Etape
10 - Hôtel de Ville de Bruges - Un joyau de l'art gothique
Mercredi 16 août 2023. Après
l'église Notre-Dame, on file directement vers le Burg, la
grande place centrale de Bruges auprès de laquelle se dresse
l'un des monuments les plus emblématiques de la ville : l'hôtel
de Ville, joyaux de l'art gothique flamand.

Construit dans un style monumental
du gothique tardif entre 1376 et 1421, c'est l'un des plus
anciens hôtels de ville des anciens Pays-Bas bourguignons.

Après un incendie dans le beffroi
de la ville en 1280, l'ancien Ghyselhuus, déjà
tombé en désuétude comme prison du comte de
Flandre, était encore le lieu de réunion du conseil
municipal.

En 1376, le Ghyselhuus fut
démoli et remplacé par un nouveau bâtiment municipal
construit à cet effet.

Le comte Louis posa la première
pierre. La responsabilité de sa construction fut
confiée à Jan Roegiers, et le projet fut achevé
à la fin de 1421.

L'hôtel de ville est le premier
bâtiment de conseil municipal de style monumental de style
gothique tardif en Flandre ou dans le Brabant : son opulence
flamboyante témoigne de la puissance économique et
politique de la ville à une époque où la population
brugeoise aurait atteint plus de 37.000, voire 45.000 personnes.

La façade pionnière en
pierre de la partie la plus ancienne, qui au cours des XVIe
et XVIIe siècles fut plusieurs fois agrandie vers le sud,
inspira successivement les mairies de Bruxelles, Gand, Louvain et
Audenarde.

Les admirateurs du bâtiment soulignent
l'effet de la « travée brugienne », faisant
référence à l'abondance de niches répétées
systématiquement positionnées entourant les fenêtres,
bien qu'il ne soit pas clair que cet effet ait été
inventé à Bruges.

Les statues situées sous
les baldaquins en pierre de la façade du bâtiment ont
été rénovées à plusieurs reprises.

Lors de la Révolution
française, toutes les statues furent détruites.
Un petit nombre de pièces authentiques font désormais
partie des collections du musée de la ville.

La façade crénelée
est surmontée de petites tourelles et le toit est orné
de ses propres petites crêtes et lucarnes. En 1766,
la porte du côté gauche de la façade du bâtiment
fut repositionnée pour rendre l'ensemble plus symétrique.

Entre 1895 et 1905, l'éminent
architecte local Louis Delacenserie et l'architecte néo-gothique
Jean-Baptiste Bethune entreprennent la restauration de l'intérieur.

La petite et la grande salle
du conseil ont été remplacées par
une seule « salle gothique ».

La riche décoration de cette
salle faisait désormais concurrence à la façade
extérieure élaborée.

L'impressionnant plafond à
double voûte en bois a été restauré et
agrandi pour couvrir l'ensemble de l'espace, tandis que
la voûte des deux travées orientales ne date que du
XIXe siècle.

Les médaillons dans les bossages
représentent des scènes du Nouveau Testament,
des prophètes, des évangélistes et des saints.

Les corbeaux, qui soutiennent l'ensemble,
sont décorés avec des thématiques représentations
des saisons, des mois et des éléments.

Sur les murs, des peintures murales
d'Albrecht De Vriendt montrent des scènes de l'histoire
de Bruges.

Comme les cheminées monumentales,
ce sont des améliorations néo-gothiques du
XIXe siècle.

La voûte en pierre de 1766, qui
couvrait le niveau inférieur, a été
en même temps remplacée par une structure en bois quasi
historique, soutenue par quatre colonnes qui divisent la pièce
en deux moitiés.

A noter que dans la salle annexe, on
retrouve de très intéressantes cartes anciennes (qui
valaient leur pesant d'or à l'époque !), qui permettent
de voir le développement de la ville et les bâtiments
disparus.

Voilà pour cette salle du conseil
qu'il faut absolument voir, et ce, même si nos amis
Belges en ont triplé le prix en moins de quatre ans. Une
honte. Ou comment priver le monde à l'accès
à la culture.







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