Etape 21 - Musée Gutenberg de Mayence - Au coeur de la naissance de l'imprimerie

Dimanche 27 août 2023. S'il y a bien un musée pas comme les autres en Allemagne, un incontournable pour tous les amoureux des livres, c'est bien le musée Gutenberg de Mayence. Absolument incroyable.

Et le spectacle commence dès l'entrée où un immense trône en bronze fait de livres empilés les uns sur les autres vous accueille. Photo incontournable pour garder un petit souvenir. N'est-ce pas, Nataliia !

Pour ceux qui le souhaitent, des visites guidées sont comprises dans le prix d'entrée du musée et permettent à chacun de mieux comprendre comment fonctionner la première imprimerie de Gutenberg. Les explications sont en anglais et en allemand. En français, ils ne font pas.

Ce musée de l'imprimerie, des techniques du livre et des inventions qui y sont liées est tout simplement génial. Incontournable.

Car c'est ici, à Mayence, que Gutenberg (1400-1468) mit au point un procédé d'imprimerie utilisant des caractères mobiles qui révolutionna la diffusion des idées à travers le monde entier.

C'est en 1455 qu'il publia la célèbre Bible dite "à 42 lignes" dont on peut voir un des exemplaires au premier étage du musée.

L'évolution des procédés d'impression et de reliures sur tous les continents au fil des siècles y est présentée de manière claire et pédagogique.

Evidemment, nous sommes à Mayence et la part belle est faite aux techniques des XVe et XVIe siècles.

Depuis les vénérables presses à bras (comme celle de Gutenberg) jusqu'aux premières photocopieuses, on suit le cheminement de l'écrit et de sa reproduction.

Mais comment Gutenberg eut-il l'idée de créer son imprimerie ? On raconte que c'est en voyant fonctionner un pressoir à vin à Strasbourg que Gutenberg eut l'idée d'inventer ce nouveau procédé.

Celui-ci lui permit de produire 180 bibles en l'espace de trois ans, alors qu'il fallait le même temps à un seul moine pour en recopier une seule !

Pour l'anecdote, en inventant l'imprimerie à caractère mobiles, Gutenberg fit faillite et mourut criblé de dettes en 1468. Ce monde est vraiment trop injuste avec les génies.

Ce fut pourtant, et j'en suis persuadé, l'invention la plus importante de ces milles dernières années. Car elle permit de diffuser les idées à travers le monde entier.

Il faut dire que les Bibles à 1.200 pages étaient très complexes à fabriquer, et encore plus difficiles à vendre !

Ironie du sort, aujourd'hui, chacune de ces bibles valent vale au minimum 30 millions de dollars... De quoi acheter des milliers de photocopieuses !

Pour l'anecdote encore, les incunables sont les premiers ouvrages fabriqués pendant les cinquante premières années de l'imprimerie. Ce sont eux que Gutenberg produisit et ceux qui lui succédèrent jusqu'au tournant de l'année 1500.

Le musée Gutenberg en abrite un grand nombre dont on peut admirer une incroyable collection placée sous verre... et sous protection.

Les incunables ont été produits avant que l'imprimerie ne se répande sur le continent et ne remplace les documents manuscrits des copistes.

Environ 30.000 incunables sont répertoriés, dont les deux tiers en latin. Le plus ancien est la Bible à quarante-deux lignes (dite « B42 »), imprimée par Johannes Gutenberg, Peter Schöffer et Johann Fust en 1454.

Les incunables, ces livres nés au berceau de l’imprimerie, sont d’abord et avant tout des succédanés des manuscrits. L’écriture sur deux colonnes se maintient d’ailleurs à l’époque de l’imprimerie.

Car Johannes Gutenberg et les premiers promoteurs de l’imprimerie ont cherché, non pas à fabriquer des objets nouveaux, mais bien à reproduire les manuscrits par un procédé mécanique, dans l’espoir de répondre à une demande de plus en plus grande de textes, que les différentes méthodes de reproduction élaborées dans les siècles antérieurs n’ont pas réussi à satisfaire complètement.

Les changements qui vont mettre en place les conditions propices à l’invention de l’imprimerie sont visibles dès le XIIIe siècle par une production plus importante et une diffusion élargie de textes et par un déplacement des curiosités intellectuelles.