Etape
3 - Sinaia - Au pied du château Pelisor
Lundi 21 ocotobre 2019. Voilà,
nous nous sommes bien tous retrouvés devant la gare
de Bucarest. Bon, autant le dire tout de suite, bien
m'a pris d'apprendre le russe depuis un an ! Si Tania est bien venue
à me rencontre en bredouillant deux mots d'anglais, se présentant
comme l'interprète de la bande, l'ensemble du groupe ne parle
pas la langue de Shakespeare... et encore moins français
! Du coup, me voilà parti pour une semaine d'apprentissage
de la photographie de paysage... et de la langue russe.
Je suis ravi ! En secret, c'est bien ce que j'espérais. Je
vais enfin pouvoir confronter mes connaissances avec la réalité.
Et pour dire la vérité, le premier jour, je vais nager
complètement. Mes amis russes parlent trp vite pour
moi, et le temps que je saisisse un mot dans leur conversation,
trois phrases sont passées ! Mais bon, tout cela va s'arranger
progressivement au cours de notre voyage. L'oreille se fait petit
à petit. Et je vais bientôt pouvoir engager
des conversations... Elle est pas belle, la vie !

Deuxième enseignement de ces
toutes premières heures de notre voyage : nous ne
sommes pas là pour faire du tourisme. Le mot même de
"touriste" fait bondir Louba sur son siège. Quelque
chose me dit qu'elle a une idée bien arrêté
sur ces pauvres gens qui vont à la découverte d'un
autre pays pour découvrir leur culture et leur patrimoine...
Ici, on est là pour la photographie et pour rien d'autre.
Est-ce bien clair ? Je vais là aussi rapidement le comprendre,
quand tout juste arrivés pour une halte devant le
château de Pelisor, à Sinaia, j'ai le malheur de demander
naïvement à Louba si elle ne prend pas son appareil
photo pour prendre le château. "Ce n'est pas le moment.
Trop de lumière", me répond-t-elle. Ok,
j'ai compris. Et du coup, je me sens tout penaud quand je prends
quand même le risque de déballer mon NIkon
pour m'avancer sur le chemin qui conduit au château.

Je commence fonc à faire
quelques photos au péril de ma vie et de ma réputation.
J'évite de croiser le regard de Louba qui doit bien se demander
ce que je fais ici avec mon accent russe tout pourri et mon Nikon
qui mitraille le chemin automnal. Heureusement, Alexander
et sa femme ont rejoint notre groupe. Alexander parle parfaitement
français (il a vécu en Suisse) et quand je lui demande
si nous allons visiter le château, il me répond que
les autres ne sont pas vraiment chauds pour ça.
Je vais rapidement comprendre que Louba, arcboutée
sur ses principes "anti tourichtik" exerce une gentille
pression sur le reste de la bande. Du coup, Anatoly et
Tania (avec qui je vais rapidement sympathiser) ne la ramène
pas trop. Dommage pour le château de Pelisor.

Le visiter n'aurait pas pris plus d'une
heure et ne nous aurait pas vraiment retardé, mais
je dois me plier à la loi de Louba ! Je rigole. Bon bref,
vraiment dommage, car ce petit château me semblait tout à
fait ravissant.

En voici une courte description tirée
du Guide Vert. À quelques dizaines de mètres
de son grand frère, le petit Peles se cache dans les arbres.
Édifié entre 1889 et 1903 pour le roi Ferdinand Ier,
il arbore de belles façades de pierre et de bois.

Marie d'Édimbourg, l'épouse
de Ferdinand, s'occupa de l'aménagement intérieur.
La décoration trahit son goût principalement pour l'Art
nouveau, ainsi que le motif récurrent du chardon,
qui dénote ses origines écossaises.

Bon voilà, pour la description
sommaire des lieux. Pour ma part, je devrais me contenter de l'aspect
automnal du parc dont les couleurs brunes, orangées, jaune,
verte et rouge sont de toute beauté. Les premiers pas de
mon apprentissage photographique.



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