Etape 30 - A la maison de Li Weihan - Le programme travail-études

Mardi 9 avril 2024. En visitant le musée consacré au programme travail-études dont Li Weihan fut l'initiateur, il me paraît ici évident de consacrer quelques lignes aux liens qui unissent Montargis à la Chine, raison pour laquelle j'ai effectué ce voyage avec la délégation municipale.

La période des années 1920 a été marquée par l'arrivée d'un groupe d'étudiants chinois qui ont contribué à façonner l'avenir de leur nation et à tisser des liens durables entre la France et la Chine.

Au début du XXe siècle, la Chine traversait une période de profonds bouleversements politiques et sociaux.

Aspiration à un avenir meilleur, de nombreux jeunes Chinois cherchaient des moyens d'acquérir des connaissances et des compétences occidentales pour contribuer à la modernisation et au développement de leur pays.

C'est dans ce contexte que le mouvement "travail-études" a émergé en France, offrant aux étudiants étrangers l'opportunité de combiner études et travail manuel.

Ce concept novateur a attiré l'attention des dirigeants chinois, qui y voyaient un moyen prometteur de former une nouvelle génération de leaders éclairés.

En 1920, un groupe d'environ 200 étudiants chinois débarqua à Montargis, et parmi eux Deng Xiaoping.

Ces jeunes gens, âgés d'une vingtaine d'années, étaient issus de milieux sociaux divers, unis par leur soif de savoir et leur désir de contribuer à l'édification d'une Chine nouvelle.

Montargis leur offrait un cadre propice à la fois à l'apprentissage théorique et à la pratique. Ils suivaient des cours de français, de mathématiques, de sciences et d'autres disciplines dans des établissements locaux, tout en s'adonnant à des travaux manuels dans des usines et des ateliers de la ville.

Le séjour des étudiants chinois à Montargis a été marqué par un intense travail intellectuel et une implication active dans la vie locale.

Ils ont fondé des associations, publié des revues et organisé des événements culturels, contribuant ainsi à l'enrichissement de la ville et au renforcement des liens entre les deux cultures.

Parmi les figures les plus illustres de ce groupe d'étudiants figurent Li Weihan, futur dirigeant du Parti communiste chinois, et Zhou Enlai, qui deviendra Premier ministre de la République populaire de Chine.

Ces personnalités ont marqué l'histoire de leur pays et ont contribué à façonner les relations entre la Chine et la France.

L'héritage de cette période continue de vivre aujourd'hui, entretenu par les liens d'amitié qui unissent les villes de Montargis et de Changsha, en Chine.

Li Weihan et le programme travail-études ont laissé une empreinte indélébile sur l'histoire de l'éducation chinoise et internationale.

Inspiré par les principes du mouvement "travail-études" français, Li Weihan a su adapter ce concept au contexte chinois, créant ainsi un modèle éducatif unique et durable.

Ce mouvement prônait l'imbrication de l'éducation formelle avec le travail manuel, permettant aux étudiants de financer leurs études tout en acquérant une expérience pratique précieuse.

Sensibilisé à la nécessité d'une éducation accessible et d'un développement autosuffisant pour les jeunes chinois, Li Weihan a vu dans le programme travail-études un moyen concret d'atteindre ces objectifs.

Il était particulièrement préoccupé par l'accès à l'éducation dans les zones rurales, où les opportunités d'apprentissage étaient souvent limitées.

Fort de sa conviction, Li Weihan a joué un rôle déterminant dans l'introduction et l'adaptation du programme travail-études au contexte chinois.

En tant que membre fondateur du Parti communiste chinois (PCC), il a œuvré à la création d'écoles travail-études dans différentes régions du pays.

Ces écoles proposaient un cursus pédagogique unique, alternant entre des périodes d'études théoriques et des périodes de travail manuel dans des domaines comme l'agriculture, l'artisanat ou l'industrie légère.

Les étudiants étaient ainsi en mesure de financer leurs études tout en acquérant des compétences pratiques et en développant une conscience sociale.

Le programme travail-études a connu un succès remarquable en Chine, touchant des milliers d'étudiants et contribuant de manière significative au développement du pays.

Il a permis à de nombreux jeunes, issus de milieux défavorisés, d'accéder à l'éducation et d'améliorer leurs perspectives d'avenir.

L'impact du programme s'est étendu au-delà de l'éducation formelle. Les écoles travail-études ont favorisé le développement des zones rurales en stimulant l'activité économique locale et en inculquant aux étudiants des valeurs de travail, de persévérance et d'engagement communautaire.

Au-delà de sa dimension historique, le programme travail-études incarne les idéaux de Li Weihan : l'accessibilité de l'éducation, l'autonomisation des jeunes et le développement des communautés rurales.