Etape 1 - Arrivée mouvementée à Rozmberk Nad Vlatou

Mardi 11 juillet 2017. Bon, pour ces vacances improvisées, j'ai décidé de faire un crochet par le sud de la République Tchèque pour faire un petit tour en Bohème. C'est sans doute ici que se nichent les plus beaux paysages du pays. Après les émotions de l'après-midi et ma visite de Mauthausen, sur les traces de mon père (voir ici), je prends la direction de la République Tchèque, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord, et la jolie petite ville de Rozmberk Nad Vlatou***.

Jusqu'ici, tout va bien. Le temps de programmer mon gps et je me mets aussitôt en route. Tiens, bizarre, mon gps ne trouve pas le bled dans lequel je suis sensé dormir, cette nuit... Pas grave, seuls quelques kilomètres sépare la petite ville de Rozmberk Nad Vlatou de la frontière. Ce serait bien le diable si je n'arrivais pas à trouver mon chemin. Ok, je prends la direction du nord, cap vers Freistadt, la dernière grande ville autrichienne avant la frontière avec la République Tchèque. Arrivé à un rond-point, la route disparaît subitement, ou plutôt m'indique une ancienne route (datant sans doute de la vieille carte de mon gps non actualisé, c'est bien ma veine !) qui se termine par un adorable petit cul-de-sac. Marche arrière toute ! Et pan, mon rétro heurte de plein fouet un panneau et se retourne d'un coup. Le temps de descendre de la voiture et je constate qu'il n'y a rien de cassé. Ouf ! Plus de peur que de mal pour la Titine, mais pas question d'aller plus loin. Je reprends la route principale et improvise. Autoroute en direction de Prague... Je prends. Tous les chemins ne mènent-ils pas à la Bohème ? A Rome ? Ah oui, vous êtes sûr ? Ok, tant pis pour ma pomme. J'échappe de peu à un embouteillage monstre sur l'autoroute en sortant juste à temps. Coup de chance, un panneau m'indique la ville de Freidstadt. Quelle aventure ! Ne crions pas victoire trop tôt. Nouveaux travaux sur la route et nouvelle déviation. Mon gps y perd carrément son latin. Improvisation totale, je suis bêtement les panneaux de déviation et retrouve par miracle mon chemin. Je ne suis plus maintenant qu'à une dizaine de kilomètres de la frontière. Tout va bien... Sauf qu'entre temps, un type a trouvé le moyen de se mettre dans le fossé. Nouvelle déviation. Nouvelle improvisation. Là, je suis carrément en train de craquer ! Heureusement, la frontière se profile à l'horizon. Alleluia !

Nouveau coup d'oeil sur mon gps. Voyons voir ce que m'indique la carte. Normalement, je ne suis pas très loin de mon bled. Je passe donc la frontière... et là, patatra ! Plus de carte et plus de route sur le gps ! Mon Garmin veut bien me guider, mais seulement sur les routes des anciens pays de l'ouest, avant la chute du mur de Berlin, en 1989, il y a presque 40 ans de ça ! C'est la merde. Après un long moment d'hésitation, je passe quand même la frontière. On verra bien après tout. Arrêt à la caisse de change où je tente en vain de demander mon chemin. Le type ne parle pas un traitre mot d'anglais ! La merde continue. Coup d'oeil sur la carte du routard. Rozmberk est bien indiqué sur la carte. Il me suffit de prendre la direction de Ceske Budejovice et d'obliquer tout de suite sur la gauche. C'est ce que je fais la première fois, mais après quelques kilomètres sans aucune indication, je me résous à faire demi-tour. Retour à la case départ. Je regarde avec un brin de nostalgie l'autre côté de la frontière. L'Autriche me tend les bras... Oui..., mais non ! Qu'importe, je prends encore la direction de Ceske Budejovice. Grande ligne droite. Quelque chose me dit que je suis en train de m'éloigner grave de Rozmberk. Nouveau demi-tour... et de nouveau à la case départ. Le type de la boutique de change doit me prendre pour un taré...

Allez zou, je tente une dernière fois ma chance. Je jette de nouveau un coup d'oeil sur la carte... et je reprends la première route à gauche que j'avais prise tout à l'heure. Mais cette fois-ci, tant pis pour l'absence de panneau, je continue mon chemin et file droit vers l'ouest. La route sinueuse se poursuit encore vingt minutes, quand brusquement, ô miracle, un panneau m'indique enfin la route de Rozmberk. Trois tout petits kilomètres ! Yes ! Je fonce ! Cinq minutes plus tard, je débouche enfin à l'entrée du village. Mais comment trouver mon hôtel ? Et enfin, une grande éclaircie dans mon ciel de malheur finit par percer la croûte des nuages. A peine je suis rentré dans le village que je tombe nez à nez avec L'hôtel U Martina ! Gros coup de chance ! Le parking est plein, mais qu'importe. Je me fais une petite place pour ma BMW, et je débarque à la réception. La jeune femme ne parle pas un mot d'anglais, mais me tend les clés de ma chambre. Direction l'étage... Un vrai palace ! Une chambre grande comme mon appartement. Vita bella. Pas question de faineanter pour autant. J'ai du pain sur la planche. Je profite de la connexion wi-fi de la chambre pour télécharger les cartes de google map. Pour ces trois jous en Bohème, Google sera vraiment mon ami ! Allez zou, je descends manger et prendre une bonne bière pour fêter ça.