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Roumanie - Voyage photographique en Transylvanie

Etape 16 - Sighisoara - La cité féodale emblématique de Transyvanie

Jeudi 24 ocotobre 2019. La Cetatea, la ville haute de Sighisoara*** est la cité féodale la mieux conservée et la plus évocatrice de Transylvanie, classée au patrimoine de l'Unesco.

C'est sur le coup de midi que nous arrivons pour immédiatement déposer nos affaires dans nos chambres. Chouette, nous allons faire un peu de tourisme aujourd'hui !

Sighisoara, ancien castrum romain, fut colonisée par les Saxons vers 1280. Ils firent de Shassburg une cité marchande prospère, protégée sur son promontoire par une enceinte pourvue de seize tours.

Comme dans chacune des cités transylvaines, chaque corporation assurait une partie des défenses.

La partie la plus ancienne de la ville est située sur un plateau dominé par une colline qui surplombe une boucle de la rivière. Dès le Moyen Âge, l'expansion urbaine a rejoint la rive gauche de la Târnava pour s'étendre à l'heure actuelle sur la rive droite où se trouvent la gare et de grands quartiers modernes.

Après l'invasion mongole de l'Europe en 1241, des fortifications sont élevées autour de la ville. Celles-ci sont payées par les corporations d'artisans (elles sont vingt-cinq en 1376). La noblesse hongroise et la bourgeoisie saxonne habitent alors la ville haute, sur la colline originelle, tandis que des faubourgs, peuplés d'artisans saxons, se développent dans la ville basse, elle aussi protégée par des murailles et des portes défensives.

Autour de la ville, hors les remparts, se trouvent les maisons et églises en bois des ouvriers et paysans « valaques » (comme l'on appelait alors les Roumains) qui, en cas d'invasion, ne sont pas admis dans la ville mais doivent se cacher dans leurs posade parsemant les collines alentour.

C'est par un sentier longeant les remparts que l'on peut découvrir l'envergure de ce système de défense et les neuf tours aux configurations variées, rondes, carrées, hexagonales, qui subsistent.

La plus massive est Turnul Croitorilor (le bastion des Couturiers). En 1676, un incendie a endommagé la plupart des maisons de la ville haute, aujourd'hui bien restaurée.

Pour accéder à la ville haute, il faut emprunter la strada Turnului. Par les escaliers resserrés entre les bastions et les redoute, on passe sous la porte de la tour de l'horloge, avant de découvrir des rues étroites et pavées.

En 1280, Sighisoara est connue par son nom latin Castrum Saxorum, et en 1298 par son nom allemand de Schespurch. En 1337 Sighisoara devient une résidence royale, et obtient le statut de ville en 1367 sous le nom de Civitas de Segusvar.

Pendant plusieurs siècles, la ville joua un rôle stratégique et commercial significatif aux limites orientales du royaume de Hongrie, devenant l'une des villes les plus importantes de Transylvanie.

La menace ottomane oblige à renforcer les remparts de 1421 à 1526. Les artisans et les marchands allemands dominent l'économie de la ville. On estime que pendant les XVIe et XVIIe siècles, Sighisoara posséda près de quinze guildes et vingt associations d'artisans.

Deux légendes relient des personnages historiques à Sighisoara. Selon l'une, Vlad II Dracul (Vlad II le Dragon), prince de Valachie se serait établi dans la ville de 1421 à 1436 et c'est là que serait né son fils qui règnera sous le nom de Vlad III l'Empaleur (dont la légende revue par l'écrivain Bram Stoker mer en scène le personnage de Dracula).

En fait, c'est à Târgoviste en Valachie que se trouvait la résidence princière des voïvodes de Valachie, et c'est là que les deux Vlad sont, selon toute probabilité, nés.

Selon l'autre légende, il y aurait un lien entre les noms de Transylvanie et Pennsylvanie, la région de Sighisoara étant le lieu de naissance en 1673 du mystique protestant Johannes Kelpius, qui émigre en Pennsylvanie sur le navire Sarah Maria Hopewell et y devient l'âme du groupe d'ermites appelés Mystics of the Wissahickon, ou encore Society of the Woman in the Wilderness.

Aux xviie et XVIIIe siècles, Sighisoara souffre d'événements tragiques : incendies en 1676, 1736, 1788, épidémies de peste dont meurt la moitié de la population, inondations en 1771, séisme en 1838.

La plaine voisine d'Albesti est le site de la bataille de Sighisoara (en) où l'armée des révolutionnaires hongrois de 1848 conduite par Józef Bem, après avoir réprimé les révolutionnaires roumains conduits par Avram Iancu, est défaite par l'armée russe d'Alexandre von Lüders le 31 juillet 1849. Un monument est dédié en 1852 au général russe Skariatine, qui mourut lors de cette bataille.

La ville reste à l'écart du développement économique du XIXe siècle, ce qui lui permet de préserver son centre historique médiéval de changements urbanistiques trop massifs.

En 1867, lors de la réorganisation administrative de l'Autriche-Hongrie, Sighisoara devient une ville du royaume hongrois.

En 1918, lors de la dislocation de l'Autriche-Hongrie et de la république démocratique hongroise, la ville rejoint la Roumanie, ce qui sera reconnu par le Traité de Trianon en 1920. Par le deuxième arbitrage de Vienne, elle est rendue à la Hongrie de 1940 à 1944, avant de redevenir roumaine en 1945, ce qui sera reconnu par le traité de paix de Paris en 1947.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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