Etape
2 - Bucarest - Un tour rapide dans le centre historique
Lundi 21 ocotobre 2019. Après
avoir longé pendant un bon kilomètre la longue
avenue de la Victoire, je passe le musée national
(fermé tous les lundis, hélas), puis oblique à
gauche vers le centre historique de Bucarest***.

Je prends aussitôt la la Str.
Smardan pour atteindre Curtea Veche (La Cour Princière).
Bien que les vestiges ne soient pas très bien mis en valeur,
cette ancienne cour princière possède des
poteries daces et des monnaies romaines, rappelant l’ancienneté
de la ville. La fondation de cette cour serait à l’initiative
de Vlad Tepes, d’où l’édification
de sa statue.

Plusieurs éléments ont
résisté au temps : des pierres tombales, des colonnes,
des voûtes. La plus vieille église (1559) de
la ville (ouverte tlj de 8 h à 19 h, entrée gratuite)
est juste à côté : Biserica Curtea Veche***.

L'église Curtea Veche
est la plus ancienne église de Bucarest, fondée
par M. Mircea Ciobanul , pendant son premier règne, entre
1545-1554. Le bâtiment a servi pendant deux siècles
de lieu de couronnement aux dirigeants du pays roumain.
L'église est dédiée à la Bonne Nouvelle
et à Saint Antoine.

Le bâtiment à
trois étages de style serbe a été influencé
par l'église du monastère de Cozia. La nef
est de forme presque carrée, avec de grandes fenêtres
sur les façades N et S, recouverte d'une voûte cylindrique.
La nef supporte la tourelle sur un tambour circulaire à l'intérieur
et avec 12 côtés à l'extérieur.

La tour est voûtée avec
une calotte sphérique. Le passage entre pronaos et naos se
fait sous une double arche. L'autel est bordé de
deux absidioles, les proscomidia et le diaconicon. L'église
n'a pas de porche.

Dans la construction de l'église,
le contrefort à rôle constructif a été
utilisé pour la première fois dans le pays roumain,
d'influence moldave. La façade est en brique apparente en
3 rangées horizontales et deux briques placées verticalement
sur les bandes de plâtre.

En haut, sous le rebord, une rangée
de lattes de briques apparentes. La corniche est faite de
briques en forme de sciure. La base est faite de briques profilées
concaves placées sur le bord. Le portail d'entrée
date de 1715.


Face à cette magnifique église,
se dresse Hanul lui Manuc (Auberge du Manuc). Cité
de transit entre l’Occident et l’Orient, la
Bucarest du XVIIe siècle était une étape importante
pour les marchands et leurs montures, qui trouvaient refuge dans
les caravansérails. Construit en 1808 par un riche
arménien surnommé Manuc-Bey par les Turcs, ce
han aux pavés de bois est particulièrement bien conservé.
Le Traité de paix entre la Russie et la Turquie y fut signé
en 1812. Lieu incontournable de la ville, l’hôtel-restaurant
célèbre aujourd’hui des mariages.

Le cœur de la ville a longtemps
rayonné autour de la cour princière fondée
par Vlad Tepes au XVe, dont on retrouve des traces dans la Curtea
Veche. Une intense activité commerciale animait
les artères voisines aux siècles suivants.
Les rues ont conservé les noms des corps de métiers
de l’époque : Covaci (forgerons), Tepcari (chapeliers),
etc.

Puis je me promène rue
Lipscani et ses rues voisines. Ces ruelles sont les derniers vestiges
du vieux quartier de négociants. L’ambiance
est surannée et les magasins de robe de mariée rappellent
les marchands de tissus de Leipzig (Lipsca en roumain). Les
façades et détails Art Nouveau sont nombreux. De la
rue Lipscani à Blanari, le passage Hanul cu Tei, piéton
et bordé de boutiques d’art et d’antiquités,
ravira les chineurs. Mélange d’architectures, de populations,
de senteurs, voilà l’essence de Bucarest.
Mais le quartier change vite : les magasins de sport se substituent
peu à peu aux brocanteurs.

Bien que la majeure partie du pays
ait été soumise au tribut ottoman, seule la
Dobrogea a réellement été sous l’emprise
turque. Pourtant, de nombreux signes soulignent les
influences portées par des siècles d’histoire.
On retrouve ainsi des mots liés au quotidien,
comme l’ibric (instrument servant à faire le café
turc) ou les papuci (chaussures). Les villes ont évidemment
hérité de bâtiments spécifiques. En
dehors des quelques han que compte Bucarest, des mosquées
sont disséminées un peu partout dans le pays ; même
le parc Cismigiu abritait un minaret (comme on peut le voir sur
les vieilles cartes postales). Les fontaines et bains turcs sont
encore nombreux. Néanmoins, cet héritage
n’est que peu pris en compte et la plupart de ces superbes
édifices sont laissés à l’abandon.



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