Etape 39 - Sichuan
- Dans les champs avec les paysans chinois
Mercredi 10 avril 2024.
A deux pas de la ferme où je laisse toute la délégation
occupée à acheter des paquets de poivre du Sichuan,
je fais la rencontre avec une paysanne du coin.

Comme je regrette encore de
ne pas lui avoir demandé son prénom à
cette dame si gentille que j'ai surprise en train de s'échiner
dans un champ situé un peu en amont de la ferme.

Pendant un moment, nous allons rester
là ensemble, au milieu de son champ, moi à
la regarder faire, elle à récolter les graines de
fèves.

Nous allons bien tenter d'entamer la
conversation, mais hélas, aucun de nous ne connaît
la langue de l'autre. Quel dommage vraiment.

Cependant, nul besoin de mots ou de
langue pour sentir que nous sommes bien ensemble dans ce
champ où poussent différentes variétés
de légumes verts.

Un long moment encore, je la regarde
faire, occupée qu'elle est à récolter
ses fèves et ses choux.

Puis je poursuis un peu plus bas le
chemin qui se fraie un passage à travers les cultures jusqu'à
atteindre une petite tombe blanche ornée de fleurs
jaunes en plastique.

C'est une tradition tenance en Chine.
On profite de la grande fête des morts qui a lieu chaque année
en avril pour fleurir les tombes familiales de petites fleurs éternelles.

C'st d'ailleurs la raison pour laquelle
nous apercevrons tant de ces tombes disséminées
un peu partout dans les champs alentours.

Puis je reviens en arrière,
en faisant bien attention à ne pas glisser sur le
sol argileux et boueux qui recouvre le chemin.

Là, je retrouve mon amie qui
m'adresse quelques mots en chinois, que, hélas, je
ne comprends pas.

C'est fou comme des liens d'amitié
peuvent se tisser rapidement. C'est pourquoi avant de remoner
à bord du car qui doit nous ramener vers Guang'An, je prends
soin d'aller dire au revoir à mon amie chinoise.

Elle me sourit et m'engueule presque
en me montrant sa petite maison dressée de l'autre côté
de la route. Là, je comprends qu'elle souhaiterait
passer un moment avec moi dans sa maison, le temps de partager uns
tasse de thé.

Hélas, nous n'avons pas le temps
pour ça, mais je souhaite immortaliser par une photo-souvenir
ce moment d'amitié qui m'a ému aux larmes.

Nous remontons dans le car et reprenons
la route principale quand brusquement nous croisons un groupe
de travailleurs en train de remettre en état la route.

Avec la complicité du maire,
je parviens à faire stopper le car et descend en
trombe pour aller photographier ces hommes coiffés de chapeaux
pontus.

Et c'est là, au milieu de tous
ces travailleurs que je mitraille avec mon appareil que
je découvre la présence de femmes.

Là, elles sont une petite dizaine
à regoudronner la route endommagée par l'hiver rude
que vient de passer le Sichuan, goudron qu'elle fond fondre
dans de grands chaudrons chauffés au bord de la route.

Pendant une bonne minute, j'essaie
d'immortaliser tous ces visages tandis que derrière moi les
hommes de la sécurité tentent tant bien que mal de
m'encadrer.

Peine perdue, je fais feu de tous bois
et "shoote" chacun des visages que je rencontre
sur le bord de la route.

Ici, pas de mécanisation. Que
ces soit les cultures qu'on récolte à la main ou le
goudron qu'on fait chauffer à même des feux allumés
sur le sol. Une pratique d'un autre temps qui se heurte
à cette Chine ultra-moderne que le pouvoir veut véhiculer
à travers le monde.








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