Arras - Rendez-vous au sommet du beffroi
Dimanche 3 février 2019. Pas question de quitter Arras sans être monté au sommet du beffroi. Pour cela, il faut d'abord se rendre à l'hôtel de Ville et acheter son billet. Pas le temps de visiter les boves, le réseau souterrain datant du Moyen Âge et étendu au moment de la Grande Guerre pour permettre aux soldats britanniques de s'abriter des bombes et obus allemands. Ce sera pour une autre fois.

Pas le temps non plus de visiter l'hôtel de Ville dans le hall duquel se dressent des géants. Tant pis pour moi, mais je dois faire des choix. C'est aussi ça le voyage. On ne peut pas tout voir, et il faut parfois s'y résoudre.

La construction de l'hôtel de ville a débuté en 1501. L'emplacement a été choisi sur la Petite Place car le beffroi y était également en construction. L'hôtel de ville a été deux fois agrandi ; la première fois, l'agrandissement a eu lieu juste après la construction, la seconde fois, en 1572. L'hôtel de ville a été détruit puis reconstruit à l'identique durant la Première Guerre mondiale.

Me voici donc au sommet de la tour du Beffroi***. Grâce à l'ascenseur qui équipe la tour, la montée est vraiment facile. La quarantaine de marches qui conduit jusqu'au sommet n'est qu'une simple formalité. Et une fois tout là-haut, on ne regrette vraiment pas. La vue sur la ville est à couper le souffle.

Depuis le sommet du beffroi, le panorama permet d'embrasser d'un seul coup d'oeil toute la vieille ville d'Arras et de retrouver l'agencement des rues qui datent du Moyen Âge.

Avec en prime, la belle vue sur la cathédrale Saint-Vast, et au-delà, sur le plat pays si bien chanté par Jacques Brel. Avec une telle tour d'observation, on comprend pourquoi les Allemands se sont empressés de détruire le beffroi dès le début de la guerre de 14. On pouvait à loisirs observer le mouvement des troupes ennemies...

Allez zou, je profite de cet instant pour compléter mon explication historique de la construction de l'hôtel de Ville. Le bâtiment est à sa construction soutenu par deux contreforts et soutenu par six piliers formant sept arcades ogivique d'inégales portées. Le premier étage est composé de sept fenêtres à ogives, avec des archivoltes fleuris, en dessous d'œils-de-bœuf. Le toit est aigu, composé de trois rangés de lucarnes, et composé d'ardoises. Le bâtiment est inspiré de l'hôtel de ville de Saint-Quentin

À la fin de la construction, en 1517, il restait une maison de chaque côté de l'hôtel de ville. L'une s'appelait l'Asne rayé, l'autre la Tourtereulle. L'hôtel de ville s'est vite retrouvé trop étroit ; il manque une salle des conseils, une cuisine, une pièce pour le concierge, et d'autres appartements. Il est ainsi agrandi perpendiculairement en arrière de « quatre-vingt-huit pieds de longueur sur trente de largeur ». L'agrandissement de l'hôtel de ville déplace l'entrée du beffroi. Celle-ci se retrouve au premier étage

En 1572, un pavillon dans le Style Renaissance donnant à la place et à la rue Vinocq est ajouté au corps principal du bâtiment. Le 26 août 1867, l'hôtel de ville restauré et augmenté de décorations néo-Renaissance et néogothique caractéristiques de l'architecture éclectique du Second Empire, est inauguré en présence de Napoléon III.

Tout comme le beffroi, l'hôtel de Ville est détruit par l'artillerie allemande pendant la Première Guerre mondiale. Il est en effet brûlé le 7 octobre 1914. Il sera reconstruit après la guerre, fidèle à l'aspect extérieur général de l'édifice à la fin du XVIe siècle. L'intérieur se pare également d'une décoration mêlant néogothique (voûtes en croisées d'ogives dans l'entrée), néo-Renaissance flamande (la tapisserie marouflée de la salle des fêtes) et art déco (grilles en fer forgé, escalier, bureaux aux étages) dans un ensemble étonnamment homogène et élégant.


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