Etape 8 - Brême - De la rue des Tonneliers aux quais de la Weiser

Vendredi 18 août 2023. Après la visite du centre historique, nous nous éloignons un peu pour nous engouffrer dans la rue des Tonneliers, l'artère moyennageuse qui descend de la place du Marché vers les rives de la Weiser.

C'est dans cette tue pittoresque aux bâtisses de brique où l'on retrouve les influences Art déco, qu'au Moyen Âge vivaient les tonneliers de la ville.

Lorsqu'au XIXe siècle, le port de Brême déménagea à Bremerhaven, la rue tomba peu à peu en désuétude.

Au début du XXe siècle, le riche négociant en café et inventeur du décaféiné, Ludwig Roselius, racheta peu à peu toutes ces maisons et y installa le siège de sa compagnie (Kaffe Hag) puis il confia le réaménagement de la Böttchersstrabe à des architectes de renom.

En grande partie détruite en 1944, la rue a depuis été reconstruite à l'identique.

Depuis la place du Marché, on y pénètre par une porte surmontée d'un bas-relief doré représentant l'archange Saint-Michel terrassant le dragon.

On doit à ce même Ludwig Roselius la riche collection de Roseliushaus (au n°6-10 de la rue), constituée entre autres de beaux meubles de différentes époques, ainsi que quelques oeuvres de Lucas Cranach, dont le fameux portrait de Luther et de sa femme.

A côté de cette maison, un carillon de porcelaine tintinnabule toutes les heures, de 12 à 18 heures, attrant une foule de touristes amusés par son naïf jeu de clochettes...

Pour l'anecdote, les Nazis gardèrent le quartier intact comme symbole de "l'art dégénéré", alors même que le fameux Ludwig Roselius était un sympathisant du nazisme...

A noter aussi que cette rue des Tonneliers abrite aussi le muse Paula-Modersohn-Becker, représentante de l'expressionnisme allemand, inspirée par Cézanne, Gauguin et les Nabis.

Elle vivait et travaillait au village des artistes de Worpsxede, dans les environs de Brême.

Nous quittons ensuite la rue de Tonneliers pour arriver directement sur les quais de l'ancien port de Brême, situé sur les rives de la Weiser, où quelques magnifiques trois-mâts magnifient le paysage juste au moment du coucher du soleil.

C'est ici que se niche aujourd'hui le quartier le plus branché et le plus animé de la ville, qui s'étend au bord de la Weiser, autour de la Weiserpromenade Schlachte.

Ici, l'ambien matitime est garantie. On parle même de la Riviera du nord quand vient l'été !

On peut flâner tout en longeant une jolie enfilade de bateaux et de vieux gréements, entre les terrasses de restaurants aux cuisines du monde entier, cafés et bars au bord de l'eau.

Un peu d'histoire maintenant pour évoquer cette ville si singulière au coeur de l'Allemagne du nord. Entre le Ier et le VIIIe siècle après J.-C., les premiers établissements sont apparus sur la Weser, qui offrait une protection contre les inondations sur une longue dune et en même temps un bon accès à un gué.

En tant que ville épiscopale et colonie marchande, l'histoire de Brême remonte au VIIIe siècle. La ville fut érigée en évêché par Charlemagne en 787. Unis à l'archidiocèse de Hambourg pour former l'archidiocèse de Hambourg-Brême depuis la fin du IXe siècle, Brême a d'abord acquis de l'influence au niveau impérial sous l'archevêque Adalbert (1043-1072).

Avec le privilège Gelnhausen de l'empereur Friedrich Barberousse de 1186, Brême est devenue une ville impériale (populairement connue comme une ville impériale libre ).

La ville a rejoint la Ligue hanséatique en 1260, mais était parfois un partenaire d'alliance incertain dans la Ligue hanséatique.

Grâce au libre-échange associé à l'appartenance à la Ligue hanséatique, Brême a prospéré, comme en témoignent encore aujourd'hui de magnifiques monuments architecturaux.

La ville, qui gagna de plus en plus en importance économique, se débarrassa en partie de la domination ecclésiastique du diocèse de Brême et, en signe de sa liberté laïque, construisit le Roland (1404) et son hôtel de ville (1409) sur la place du marché de Brême , qui font désormais partie du site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Pour protéger le port de la Weser, construit entre 1574 et 1590, la nouvelle ville fortifiée a été construite sur la rive ouest de la Weser. Cependant, la Weser s'envasait de plus en plus et il devenait de plus en plus difficile pour les navires marchands d'accoster à Schlachte, qui servait de quai en eau profonde depuis le XIIIe siècle. De 1619 à 1623, les designers hollandais construisirent le premier port artificiel d'Allemagne à Vegesack , situé en aval.

Pendant la guerre de Trente Ans, Brême a pu faire reconnaître son immédiateté impériale grâce au diplôme de Linz, décerné par l'empereur Ferdinand III. a été publiée. Cette immédiateté impériale restait néanmoins menacée.

En 1783, les marchands de Brême commencèrent le commerce transatlantique direct avec les États-Unis. En 1802, la ville chargea le paysagiste Isaak Altmann de transformer les anciennes fortifications de la ville en remparts actuels.

En 1806, Napoléon fit occuper Brême et l'intégra en 1811 à l'État français comme capitale du département des Bouches-du-Weser. Après leur défaite lors des guerres de libération, les troupes françaises quittent Brême en 1814.

Au XIXe siècle, Brême a joué un rôle important dans le développement du commerce extérieur allemand. Le premier navire à vapeur de construction allemande a été construit au chantier naval de Johann Lange en 1817. Le bateau à aubes La Weser circulait comme navire à passagers et postal entre Brême, Vegesack, Elsfleth et Brake, et plus tard également Geestemünde jusqu'en 1833.

La fermeture des portes de la ville au coucher du soleil, le sas, fut abolie en 1848. Cette circonstance a accéléré le développement industriel de la ville. La ligne ferroviaire Wunstorf-Brême, financée conjointement par la Ville hanséatique libre de Brême et les chemins de fer royaux de Hanovre, est entrée en service en 1847.

Après de vastes digues sur les marais environnants, le développement de maisons mitoyennes avec des maisons dites de Brême, typiques de Brême jusqu'au 20e siècle, a commencé en 1853 dans la banlieue.

En 1812, Brême comptait environ 35.000 habitants. En 1875, la limite de 100.000 fut dépassée. En 1911 la ville comptait déjà 250.000 habitants. En 1857, la North German Lloyd a été fondée , et plus tard d'autres compagnies maritimes également. En 1867, Brême devint membre de la Confédération de l'Allemagne du Nord et en 1871 de l' Empire allemand.

Grâce à leurs ports maritimes, les villes hanséatiques de Brême, Hambourg et Lübeck sont restées des pays sans douane après 1870/71. Ils n'ont rejoint l'Union douanière allemande qu'en 1888. Les ports francs de Brême et de Hambourg restaient alors en dehors du territoire douanier allemand.

Le Columbuskaje de Bremerhaven a été inauguré en 1928. De là, le paquebot Bremen a remporté le ruban bleu de la traversée de l'Atlantique la plus rapide. Avec l'importance économique, la population a également augmenté considérablement.