Etape 20 - Trebic - L'ancien ghetto juif et ses rues étroites et pavées
Jeudi 13 juillet 2017. A peine après avoir quitté le cimetière, me voici au sommet de la colline qui surplombe l'ancien ghetto juif de Trébic***. La ville a une longue histoire avec cette communauté qui s'y est installée dès la fin du XIVe siècle.

Quant au ghetto proprement dit, il fut élevé à partir de 1723. Et si les relations de la communauté furent longtemps bonnes avec l'évêque de trébic, elles le furent beaucoup moins avec les seigneurs locaux. Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive était, avec celle de Mikulov, la plus importante de Moravie.

Depuis le sommet de la colline, on peut apercevoir les clochers de la vieille ville, ainsi que les eaux de la rivière Jihlava qui marque sa frontière naturelle au sud. De là, on s'aperçoit tout de suite de la vaste superficie du ghetto et de l'entassement de ses maisons.

Mais pour mieux comprendre et appréhender, il faut vraiment descendre et marcher au coeur du ghetto***. C'estce que je fais bien sûr. L'agglutinement des maisons saute en effet tout de suite aux yeux. Et on devine alors quelle devait être la promiscuité qui régnait alors dans le quartier.

Il faut imaginer la collection de petits métiers, de vendeurs de rue, d'artisans et de marchands ambulants qui devaient encombrer chaque ruelle du ghetto.

Mais aujourd'hui, tout cela a bien disparu. Et à la ferveur et à la promiscuité, l'embourgeoisement des rues, l'embellissement des maisons, la patine des peintures pastels ont succédé. De cette ambiance, il ne reste plus que quelques plaques accrochées ici et là aux murs de certaines maisons pour rappeler les heures sombres que connut le ghetto quand les Nazis commencèrent leur oeuvre de mort.

Toutefois, en se promenant bien, au milieu de quelques maisons de style baroque ou Renaissance, on reconnaît la demeure du rabbin, l'école ou encore l'ancien hôpital pour les pauvres. Mais du ghetto tel qu'il devait être autrefois, "liquidé" pendant la guerre, il ne reste désormais que d'amers souvenirs.

En descendant vers la rivière Jihlava, au détour d'une rue, on croise quelques passages étroits qui donnent encore une idée de la réelle promiscuité qui régnait dans le quartier. Il faut imaginer les entrées des imeubles tout au long du passage, les cours étroites qui donnaient sur les logements...

Enfin, voici la fameuse rivière Jihlava qui sépare encore les deux quartiers historiques de la ville.



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