Etape 7 - Canal
de Panama - Au sommet de l'écluse de Miraflorès
Mercredi 10 juillet 2019.
Autant le dire tout de suite... En cette dernière semaine
de voyage, j'ai un petit coup de moins bien, la fatigue, mais surtout
ce temps humide et chaud qui vient en contraste des trois semaines
de soleil et de fraîcheur passées en Bolivie et en
Colombie. Sacré contraste. Toutefois, je ne voulais
pas quitter le Panama sans être allé voir le fameux
canal de Panama***.

Du coup, je profite de ce mercredi
matin pour partir à l'assaut des écluses de
Miraflorès***, situées à une quinzaine
de kilomètres de Panama City. C'est comme cela que je vais
faire la connaissance avec Omar, le chauffeur de taxi agréé
de l'hôtel Acapulco. Trop sympa, Omar ! Un peu roublard,
un peu large sur les prix, mais vraiment sympa. Et fiable avec ça.

Du coup, direction les écluses
de Miraflorès*** où une foule très
dense attend le passage d'un porte-containers. Le système
est vraiment bien rôdé. Depuis les berges du
canal, des voitures tracteuses montées sur des rails étalés
de chaque côté de la voie d'eau permettent de guider
le bateau en toute sécurité. C'est un travail
long et difficile qui demande une précision exceptionnelle
et une attention de tous les instants.

De l'autre côté, une
autre voie d'eau permet de faire le trajet en sens inverse, ou pourquoi
pas de faire passer deux bateaux à la fois. C'est
un spectacle véritablement inouï qui traduit pour une
fois tout le génie humain.

Le canal de Panama fait 77
km de long. Il traverse l’isthme de Panama,
reliant l’océan Pacifique et l’océan Atlantique.
Sa construction a été l'un des projets d’ingénierie
les plus difficiles jamais entrepris. Son influence sur le commerce
maritime a été considérable, puisque les
navires n’ont plus eu besoin de faire route par le cap Horn
et le passage de Drake, à la pointe australe de l’Amérique
du Sud.

Un navire allant de New York à
San Francisco par le canal parcourt 9.500 kilomètres, moins
de la moitié des 22.500 kilomètres du voyage par le
cap Horn.

Depuis son ouverture, le canal a remporté
un énorme succès et continue d’être
un point de passage stratégique pour la navigation.
Chaque année, il est emprunté par plus de
14.000 navires transportant plus de 203 millions de tonnes de cargaison.

Jusqu'à 2002, un total
de 800.000 navires étaient passés par le canal. Des
travaux d'élargissement du canal ont été lancés
en septembre 2007 pour livrer passage à des navires de plus
gros tonnage, transportant jusqu'à 12.000 conteneurs, soit
plus du double de la charge auparavant autorisée à
emprunter la voie navigable. C'est cette nouvelle voie
maritime que l'on aperçoit au loin, avec ce super tanker,
le Van Ming, qui traverse le canal chargé de milliers
de containers de marchandises... Impressionnant !

Pour bien comprendre l'histoire du
Panama, ce petit pays perdu au sud de l'Amérique centrale,
le pays le plus américanisé de toute la région
(il faut voir les routes, on se croirait à Los Angeles !),
il faut savoir que la zone du canal passa sous domination
des États-Unis quelques jours après l'indépendance
du pays en 1903. Elle ne lui a été rétrocédée
qu'en 1999.

Malgré cette rétrocession,
le canal est toujours considéré comme une voie d’eau
intérieure par les États-Unis. Il est ainsi
prévu dans le traité de rétrocession que
les navires battant pavillon américain ont une priorité
de passage sur les autres. Le canal de Panama est, selon
l’American Society of Civil Engineers (l’Association
américaine des ingénieurs en génie civil),
la septième merveille du monde moderne.

Le canal a été
élargi puis a été inauguré le 26 juin
2016. Les coûts des travaux devaient être de
5,4 milliards de dollars mais il y a eu une rallonge de 3,5 milliards
à cause des retards sur le chantier. Avant les cargos
passaient avec 4 000 conteneurs mais maintenant les cargos passent
avec plus de 18 000 conteneurs. C'est après neuf
ans de chantier pharaonique que les ouvriers y ont mis fin.



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