Etape 4 - Istanbul
- La rue des parapluies au pied du quartier de Galata
Vendredi 21 mars 2025.
Après Miniatürk, on abandonne la marche à pied
pour le réseau de bus très dense d'Istanbul. Rien
de plus simple en fait une fois qu'on a compris qu'on peut payer
son trajet avec la même carte de transport utilisée
dans le métro ou sur le réseau du tramway.

Pour ne pas se tromper, on
peut faire confiance à l'application Google Maps pour vous
conduire du point A au pont B... à la condition
que ce même réseau ne soit pas coupé par les
autorités qui ne veulent pas permettre aux Stabouliotes de
se rassembler dans les rues pour s'opposer au despotisme d'Erdogan
!

Du coup, alors que nous pensions très
tranquillement rejoindre le quartier de Galata, il nous faut descendre
à mi-chemin et continuer notre trajet à pied ! Direction
Semsiye Sokak, la rue des Parapluies, qui se cache au pied du quartier
de Galata, dans le dédale de Balat, entre maisons
décrépies et ateliers de ferblantiers.

Ce qui n’était qu’une
venelle anonyme s’est métamorphosée sous l’effet
d’une installation éphémère :
des centaines de parapluies suspendus en travers de la chaussée,
créant un ciel artificiel de nylon et de métal.

Les couleurs – bleu électrique,
rouge cerise, jaune citron – claquent contre les façades
délavées du quartier, comme une provocation
joyeuse à l’adresse du temps qui ronge tout.

L’ironie veut que ces parapluies
ne protègent ni de la pluie ni du soleil, mais deviennent
pure décoration, vidés de leur fonction première.
Ils bruissent légèrement quand le vent remonte
depuis la Corne d’Or, ajoutant une partition sonore à
ce théâtre de hasard.

Le matin, avant l’arrivée
des cars de visiteurs, la rue retrouve sa vérité
: des chats fouillant les poubelles, l’odeur du pain chaud
venant de la boulangerie voisine, et ces parapluies devenus fantômes
d’eux-mêmes, simples fils de fer recourbés dans
la lumière pâle.


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