, à la suite de l’invasion
de la Chine par le Japon, la sécurité de ces
trésors nationaux a été compromise, et ils
furent évacués de la Cité interdite.

Après avoir été
déplacés de place en place sur le territoire chinois
pendant plusieurs années, Tchang Kaï-chek décida
en 1947 de transférer à Taïwan un grand nombre
de ces objets ainsi que ceux du musée national de Nankin.

Ces trésors ont formé
le cœur du musée national du Palais à Taipei.
La nécessité de ce transfert fut très controversée
durant cette période de guerre civile, mais aura
peut-être permis de sauvegarder une partie du patrimoine national
lors de la révolution culturelle qui sera déclenchée
en 1966.

C'est depuis le balcon surplombant
Tian'anmen, la « porte de la Paix céleste »,
donnant accès tant à la Cité impériale
qu'à la Cité interdite, que Mao Zedong a
proclamé la république populaire de Chine le 1er octobre
1949.

Durant la révolution culturelle,
le Premier ministre Zhou Enlai eut vent que les gardes rouges
avaient prévu d’entrer dans la Cité interdite.

Sachant comment les gardes rouges avaient
agi avec d’autres monuments historiques, Zhou ordonna
que les portes soient fermées et fit garder le palais par
l'armée.

La Cité interdite a été
profondément rénovée et les travaux continuent
sans interruption. Les autorités ont veillé à
préserver le palais d'une commercialisation trop voyante,
limitant le commerce privé à la vente de souvenirs
et la restauration légère dans des espaces ménagés
à l'intérieur des bâtiments.

En 2006-2007, dans le cadre de l'accueil
des Jeux olympiques de Pékin 2008, le gouvernement chinois
a fait appel à un expert bois, Jean-Luc Sandoz, dans le but
d’expertiser les structures de bois du Pavillon de
l’Empereur de la Cité interdite.

Ce pavillon a été restauré
intégralement et rouvert à l'occasion des Jeux olympiques
d'été 2008.

La Cité interdite a été
inscrite au patrimoine mondial de l'humanité en 1987 par
l'UNESCO. C'est aussi la plus grande collection de constructions
en bois au monde.












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