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Pologne - De Cracovie à Auschwitz - Mars 2017

Etape 5 - Auschwitz II Birkenau - Terminus des trains de la mort

Mercredi 8 mars 2017. Pause déjeuner. Je n'ai pas faim. Surtout après ce que je viens de voir. Manger ici serait comme une insulte à tous ceux qui sont morts de faim, qui se sont écroulés de fatigue lors de l'appel où qui sont morts pendant la nuit. La longue nuit. Auschwitz II Birkenau. Terminus des trains de la mort. Le temps de grimper dans un bus et nous y sommes. Rien n'a changé depuis la libération du camp. La voie ferrée, la voie de la mort passe sous le porche d'entrée du camp. Ici, pas de musique, pas d'orchestre pour célébrer la mort. Juste le bruit des roues sur les rails, la marche au ralenti, la vision sinistre des barbelés que les victimes devaient entrevoir entre les planches des wagons à bestiaux où ils étaient entreposés. Auschwitz-Birkenau. L'abattoir. J'en ai froid dans le dos.

Auschwitz-Birkenau. Entraille de la mort. Terminus des trains de la mort. Je ne veux pas penser aux chiffres, aux millions d'hommes pour qui ce dernier quai fut la dernière vision du monde. Les hommes en armes, les kapos, les officiers nazis, les gardes armés dans leur tourelles, les chiens et les déportés qui les regardaient descendre vers la mort, leur dernière vision de l'humanité. Auschwitz-Birkenau. Je ne veux voir que cette longue voie ferrée qui traverse le camp, je ne veux qu'entendre le crissement des roues sur les rails, le hurlement des freins, et tout au bout, comme un symbole de la fin de toute chose, la butée. La minuscule butée qui marquait la fin du grand voyage. La fin de tout. Terminus. La mort.

En novembre 1943, le camp est fractionné en trois parties ; tandis qu'Auschwitz I devient le Stammlager (« le camp-souche »), Birkenau devient Auschwitz II ; ce dernier comprend le centre d'extermination ainsi qu'un gigantesque camp de travail forcé. C'est là qu’ont péri plus d'un million de personnes, principalement des Juifs et des Tziganes. À partir de 1943, sous l'autorité du Lagerkommandant (qui commande l'ensemble des camps du complexe), Auschwitz II a son propre commandant (Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puis Joseph Kramer de mai à décembre 1944).

Les détenus arrivent de toute l'Europe en train, souvent après plusieurs journées passées dans des wagons à bestiaux. Certains sont déjà morts à leur arrivée : de soif, de faim, de maladie ou encore d'asphyxie.

Pendant la plus grande partie de l'existence du camp, les déportés arrivent au niveau de l'ancienne gare de marchandises d'Auschwitz et marchent environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie est prolongée pour terminer son trajet à l'intérieur de Birkenau (Auschwitz II), au plus près des dispositifs de gazage, auprintemps 1944.

À peine sortis du train, les prisonniers subissent la Selektion. D'un côté, les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les adultes, les plus valides que les SS destinent au travail forcé. Souvent, le docteur Josef Mengele opérait en complément une sélection parmi les nouveaux venus pour conduire ses expériences.

Les détenus sont mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens qu'on stocke dans des entrepôts appelés Kanada dans le jargon du camp. Les objets personnels de valeur font l'objet d'une comptabilité précise établie par l'administration du camp sous les ordres de Karl Möckel et sont ensuite envoyés en Allemagne, au rythme d’une fois par trimestre. Les survivants à ce premier tri sont répartis en groupes de travail (Kommandos) et employés comme main-d'œuvre esclave dans les usines dépendant du camp, mais aussi dans des fermes ou à l'intérieur du camp.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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