Etape
8 - Cathédrale de Roskilde - Un chef-d'oeuvre d'art gothique
Jeudi 12 août 2021. Cette
cathédrale est la plus connue et la plus prestigieuse
du Royaume du Danemark.

Depuis le XVe siècle, elle
protège la nécropole royale. 20 rois et 17 reines
y ont été inhumés.

Édifiée dès le
XIIe siècle, elle fut la première cathédrale
gothique scandinave de brique.

Pour le côté insolite,
ne ratez pas l'horloge représentant saint Michel
terrassant le dragon. Vous pourrez la voir mais surtout l'entendre
!

Le son, qui provient de trois
tuyaux reliés à un soufflet actionné par le
mécanisme de l'horloge, imite à perfection le cri
d'agonie d'un dragon...

La construction de la cathédrale
débuta alors que la technique de fabrication des
briques venait d’être introduite au Danemark, au milieu
du XIIe siècle.

Le plan au sol de la cathédrale
qui fut choisi par Absalon est celui d’une basilique
: une nef centrale flanquée d’un collatéral
(bas-côté) de chaque côté.

Les collatéraux se prolongent
autour du chœur pour former un déambulatoire et sont
surmontés d’une galerie qui court tout du long de l’édifice.

Les plans de style roman établis
par Absalon furent modifiés lorsque celui-ci fut
remplacé par l’évêque Sunesøn au
début du XIIIe siècle. Éduqué en France,
Sunesøn avait été le témoin de la construction
des cathédrales gothiques du Nord de la France et de Paris,
alors en pleine effervescence.

Les modifications significatives qu’il
apporta concernent avant tout l’élévation :
le nombre des ouvertures est multiplié, en accordance
avec le style gothique – on remarquera ainsi les grandes fenêtres
qui surplombent le porche, mais aussi celles qui illuminent l’abside.

Par ailleurs, l’idée
d’un plafond de bois plat fut abandonnée et un plafond
voûté (voûte d’ogives quadripartite) lui
fut préféré.

C’est également à
cette époque que les plans pour un grand transept
sont abandonnés.

L’ouverture du chœur sur
le déambulatoire par des arcs brisés, la galerie
au niveau supérieur largement ouverte à l’Est
par une succession d’arcs soutenus par de fines colonnes,
un troisième niveau où sont placées des niches
dans lesquelles sont peints le Christ et les douze apôtres,
puis un dernier niveau percé de cinq fenêtres. Le déambulatoire
est quant à lui couvert de voûtes d’ogives sexpartites.

Jusqu’au XVe siècle,
la cathédrale et la ville de Roskilde prospèrent et
de nombreuses chapelles adjacentes, dédiées à
différents saint(e)s, sont ajoutées à la structure
principale.

Mais à la suite de la Réforme,
que le Danemark adopte officiellement en 1537, les évêques
du diocèse luthérien de Seeland s’installent
à Copenhague.

A la fin du XVIe siècle et pendant
le siècle suivant, la cathédrale est réaménagée
pour suivre les normes du culte luthérien : les nombreux
retables d’autel des chapelles latérales sont détruits,
le trésor confisqué, et les peintures murales recouvertes
de stuc blanc.

En revanche, les stalles sont conservées
et on peut aujourd’hui encore les admirer dans le chœur.
Elles sont ornées de scènes sculptées
dans le bois, représentant des épisodes bibliques
depuis la Création jusqu’au Jugement dernier.

Etant donné la prééminence
de la parole et donc du sermon, une nouvelle chaire est installée
dans la nef de la cathédrale, sous le règne de Christian
IV (mort en 1648).

Parmi les nouvelles installations,
on trouve aussi la loge royale qui fait face à la
chaire, et l’imposant orgue, tous trois de styles baroques.

Sont ajoutés également
les flèches qui surmontent les deux tours occidentales
(1635), et l’imposant retable d’autel. Celui-ci a été
réalisé à Anvers vers 1560.

Il s’agit d’un triptyque
dont les volets latéraux étaient habituellement fermés
; la coutume voulait qu’ils ne soient ouverts que lors des
célébrations majeures, telle Pâques.

Les paroissiens pouvaient alors
voir les magnifiques illustrations de la Passion du Christ et la
résurrection.

Ce retable est typique des
retables scandinaves avec ses scènes bibliques en trois dimensions,
sculptées dans le bois et peintes, le tout avec un grand
réalisme.



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