Cité médiévale de Chauvigny (Vienne)
Vendredi 5 septembre 2014. Ce vendredi 5 septembre, c'est un retour aux sources qui m'emmènent jusqu'à la cité médiévale de Chauvigny***. Que de chemin parcouru depuis l'époque où je travaillais à Montmorillon, à quelques kilomètres de là...
Un peu d'histoire d'abord. Depuis l'antiquité, les hommes se sont installés sur l'éperon rocheux de Chauvigny qui domine la Vienne. Une place forte idéale. Une cité se développe à partir du XIe siècle... Elle accueille pas moins de cinq châteaux forts : château Baronnial ou des Évêques, château d'Harcourt, donjon de Gouzon, château de Montléon et tour de Flin, ainsi que la collégiale Saint-Pierre construite au cours du XIIe siècle. La cité est entourée de remparts dont les accès sont protégés par des portes fortifiées. Peu après l'an 1000, les évêques de Poitiers deviennent seigneurs de Chauvigny, puis barons à partir du XIVe. Aux Xe et XIe siècles, ils y élèvent un château. Durant la guerre de Cent Ans, Chauvigny, est ravagée par les troupes anglaises. En 1372, Du Guesclin et Jean de Berry, chassent les Anglais mais, en 1412, Chauvigny tombe entre les mains des troupes anglaises. AU XVe siècle, la ville atteint sa plus grande extension, entourant de ses 2 kilomètres de remparts, 5 châteaux et 4 églises. En 1562, les Huguenots occupent Chauvigny, puis sont chassés par les troupes royales. Ils reviennent en 1569 avec l’amiral de Coligny à leur tête avant la bataille de Montcontour. Le château, la ville et l'église Saint-Pierre sont pillés et incendiés. À la Révolution, les ruines sont devenues « carrière publique », les habitants aggravent les dégâts en arrachant les pierres intéressantes.

Bon, après un petit tour dans la ville basse, je commence la visite par le Donjon de Gouzon**. Vestige du château de Gouzon, le donjon date du XIIe siècle, puis a été étendu au XIIIe, vers l'ouest et surélevé. À l'est, un logis, détruit, joint la rue Saint-Pierre. Le château a d'abord appartenu à la famille poitevine de Beaumont, puis à celle de Gouzon, avant d'être acquis par l'évêque de Poitiers, au XIVe siècle. Il abrite aujourd'hui un musée, l'Espace d'archéologie industrielle.

Derrière l'imposant donjon de Gouzon se dresse l'extraordinaire collégiale Saint-Pierre, église-halle à trois vaisseaux. Elle fut commencée par l'abside et terminée cent ans plus tard par la nef. À l'extérieur, clocher carré à double étage de baies, superbe chevet richement sculpté. Les chapiteaux du chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes présentent un riche décor sculpté : à côté de quelques épisodes de la vie de Jésus, on trouve de magnifiques représentations d'animaux et de démons. Superbe !
En sortant de l'église, à droite, il ne faut surtout pas manquer de prendre le chemin du petit musée de la collégiale qui mène à une terrasse surélevée de laquelle on a une vue époustouflante, à la fois sur l'église, mais aussi sur tout le village médiéval.
En descendant encore la rue principale, et en longeant les remparts, on arrive bientôt au château d'Harcourt***, construit entre le XIIIe et XVe siècle, le mieux conservé des châteaux chauvinois. L'enceinte rectangulaire se compose de hautes courtines, autrefois crénelées, flanquées de tourelles cylindriques. Elle mesure 38 mètres par 25 mètres et date du XIIIe siècle. L'entrée est défendue par un châtelet possédant un assommoir et une herse. Au rez-de-chaussée, on trouve une prison voutée, encore utilisée au XIXe siècle.

Nul besoin d'aller très loin pour la dernière étape de cette petite balade au coeur de Chauvigny. Le château baronnial*** se dresse face au château d'Harcourt et domine les flancs de l'éperon rocheux de Chauvigny. Le château des évêques fut construit au XIe siècle par les évêques de Poitiers, alors seigneurs de Chauvigny. À partir de 1397, Ithier de Marreuil ajoute un second donjon à son château. C'est un édifice complexe d'une longueur de 80 mètres et d'une largeur de 50 mètres. À la fin du XVIIe siècle, il était déjà l'abandon. Les ruines du château neuf datant des années 1400 révèlent un impressionnant pan de muraille montrant deux étages d'appartements et la chapelle Saint-Michel avec sa salle capitulaire. L'accès aux cours et bâtiments de la deuxième enceinte se faisait par un pont levis. L'état de ruine actuel du château résulte de sa vente comme bien national pendant la Révolution... l'acquéreur ayant fait de cette forteresse une carrière de pierres ! Aujourd'hui, on peut y voir un spectacle de fauconnerie.

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