Cimetière de Quermer - Au milieu des vieilles coques

Jeudi 17 décembre 2020. 145 bateaux de plaisance à l’abandon ont ainsi été recensés sur le littoral (de Fréhel à Cancale) et dans l’estuaire de la Rance.

Épaves qui sont donc appelées à « dégager ». Alors forcément du côté des amoureux de Quelmer, on craint que l’occasion ne fasse le larron pour débarrasser les lieux.

Mais « raser » le cimetière marin « n’est pas du tout envisagé » ni même souhaité semble-t-il.

La zone où sommeillent les épaves fait d’ailleurs partie « d’un site protégé ».

Faut-il pour autant s’inquiéter de voir tout de même un jour ce site disparaître ?

Mais si on en arrive là, ce sera peut-être aussi parce que les affres du temps auront naturellement fait une partie du ménage…

Le cimetière marin, situé sur les bords de Rance à Saint-Malo, abrite une quinzaine de vieilles épaves de bateaux qui se meurent à petits feux sur la grève.

A marée basse, on peut voir les bateaux de près mais cet endroit peut être dangereux pour les enfants et il faut alors prévoir des bottes.

Quel plus bel hommage rendu par ce lieu à la mémoire de ce pays de marins et de bateaux caché dans une petite anse de la Rance maritime qui a vu tellement de bateaux naître à l’époque où les chantiers navals faisaient la fierté de la vallée de la Rance.

Clin d’oeil de l’histoire, un chantier naval a redémarré il y a quelques mois dans l’anse de Quelmer.

A côté de ces coques rongées par la mer qui regardent en vain vers la cale rénovée de La Landriais sur l’autre rive, d’autres coques viennent réparer leurs membrures et leurs bordées abîmées pour continuer à voguer.

Tandis que je prends les photos et que Marco fume clope sur clope, les marins rafistolent à deux pas de là d'autres bateaux grâce à quelques pièces trouvées sur le cimetière...

Le lieu n'est pas très connu, pas même des Malouins, mais il vaut totalement le détour.

Lorsque la mer descend, d'autres coques décharnées apparaissent telles des squelettes.

Des peintres et des street artistes ont fait de ce lieu unique leur terrain d'expression.

On peut d'ailleurs admirer la fresque de l'artiste cancalais Kalvez, La Belle Endormie.

On y trouve sur la grève une quinzaine d’épaves, témoins silencieux de l’histoire maritime locale. Abandonnés là par leurs marins qui n’avaient surement pas la force de s’en séparer malgré leur état vétuste.

Ce site, très particulier, est important dans le cœur des Malouins qui se mobilisent pour créer une association destinée à préserver la zone.

Il suffit que la brume se lève sur la côte pour donner au cimetière des allures fantastiques.

Inspirés par l’image de ces bâtiments rongés par la mer, les artistes viennent décorer les coques des navires abandonnés.

Bretagne - Les fantômes du cimetière de bateaux de Saint-Malo

Coucher de soleil sur le cimetière de Quermer