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Saint-Emilion - Septembre 2014

Cité médiévale de Saint-Emilion (Gironde)

Mercredi 3 septembre 2014. Ouhalala, cela fait bien dix ans que je n'avais pas mis les pieds à Saint-Emilion. Un juste retour aux sources pour un Bordelais ayant travaillé plusieurs mois durant à Libourne ! L'idée aujourd'hui, c'est de profiter de ce beau ciel bleu pour faire les meilleures photos possibles.

Une fois la voiture garée, direction vers l'église collégiale de Saint-Emilion***. Commencée dès le XIIe siècle pour la communauté de chanoines de Saint-Augustin, sa construction se poursuivit jusqu’au XVIe siècle. Elle présente certaines caractéristiques du roman périgourdin, telles que ses deux coupoles sur pendentifs qui voûtent ses deuxièmes et troisièmes travées ; cependant la plus grande partie des éléments d’architecture visibles aujourd’hui se rattache au style gothique. Elle renferme à l'intérieur la statue de saint Valéry, saint protecteur des vignerons.

Mais le plus impressionnant reste encore le cloître*** de l'église. Là, on voit deux murs romans de l’église avec leurs contreforts plats. Il forme un carré de 30 m de côté dont les galeries sont couvertes d’une charpente de bois et soutenues par des arcades en arc brisé. Du premier cloître, construit à l’époque romane, ne subsistent que les murs et ouvertures de l’est et du sud, le reste du monument ayant été rebâti à l’époque gothique.

En remontant la rue de Girondins, puis en obliquant à droite, on monte directement au clos des Cordeliers. En chemin, arrêt obligatoire au panorama de la rue de la Porte-Brunet***. C'est d'ici qu'on a la plus belle vue sur la cité médiévale avec sa succession de toits aux petites tuiles brunes, ses maisons de vignerons blotties les unes contre les autres, la tour du Roy qui se dresse de l'autre côté de la ville et autour les monts valonnés hérissés de pieds de vigne. Magique.

Au bout de la rue pentue, voici enfin l'ancien cloître des Cordeliers***, un lieu chargé d'histoire... personnelle quand mon oncle et ma tante nous emmenaient ici passer quelques dimanches et déguster du vin dans le jardin du couvent, à l'ombre des arcades. Un vrai bon souvenir. Pour la petite histoire, les Cordeliers étaient des frères franciscains suivant les préceptes que François d'Assise développa en 1210. Au XIVe, de nombreuses guerres opposant les Rois de France aux Ducs d'Aquitaine semèrent le trouble dans la région. Le couvent fut pillé en 1337. Les Cordeliers firent ensuite la demande de s'installer à l'intérieur des murailles de Saint-Émilion. Le cloître et une partie du couvent furent alors bâtis. Par la suite, Les Cordeliers entreprirent la transformation de la chapelle en église, actuellement visible. Quatre siècles durant, jusqu'à la révolution française de 1789, les Cordeliers ont occupé ces lieux. À cette époque, le couvent comptait une église, la cour d'entrée, un chai, un cuvier, une cave, un jardin et un corps de logis avec six chambres. La Révolution bouleversa la vie du cloître et l'ordre fut interdit. Le bâtiment devint un bien national et les occupants furent dispersés. Le cloître fut laissé à l'abandon et la nature reprit ses droits. Le lierre envahit les ruelles et grimpa sur les édifices. L'endroit devint le lieu de rendez-vous des amoureux, des originaux, des romantiques ou encore des gothiques. Le cloître est construit selon une architecture romane qui côtoie l’ancienne chapelle et l’église de style gothique. Les colonnes de l'édifice sont taillées dans une seule pierre du socle au chapiteau. Les arcs plein cintres réalisés au milieu du XIVe siècle sont de style roman et côtoient d'autres arcs en ogive dans le fond, qui sont de style gothique. On peut aussi apercevoir une petite tour qui constitue les restes du clocher.

Au bas de la côte des Cordeliers, voici la porte et rue de la Cadène***. Située entre deux ruelles, elle devrait son nom de la chaîne qui servait à en bloquer l'accès, pendant la nuit (cadena en latin signifiant chaîne). La Porte de la Cadène*** ouvre la rue de la Cadène, jolie petite ruelle commerçante. Depuis l'autre côté de la porte, si l'on se place bien, on obtient une jolie perspective sur la porte, les toits de tuile et la pointe du clocher.

En descendant la rue de la Cadène, à droite, on débouche par la belle Place du Marché au bois** écrasée de soleil. Très chouette.

Puis au bout de la descente, on arrive enfin l'église monolythe*** taillée à même la roche et connue pour être la seconde plus grande église monolithe au monde, la flèche de son clocher culminant à 68 mètres. Sur cette place du Tertre qui ne dit pas son nom, on trouve de tout : des restaurants et des terrasses bien sûr, mais aussi de minuscules boutiques emboîtées les unes les autres qui remontent la rue du Tertre de la Tente : des cavistes, des marchands de jouets, des artisans, mais aussi des pâtissiers qui proposent les fameux macarons de Saint-Emilion. Toute l'âme de Saint-Emilion se niche ici.

A deux pas de la place, on peut aussi admirer l'ancienne halle qui servait à l'entrepôt et au commerce du grain. De grandes ouvertures étaient fermées au moyen de planches de bois pour protéger les marchandises. A l'étage, le bâtiment a abrité la mairie du XVIIIe siècle jusqu'en 1902. 

Il faut maintenant traverser une bonne partie du village pour atteindre la Tour du Roy ou château du Roi***, donjon-citadelle édifié en 1237 sur ordre d'Henri III, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine. Il s'élève sur deux étages au-dessus d'une cavité souterraine qui permet d'y accéder et de surplomber la cité médiévale de Saint-Émilion. Ce donjon carré a abrité l'Hôtel de ville jusqu'en 1608. C'est du haut de cette tour que la jurade de Saint-Émilion proclame le troisième dimanche de juin le jugement du vin nouveau et le troisième dimanche du mois de septembre le ban des vendanges.

Depuis la colline de la Tour du Roy, on a un panorama splendide sur tout le village de Saint-Emilion. Une fois encore, magique.

Voilà, ce petit tour de Saint-Emilion est à présent achevé. Il est grand temps de regagner la place de l'église de la collégiale pour retrouver ma voiture. En revenant, je ne résiste quand même pas à la tentation d'admirer les belles murailles des anciens remparts*** de la ville. Ici, les rangs de vignes se disputent la place avec les pierres du Moyen Âge. Tout simplement splendide.

 
 
 

 
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