Etape
20 - Château de Biertan - Depuis l'autre colline
Vendredi 25 ocotobre 2019. Après
notre première séance de shooting, nous redescendons
la colline pour regagner la voture et faire le tour du village
afin de grimper sur la colline opposée.

Il ne faut pas perdre de temps. La
brume est en train de se dégager et le soleil va bientôt
frapper de plein fouet les contreforts du château.

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Depuis ce point, on peut
voir l'ensemble du village recroquevillé au pied du
château. Des habitations typiques de la Transylvanie
qui se sont juste modernisées au fil du temps. Cependant,
l'organisation de la ville, son urbanisme, demeure toujours
médiéval. |

Coup de chance, une dernière
vague de brume vient entourer la silhouette du château renforçant
du coup l'ambiance mystique du lieu.

Un premier rayon de soleil vient
frapper les tours occidentales, les clochetons des tours médiévales
et la façade de la chapelle du château.

Pendant quelque 300 ans, entre 1572
et 1867, Biertan a été le siège de
l’épiscopat saxon (allemand), fait qui a favorisé
la construction d’un des plus forts châteaux paysans
de Transylvanie, autour de l’église fortifiée.

C’est en 1572 que le
prêtre Lucas Unglerus (de Biertan) a été élu
intendant suprême de la communauté évangélique
de Transylvanie.

La localité de Biertan a conquis,
en importance spirituelle – religieuse ce qu’elle avait
perdu, sur le plan administratif, en faveur de Medias.

En 1702, le château
bien qu’il fût très fort, a été
conquis, par surprise, par les révoltés anti-Habsbourgs.
Pendant l’occupation de ces révoltés,
on a volé des vases précieux de culte, des documents
inestimables, on a violé des cryptes (des tombes) des évêques,
à la recherche des trésors.

Après la Seconde Guerre
mondiale, beaucoup de Saxons de Transylvanie, de Biertan aussi,
ont pris le chemin des déportations en Sibérie
ou dans le nord russe, à Vorkouta, par exemple, pour cinq
ans ou plus.

Après la chute du communisme,
un grand nombre de Saxons ont quitté Biertan pour
s’établir en Allemagne ou ailleurs. En 1977,
par exemple, à Biertan, il y avait 1 613 Saxons, et en 1992,
à Biertan il y avait, à peine, 280 habitants
saxons.

Lors du recensement de 2011,
71,58 % de la population se déclarent roumains, 3,51 % comme
hongrois, 17,37 % comme roms et 4,32 % comme allemands
(3,2 % ne déclarent pas d'appartenance ethnique)

Le complexe architectural médiéval
est formé par l’église et la ceinture
de fortifications. Il se trouve au centre de la localité,
sur une colline. L’église est de type halle
et elle occupe la partie centrale du complexe. Elle a été
construite entre 1490 et 1520, en style gothique tardif. Elle
est la dernière église transylvaine érigée
dans ce style.

L’église, une
construction monumentale de grandes dimensions, a trois nefs de
hauteurs égales. L’entrée peut être
faite par les trois portes : d’ouest, de nord et de sud.

Les fortifications qui entourent l’église
sont considérées comme les plus fortes de
la Transylvanie, dans un château fort paysan. Ces fortifications
ont trois rangées de murailles, 6 tours et 3 bastions construits
en plusieurs étapes, depuis le XIVe siècle.

La tour des catholiques,
située sur le côté méridional, a constitué
la chapelle destinée aux catholiques d’après
la Reforme religieuse de Luther (1483 - 1546) qui a été
répandue, en Transylvanie, par Johannes Honterus (1498 -
1549), de Brasov. Au bastion de l’est, jadis il y
avait un cachot, où, les époux querellés
étaient enfermés, pour deux semaines. On ne leur donnait
qu’un seul couvert et un seul lit pour le temps de leur séjour
(réclusion). D’habitude, ils sortaient réconciliés,
sans faire appel à la justice. Les divorces étaient
très rares, à Biertan.

Au XVIe siècle, on a construit
la troisième ceinture de murailles sur les côtés
d’est, d’ouest et de sud du château. La tour de
la prison était située dans la partie nord-ouest,
mais en 1840, elle a été démolie, et on y a
construit une école. Dans la troisième ceinture
de murailles, on a construit la Tour de porte, sur le côté
méridional et la Tour des tisseurs, dans la partie de l’ouest.

L’accès à l’intérieur,
vers l’église, se fait par un escalier avec
toiture, long de 100 mètres, qui part de la place centrale
du village, à côté de la Tour de la garde.

À l’autre bout de l’escalier,
il y a une grosse pierre, sur laquelle, le dimanche, on
mettait les personnes qui s'étaient mal conduites pendant
la semaine, afin qu’elles soient vues par la communauté
tout entière.

Aujourd'hui, cette localité
saxonne est connue, dans le monde entier, pour son église
fortifiée. En 1993, elle a été incluse
dans la liste des monuments du patrimoine mondial UNESCO.


Voilà pour cette nouvelle séance
de shooting. En redescendant la colline, on passe à
proximité des habitations les plus modestes du village.
C'est une nouvelle fois l'occasion de prendre quelques clichés.







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