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Pologne - De Cracovie à Auschwitz - Mars 2017

Etape 7 - Auschwitz II Birkenau - La vie dans le camp d'extermination

Mercredi 8 mars 2017. Auschwitz-Birkenau. La vie malgré la mort. Vie de bêtes sans aucun espoir de survie. Vivre avec la mort. Parqués comme des bêtes. Barbelés électrifiés et tours de guêts. Sentinelles. Chiens. Morts. Exécutions sommaires. Cadavres obstruant les ornières. Morts. Auwcvwitz-Birkenau. Le camp de la mort.

Auschwitz-Birkenau. Les prisonniers commençaient la journée à 4h30 du matin avec l'appel. Le docteur Miklos Nyiszli décrit l'appel comme débutant à 3 heures du matin et durant 4 heures. Les prisonniers étaient tenus de se maintenir en rangs à l'extérieur des baraquements et de rester là jusqu'à 7 heures, heure à laquelle les officiers SS arrivaient. Pendant ce temps, les gardes pouvaient leur infliger des punitions, pour un bouton manquant, une gamelle mal nettoyée. Ils pouvaient ainsi être contraints à rester une heure en position accroupie, les mains sur la tête ou recevoir des coups. Les détenus étaient comptés et re-comptés. Miklos Nyiszli décrit comment la mort s'invitait également à l'appel du matin. Lorsqu'il était prisonnier en 1944-1945, de cinq à dix prisonniers étaient retrouvés morts après chaque nuit dans son baraquement. Les prisonniers relevant du service de Joseph Mengele étaient quant à eux réveillés à 7 heures, l'appel pour eux, ne durait que quelques minutes

Auschwitz-Birkenau. Après l'appel, les Kommandos se mettaient en marche vers leur lieu de travail, par groupes de cinq, portant leur tenue de camp rayée, sans sous-vêtement, portant des sabots de bois mal adaptés à leurs pieds et sans chaussette. Un orchestre de prisonniers (comme l'Orchestre des femmes d'Auschwitz au camp pour femmes d'Auschwitz II-Birkenau) était obligé de jouer des airs entraînants pour accompagner le départ des prisonniers vers leur lieu de corvée. Les Kapos avaient la responsabilité des autres prisonniers tout comme l'escorte SS qui les accompagnait. La journée de travail durait 12 heures en été et un peu moins en hiver.

Auschwitz-Birkenau. La plupart des tâches étaient relatives à la construction du camp, aux travaux dans les gravières, ou dans les dépôts de bois. Aucune pause n'était accordée. Un prisonnier était même assigné aux latrines pour mesurer le temps que les détenus prenaient pour se vider la vessie et les intestins. Le dimanche n'était pas un jour de travail, mais les prisonniers ne se reposaient pas pour autant. Ils devaient nettoyer les baraquements et prendre leur douche hebdomadaire.

Auschwitz-Birkenau. Un second appel était effectué le soir. Lorsqu'un prisonnier manquait à l'appel, les autres devaient rester en place jusqu'à ce que la cause de cette absence soit identifiée, ceci, indépendamment des conditions climatiques et même si cela devait durer des heures. Des punitions, collectives ou individuelles, étaient infligées sur base de ce qui s'était produit durant la journée. Les prisonniers recevaient alors leur ration d'eau et de pain et regagnaient leur baraquement. Le couvre-feu intervenait deux ou trois heures plus tard. Les prisonniers dormaient sur des banquettes de bois, sur leurs vêtements et chaussures pour éviter qu'ils ne soient volés.

Auschwitz-Birkenau. Il n'y avait pas de latrines avant 1943, deux ans après que la construction du camp n'eut démarré. Le camp était infesté par la vermine comme les poux qui étaient vecteurs de maladies et les prisonniers mourraient en masse d'épidémie de typhus ou d'autres maladies. Le noma, une infection bactérienne liée à la malnutrition, était une cause de mortalité infantile importante dans le camp des Roms.

Auschwitz-Birkenau. Les blocks. Les paillasses. Promiscuité, violence, maladies. Mort. Toujours la mort. De huit cents à mille détenus étaient entassés dans les lits de bois superposés de chaque baraquement. Incapables de s'allonger complètement, ils dormaient en long ou en travers, avec les pieds de l'un sur la tête de l'autre, le cou ou la poitrine. Dépouillés de toute dignité humaine, ils se frappaient, se mordaient, se donnaient des coups de pieds afin de grappiller quelques centimètres d'espace supplémentaire pour dormir un peu plus confortablement, ce qui rendait leurs nuits fort courtes.

Auschwitz-Birkenau. L'hiver, une installation de chauffage sommaire parvenait à maintenir une température limitant le nombre de décès par hypothermie. Chaque baraquement était équipé de deux cheminées en briques. Placées à chacune des extrémités du bâtiment leurs foyers étaient reliés par un large conduit bâti à même le sol, dans l'axe du baraquement. Ce système de chauffage demeure l'un des vestiges d'origine encore visibles.

Auschwitz-Birkenau. L'organisation du mouvement de résistance clandestin à Auschwitz remonte à la seconde moitié de 1940, peu après que le camp fut devenu opérationnel, en mai 1940. En septembre 1940, Witold Pilecki est interné au camp. Pilecki, se faisant appeler Tomasz Serafiński s'était laissé capturer par les Allemands dans les rues durant une łapanka (rafle) dans l'unique but de se faire déporter à Auschwitz pour y récolter des informations de première main sur ce tout récent camp de concentration et pour y organiser la résistance. Sous la direction de Pilecki, l'Union des organisations militaires (ZOW)) fut constituée. Initialement, ce mouvement était composé de prisonniers politiques et de prisonniers de guerre polonais issus d'anciens éléments de l'armée et de la résistance polonaise. En février 1942, le colonel Kazimierz Rawicz, sous le pseudo de Jan Hilkner, organisa une cellule de l'Union de combat armé (ZWZ).

Auschwitz-Birkenau. Les objectifs principaux de la résistance à Auschwitz étaient l'aide apportée aux prisonniers pour survivre, en ce compris la contrebande de médicaments avec l'aide de Polonais à l'extérieur du camp, la collecte d'informations sur les atrocités, l'organisation des évasions et de préparer une éventuelle insurrection du camp. Cette dernière ne vit jamais le jour bien que plusieurs révoltes furent menées, la plus connue d'entre elles étant le soulèvement des sonderkommandos à Auschwitz II - Birkenau le 7 octobre 1944. Elle commence avec la nouvelle d'une sélection en vue de liquider les membres des Kommandos 59 et 69 travaillant dans les crématoires IV et V. Le feu est mis au crématoire IV. Une partie de Sonderkommandos parvint à atteindre la forêt voisine malgré le peu d'armes à leur disposition. Les Allemands se mirent en chasse des fugitifs faisant plusieurs centaines de morts. Le crématoire IV fut détruit

Selon les estimations datant de Franciszek Piper, historien du musée national Auschwitz-Birkenau, le bilan d'Auschwitz s'établit ainsi : 1,3 million de personnes ont été déportées dans les camps d'Auschwitz. 1,1 million de déportés y sont morts dont : 960.000 Juifs, 70.000 à 75.000 Polonais non juifs, 21.000 Tziganes, 15.000 prisonniers de guerre soviétiques, 10.000 à 15.000 détenus d'autres nationalités (Soviétiques, Tchèques, Yougoslaves, Français, Allemands, Autrichiens, Belges, Hollandais).

Auschwitz-Birkenau. Le matin, les prisonniers recevaient une boisson chaude mais pas de nourriture. Le midi, ils recevaient une soupe claire sans viande et le soir, un quignon de pain rassis. La plupart des prisonniers gardait un peu de pain pour le lendemain matin. La ration journalière ne dépassait pas 700 calories, à l'exception des détenus soumis aux expérimentations médicales qui étaient mieux nourris et mieux vêtus. Les conditions sanitaires étaient déplorables et l'eau potable manquait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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