Etape 8 - Cracovie - Les mines de sel de Wieliczka
Jeudi 9 mars 2017. Après cette première journée si riche en émotions, pas vraiment le coeur de me promener en ville. Retour à Cracovie par le bus de 17 heures. Une heure plus tard, je suis étendu en travers du lit de ma chambre d'hôtel. Auschwitz-Birkenau. Je ne suis pas prêt d'oublier ce que j'ai vu là-bas. Je ferme les yeux. Je les rouvre le lendemain matin vers 8 heures. Le temps d'avaler un petit-déjeuner dans la galerie marchande de la gare et j'attrape le premier train pour Wieliczka. Rien de plus facile que de prendre un train en Pologne. Il suffit juste de monter et de payer son ticket au contrôleur. Train ultra confortable, rapide, sûr... et surtout à l'heure ! Pour Wieliczka, il y en a un toutes les trente minutes.

Pris du trajet : moins d'un euro. Quand je pense qu'on me proposait une excursion à plus de 60 euros la journée... Rien ne veut la démerde. Ce petit moment de liberté me permet d'admirer la campagne polonaise derrière la vitre du train. Enfin, admirer, le mot est grand. Morne plaine et morceaux de forêts jusqu'à perte de vue. Maisons basses et solides pour passer l'hiver. Aucun charme. Wieliczka enfin. Une petite gare un peu à l'écart du centre-ville. Pour se rendre à la mine, rien de plus facile encore. Il suffit juste de traverser le parking et de suivre les panneaux. La mine se trouve de l'autre côté de la rue principale.
Une fois sur place. Il faut acheter son ticket d'entrée et choisir un groupe de visite. ça tombe bien, à 11 heures part la seule visite guidée en français de la matinée. Bingo. Je laisse passer les British et me voilà bientôt au coeur des entrailles de la terre. Car Wieliczka, avant que d'être un site classé à l'Unesco, est avant tout une mine. Et qui dit mine dit une multitude de boyaux. Un labyrinthe en somme ! Sans guide, on ne serait pas prêt de remonter.

Nous voici donc au coeur de la bête. Une bête qui est exploitée depuis cinq millénaires pour y extraire son sel. En fait, la mine commence véritablement à fonctionner dès le XIIIe siècle. Elle fera rapidement la fortune des rois polonais. Pour se rendre compte du monstre, il suffit d'égrener quelques chiffres : 30 km de galeries, 9 niveaux, 327 m de profondeur, 10 km2. Il faudrait une semaine pour la parcourir entièrement ! Seuls trois niveaux sont ouverts au public. Pour se rendre au fond de la mine, il faut descendre les quelque 390 marches d'un escalier en bois, on passe ainsi de - 64 à moins 135 mètres. Au bout de la descente, sensation étrange d'oppression. Mince alors ! Quand j'étais au Pérou ou en Argentine, je n'ai jamais éprouvé le mal de l'altitude, et là, je suis carrément mal. Va falloir prendre ton courage à deux mains, mon Loulou ! Le mieux, c'est encore de me concentrer sur ce que j'essaie de faire de mieux : prendre des photos. ça tombe bien, au bout de quelques mètres, on tombe nez-à-nez avec notre première statue monumentale. Ici, il en existe des centaines. Toutes en sel bien sûr.

Etrange sensation quand même de se retrouver là. On se croirait tout droit projeter au milieu du Germinal de Zola ! Succession de galeries, de boyaux, de rondins de bois et d'étais. Wieliczka, c'est environ un million de m3 de bois ! Mais bientôt, les galeries s'éclaircissent. Le sol et les parois commencent à briller. Le sel. Ici, tout n'est que sel. Murs comme plafonds. D'ailleurs notre guide nous invite à lécher les parois pour mieux s'en rendre compte ! Toutes ces galeries ont été percées entre le XVIIe et le XIXe siècle. A la main bien sûr. La première utilisation d'explosif ne date que de 1790.


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