Etape
27 - Trèves - Cathédrale Saint-Pierre, un exemple
parfait d'art roman
Dimanche 27 août 2023. A
deux pas de la place centrale de Trèves, dans le prolongement
de la rue, se dresse l'incontournable cathédrale
Saint-Pierre.

C'est bien simple, il s'agit de
la plus ancienne église épiscopale d'Allemagne.
Une vraie leçon d'histoire architecturale en Occident.

Le mieux estde faire le tour et d'entrer
par la gauche en passant par le cloître.

Le plus remarquable de sa structure
demeure sans doute son extérieur massif, à l'aspect
de forteresse, mais duquel se dégage une certaine harmonie
malgré les éléments disparates : au
centre, sur la place, une abside arrondie entourée de tours
carrées trapues.

Si le choeur de l'édifice est
romain (fin IIIe - début IVe) et construit en brique, sa
façade ouest du XIe siècle est typiquement romane,
et les style mosan, gothique et baroque (dôme de la chapelle)
se fondent ici en un seul édifice.

L'imposante façade ouest roman,
avec quatre tours et une abside supplémentaire ,
a été copié à plusieurs reprises.

De grandes sections de maçonnerie
romaine sont visibles sur la façade nord. L'imposant
ouvrage occidental de la cathédrale de Trèves se compose
de cinq travées symétriques et est typique de l'architecture
romane sous les empereurs saliens (XIe siècle).

L'ouvrage ouest a été
commencé par Poppo von Babenberg (1010-1047) et achevé
par Eberhard (1047-1066). Ses quatre tours sont placées
plus ou moins symétriquement de part et d'autre de l' abside
occidentale.

Elle servit d'exemple à de nombreuses
autres églises de la région Rhin-Meuse. L'inscription
latine au-dessus de l'horloge de la tour la plus haute indique "NESCITIS
QVA HORA DOMINVS VENIET" ("Vous ne savez pas à
quelle heure le Seigneur vient").

Le chœur est est moins important,
en raison de son emplacement encastré et de l'ajout
de la chapelle de la Sainte Tunique au début du XVIIIe siècle.

Selon certaines sources, la cathédrale
aurait été commandée par l'empereur
Constantin le Grand et construite au sommet d'un palais de Sainte
Hélène, sa mère.

Après la conversion de Constantin
au christianisme, l'évêque Maximin (329-346)
aurait coordonné la construction d'une cathédrale,
qui était à l'époque le plus grand ensemble
de structures ecclésiastiques d'Occident en dehors de Rome.

Sur un plan quatre fois plus grand
que la cathédrale actuelle, pas moins de quatre basiliques,
un baptistère et des dépendances ont été
construits.

Les recherches archéologiques
confirment que la cathédrale actuelle, ainsi que
les cloîtres et l'église Notre-Dame adjacents, reposent
sur les fondations des anciens édifices romains d'Augusta
Treverorum.

L'église du IVe siècle
fut laissée en ruines par les Francs mais reconstruite.
Elle fut de nouveau détruite par les Vikings en 882.

Sous l'archevêque Egbert (mort
en 993), la reconstruction commença, achevée
par Poppo de Babenberg (1016-1041). La célèbre façade
ouest date de cette époque, même si l'abside ne fut
achevée qu'en 1196. Au fil des siècles, l'église
continua d'être reconstruite et embellie, selon la mode de
l'époque.

La cathédrale se compose de
trois nefs en grande partie romanes avec des voûtes gothiques.

La structure romaine d'origine est
difficile à lire à l'intérieur, mais
sa forme rectangulaire de base est encore reconnaissable dans les
trois travées les plus orientales de la nef.

Les quatre colonnes originales
furent réutilisées au XIe siècle mais transformées
en piliers cruciformes.

Une chapelle baroque pour la relique
de la robe sans couture de Jésus, récupérée
du maître-autel précédent en 1512, a été
ajoutée derrière le chœur est et est visible
à travers une ouverture dans le mur.

Le chœur ouest est également
décoré dans le style du baroque allemand,
tout comme les chapelles Notre-Dame et du Saint-Sacrement (avec
le "Porte d'Or", partie de l'ancien jubé) et la
plupart des autels de l'église.

La cathédrale possède
en fait deux choeurs qui se font face. Celui de l'ouest
abrite le tombeau gothique en marbre de l'archevêque-prince
électeur Baudouin de Luxembourg.

Au-dessus du choeur oriental est enfermée
la Sainte Tunique, vêtement sans couture qui aurait
appartenu au Christ...

Lors de ses rares expositions publiques,
cette relique attire des centaines de milliers de pèlerins
à Trèves.

Juste à l'entrée, dans
le bas-côté droit, se trouve l'ancien tympan
roman (le sol est aujoud'hui plus haut) représentant le Christ
entre saint Pierre et la Vierge.

Sur le côté gauche se
trouve une fine chaire de pierre sculptée, ornée
de bas-reliefs.

A ne pas manquer non plus les
orgues modernes, en nid d'hirondelle et comme suspendues.

Enfin, ne pas manquer le très
beau cloître gothique datant du XIIIe siècle
et accessible en poussant une porte sur la droite qui relie le Dom
à la Liebfrauenkirche.








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