Etape
25 - Trèves - Hauptmarkt, la place principale de la ville
Dimanche 27 août 2023. La
place principale de la ville est le centre de l'animation
du coeur historique de Trèves. Et aujourd'hui, l'animation
bat son plein avec ces dizaines d'enfants qui jouent à faire
des bulles de savon au milieu de Hauptmarkt.

Au milieu de Hauptmarkt, la
croix celtique du marché est le symbole de la domination
épiscopale sur la ville, dont l'original se trouve
justement au stadsmuseum.

A côté, la fontaine
de Saint-Pierre, de style maniériste (1595), représente
en dorure et couleurs, les quatre vertus, comme autant de messages
passés à la population de l'époque.

Depuis le centre de la place, le
regard embrasse un large et agréable panorama, avec la cathédrale
d'un côté et une belle enfilade de magnifiques maisons
à colombage.

Gothique, Renaissance et baroque, tous
les tyles sont représentés, ainsi qu'un édifice
appelé Steipe, tout blanc avec ses créneaux et ses
arcades de style néogothique.

Il s'agit d'un symbole du pouvoir civil,
c'est l'ancienne salle des fêtes de la municipalité,
qui servait aussi de prison, d'archives et de chancellerie...

Entre les arcades, on peut voir les
statues de Sainte Hélène, saint Pierre, saint Paul
et saint Jacques, les patrons de Trèves.

A côté, on peut voir
une élégante maison rouge frappée d'une inscription
dorée en latin sur sa façade, qui parle de Trèves
comme l'une des plus vieilles villes de l'univers !

Pas si vieille que ça, mais
tout de même ! La fondation de la cité est
attribuée à l'empereur romain Auguste en 16 av. J.-C.,
après sa victoires sur les Trévires.

La ville s'entoura dès
le IIe siècle d'un rempart dont il subsiste aujourd'hui
la célèbre Porta Nigra.

Fin du IIIe siècle, Trèves
devint la capitale des Gaules et le centre névralgique
pour les garnisons des légions stationnées face aux
Germains.

Au IVe siècle, elle connut son
apogée sous l'empereur Constantin qui en fit sa résidence
et sa capitale (l'empire romain ne comptait pas moins que
sept empereurs autoproclamés à cette époque
!).

La cité devint alors un rendez-vous
important du christianisme après la conversion de Constantin.
Puis les invasions des Francs, au Ve siècle, l'affaiblirent.

Trèves déclina jusqu'à
ce que Charlemagne en fasse un évêché
au IXe siècle. Les archevêques accrurent leur
pouvoir et leur richesse.

Ils devinrent au XIVe siècle
"archevêques - princes électeurs"
et se firent construire un palais.

A la fin du XVIIIe siècle, les
troupes françaises prirent la ville qui devint aussitôt
préfecture de la Sarre, alors département français.

Mais après la défaire
de Napoléon, au congrès de Vienne, Trèves
fut attribuée aux Prussiens.

Puis durant la Seconde Guerre mondiale,
la ville fut détruite à 40 %.

Aujourd'hui, Trèves affiche
un formidable mélange de styles architecturaux qui
lui donne un visage unique en Allemagne. A mon sens, la plus belle
ville de ce côté-ci du Rhin.

Et cerise sur le gâteau (ou raisin
?), elle demeure aussi au centre des vins de Moselle, l'un
des plus grands vignobles du pays.

On peut le dire sans risque de se tromper,
la plus belle ville et la plus ancienne d'Allemagne est
une cité bien agréable, touristique mais aussi universitaire,
ce qui la rend très vivante.

La ville est si belle que l'Unesco
a classé pas moins de huit monuments au patrimoine
mondial de l'humanité !

Pour se rendre compte de la
physionomie de la ville antique et de son organisation, il faut
jeter un coup d'oeil sur la maquette qui se trouve juste devant
l'Office de tourisme.

Ainsi vous comprendrez pourquoi Trèves
fut longtemps considérée comme la "Rome du nord"
ou la "2e Rome", une ville à nulle autre pareille
dans toute l'Allemagne.





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