Etape 3 - Autour
de la ville de Huzhou - Sur la route d'Anji Yu
Samedi 6 avril 2024.
Une fois quitté le centre-ville de Huzhou (mais existe-t-il
seulement un centre ?), nous prenons la route du petit village
(110.000 habitants !) d'Anji Yu.

"Tiens, voilà des gens
!", s'exclaffe quelqu'un dans le bus. Mais oui, il a raison
! Voici enfin des gens. Et étonnament, c'est dans
les campagnes autour de Huzhou que nous les découvrons pour
la première fois.

A croire que tous les citadins, à
l'heure où nous prenons le bus, sont dans leurs usines
à fabriquer des choses qui se déverseront sur le monde
occidental.

Et il faut bien s'y résoudre,
c'est dans les champs plutôt que dans les usines que nous
retrouvons les Chinois. A bien y réfléchir,
ce n'est pas si bête, car avec 1,5 milliards de personnes
à nourrir, il faut bien qu'il reste des gens aux champs pour
alimenter les marchés et les supermarchés des grandes
villes.

Ils snt donc là, ces hommes,
toujours coiffés de leurs chapeaux pointus et habillés
dans leur tunique bleue. Chine éternelle. En quelques
kilomètres, nous voilà transportés dans le
monde de Tintin ! Certains dans le cars sourient franchement. C'est
fou comme la rencontre des préjugés avec la réalité
du terrain peut rendre parfois heureux.

Sur les flancs des montagnes,
les champs de thé s'élancent à l'assaut des
collines et grimpent jusqu'à perte de vue, marée verte
sur l'horizon teintée de petites tâches bleues.
Tiens, ce sont des hommes que voilà !

Et à voir tous ces champs aux
rangées conforatablement alignées, on se dit que la
planification des champs n'est pas qu'une simple vue de l'esprit.
Ici, on se tue à la cueillette des feuilles de thé
qui viendront agrémenter nos tasses au moment de s'installer
confortablement dans notre salon. Quelque chose me dit
je ne boirai plus jamais le thé comme auparavant.

Les petites mains sont partout. Et
quand le paysage (diable d'individu !) n'en fait qu'à sa
tête et plisse le terrain, les petits hommes bleus
à chapeaux pointus sont encore là pour ramasser les
feuilles.

Depuis notre bus, on se sent aussitôt
tout petits, voire microscopiques au pied de ces montagnes
gigantesques sur les flancs desquelles grimpent les plants de thé
jusque dans la brume des sommets.

Combien sont-ils au juste tous ces
petits hommes bleus. Des milliers. Plusieurs milliers sans
doute. Image d'épinal qui vient donner un coup de griffe
dans la marche en avant d'un peuple qui se veut à jamais
les premiers.

Femmes, hommes, enfants, chacun remontent
et redescendent les allées des champs de thé.
Travail harassant qui se perpétue ici despuis des milliers
d'années.

Mais oùsommes-nos au fait ?
A force de regarder ces forces vives se démembrer
au pied des plants de thé, j'en oublie presque ma géographie.

En jetant un coup d'oeil sur mon petit
guide, je m'aperçois que nous sommes en plein dans
la chaîne de montagnes Moganshan.

Un peu de géographie donc tandis
que notre bus nous emmène jusqu'au village d'Anji Yu. S'étendant
sur plus de 100 kilomètres, la chaîne de montagnes
Moganshan est composée de nombreux pics verdoyants, de vallées
pittoresques et de cascades spectaculaires.

Le sommet le plus élevé,
le mont Tianmu, culmine à 1.114 mètres d'altitude
et offre des vues panoramiques à couper le souffle sur la
région environnante.

Pour ceux qui recherchent une expérience
plus paisible, des sentiers plus faciles mènent à
travers des forêts de bambous tranquilles et des villages
traditionnels, offrant un aperçu de la vie rurale chinoise.

La flore et la faune de Moganshan sont
également d'une richesse remarquable, avec une variété
d'oiseaux chanteurs, de papillons colorés et d'animaux sauvages
qui se cachent dans les profondeurs de la forêt.

Au-delà de sa beauté
naturelle, Moganshan abrite également un riche patrimoine
culturel qui remonte à des siècles.

Des temples bouddhistes anciens, perchés
sur les flancs des montagnes, offrent aux visiteurs un moment de
sérénité et de réflexion.

Les villages traditionnels,
avec leurs maisons en pierre et leurs toits de tuiles grises, permettent
de découvrir le mode de vie authentique des habitants de
la région.








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