Etape 12 - Au
palais de Topkapi - Des appartements de la reine-mère à
ceux du sultan
Lundi 9 décembre 2024.
On passe d'abord par le logement du chef des eunuques, ou
Kizlar Agasi, qui était un lieu d'une importance
capitale au sein de l'organisation du Harem et de la cour ottomane.

Ce personnage, souvent d'origine africaine
(d'où l'appellation d'eunuques noirs), était
bien plus qu'un simple gardien. Il était un haut dignitaire,
un confident du sultan et un acteur influent dans les affaires de
l'État.

Les appartements du Kizlar Agasi étaient
situés à proximité immédiate
de la Cour des Eunuques (Darüssaade Agalari Avlusu), qui constituait
la zone tampon entre le monde extérieur et l'intérieur
du Harem.

Ses quartiers étaient intégrés
à l'ensemble des bâtiments entourant cette cour, soulignant
son rôle central dans l'administration du Harem.

Bien qu'il ne rivalisait pas avec le
luxe des appartements du Sultan ou de la Valide Sultan, le logement
du Kizlar Agasi était probablement décoré
avec soin, reflétant son statut élevé. On peut
imaginer des carreaux d'Iznik, des boiseries et des éléments
décoratifs témoignant de son importance.

Il était l'un des rares hommes
à avoir un accès direct au sultan, servant
d'intermédiaire entre le souverain et le monde extérieur,
y compris les autres dignitaires.

Grâce à sa proximité
avec le sultan, il exerçait une influence politique
considérable, participant aux décisions importantes
et aux intrigues de la cour. Sa proximité avec la Cour des
Eunuques et sa fonction d'intermédiaire avec le sultan en
faisaient un personnage central de la vie au palais.

On passe ensuite à la Cour
des Concubines (Kadinlar Tasligi). Cette cour était
un espace ouvert, généralement pavé (d'où
le nom Tasligi, qui signifie « cour pavée »),
entouré de pièces et de chambres où vivaient
les concubines et leurs enfants. Au centre de la cour, on trouvait
souvent un jardin ou un bassin, offrant un espace de détente
et de verdure.

Comparée à d'autres cours
du Harem, la Cour des Concubines était relativement petite.
Cela reflète peut-être les fluctuations du
nombre de concubines et de l'espace qui leur était alloué
au fil du temps.

Les concubines qui résidaient
dans cette cour étaient souvent de jeunes femmes issues de
diverses origines et cultures. Après leur arrivée
au palais, elles recevaient une éducation soignée,
comprenant la musique, la danse, la littérature, la religion
et les arts manuels. Elles étaient en compétition
pour attirer l'attention du sultan et avoir des enfants de lui.

Il existait une hiérarchie stricte
parmi les concubines. Celles qui donnaient naissance à
des enfants du sultan, en particulier des fils, accédaient
à un statut supérieur et recevaient le titre de «
Haseki Sultan ».

Puis on passe aux appartements
de la Valide Sultan qui étaient situés au
cœur du Harem, à proximité des appartements du
sultan (Hünkâr Dairesi) et de la Cour des Concubines
(Kadinlar Tasligi). Cette position centrale symbolisait son rôle
d'intermédiaire entre son fils, le sultan, et le reste du
Harem.

Des salles spacieuses et richement
décorées où la Valide Sultan recevait des dignitaires,
des ambassadeurs et d'autres personnalités importantes.
Ces pièces étaient souvent ornées de somptueux
carreaux d'Iznik, de boiseries sculptées, de dorures et de
riches tapis.

Des espaces plus intimes étaient
réservés à son usage personnel, comprenant
une chambre à coucher, un bureau et des espaces de repos.
Sa chambre est absolument incroyable, sans doute le clou
de la visite du palais de Topkapi.

La Valide Sultan était la
femme la plus puissante du Harem. Son rôle ne se limitait
pas à la gestion de son foyer. Elle exerçait
une influence considérable sur la vie du palais et, dans
certains cas, sur les affaires de l'État.

Elle était souvent la principale
conseillère de son fils, le sultan, et pouvait jouer
un rôle important dans les décisions politiques.

Elle supervisait l'organisation
du Harem, l'éducation des jeunes femmes, les finances et
le personnel.

Enfin, les appartements du
sultan étaient situés au centre du Harem, à
proximité immédiate des appartements de la Valide
Sultan (sa mère) et donnant sur la cour des Favorites.
Cette position stratégique soulignait les liens étroits
entre le sultan et les figures féminines les plus importantes
de sa vie.

La chambre à coucher
du sultan (Yatak Odasi) était la pièce la
plus intime, réservée au repos et à la vie
privée du sultan.

Le salon impérial (Hünkâr
Sofasi) était une vaste salle de réception
où le sultan recevait les hauts dignitaires de l'État,
les ambassadeurs étrangers et les membres de sa famille.
C'était un lieu de représentation et de pouvoir.

Les appartements du sultan au Harem
de Topkapi étaient un lieu essentiel, symbolisant
le pouvoir impérial, la magnificence ottomane et la vie privée
du souverain.






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