Etape 4 - Retour
à Sainte-Sophie - Maintenant on ne visite plus que le haut
!
Dimanche 8 décembre
2024. Que serait un séjour à Istanbul sans
visiter son joyau, Sainte-Sophie ? L'immense basilique
offerte par l'empereur Justinien au peuple de Constantinople.

Voici donc la troisième fois
que je visite ce joyau d'architecture antique, l'église
de tous les superlatifs qui demeura pendant plus de 1.000
ans le plus important monument architectural du monde.

Un monument qui a traversé
1.500 ans pour arriver jusqu'à nous, qui aura su
passer à travers les incendies, les révoltes, les
guerres, les religions et les tremblements de terre.

Aujourd'hui transformé en mosquée
par Erdogan qui semble avoir oublié que ce monument
existait déjà et faisait déjà l'admiration
de tous quand Mahomet n'était pas encore né.
Un comble, qui, j'en suis sûr, ne survivra pas au départ
de ce petit homme qui, lui, ne restera pas dans l'histoire. Ainsi
vont les hommes.

Alors non seulement ce petit homme
aura réussi à transformer en mosquée l'un des
plus gands symboles de la chrétienté (et qui, lui,
le restera jusqu'à son effondrement final), mais
il a décidé depuis ma dernière visite, qui
remonte à un an environ, d'en fermer le bas pour le réserver
aux fidèles.

Les touristes sont donc invités
à admirer Sainte-Sophie depuis le premier étage comme
le faisait autrefois les empereurs romains accimpagnés de
leur cour. Mais ce serait en oublier la grandeur de ce monument
à nul autre pareil dans le monde, qui soit, si on veut en
admirer toute la beauté, se regarder du bas. Hélas,
le petit homme Erdogan n'a une fois encore rien compris au sens
de l'histoire.

Tout cela reviendra à la normale,
j'en suis certain, lorsque petit homme aura disparu à jamais
du paysage politique de ce grand pays que reste la Turquie. Car
non seulement, il ura réussi à gâcher la vue
des millions de touristes qui visitent chaque année Constantinople,
mais il aura aussi réussi à les chasser du centre-ville
d'Istanbul.

En augmentant le prix d'entrée
de Sainte-Sophie à 50 euros (soit plus du double du château
de Versailles !), il aura ainsi réussi à faire coup
double : rendre la circulation plus fluide dans le centre
de Constantinople déserté par les touristes qui autrefois
faisaient jusqu'à 3 heures de queue pour pénétrer
dans le monument gratuitement, et permettre aux quelques fortunés
restant de profiter seulement des mosaïques chrétiennes
qui éblouissent le premier étage de Sainte-Sophie.

Résultat : Sainte-Sophie, pour
la première fois depuis des décennies, sonnent creux,
aussi creux que les restaurants alentours qui ne vivaient
que du tourisme pour proposer leurs plats industriels à la
doule affamée qui venait de piétiner pendant des heures
pour admirer ce chef-d'oeuvre de l'art chrétien.

Alleluia ! Erdogan est un magicien.
En transformant Sainte-Sophie en mosquée et en faisant payer
au prix fort les touristes qui ne sont pas aussi stupides qu'il
le croit, il aura réussi à ruiner le business
du tourisme à Istanbul. Je n'ai qu'un mot à dire :
chapeau l'artiste !

Mais bon, je suis comme je suis et
je voulais absolument faire plaisir à Natalia et
lui faire visiter ce joyau de l'art chrétien que reste avant
tout Sainte-Sophie, n'en déplaise à petit homme qui
sera effacé de l'histoire.

Et c'est donc avec bonheur que je redécouvre
encore une fois cette merveille d'architecture, que pour la première
fois, je pénètre en moins de cinq minutes de file
d'attente. 50 euros l'entrée, à ce prix-là,
il ne restera bientôt qu'une poignée de gens passionnés
comme moi pour aller l'admirer... Une dernière fois, ça
c'est certain.

Passé ce long préambule
à cette visite, je ne peux que me satisfaire d'admirer une
dernière fois Sainte-Sophie et de revoir encore les
merveilleuses mosaïques que j'avais pu admirer, il y a douze
ans de ça, lorsque j'étais venu ici pour la première
fois.

Car ces œuvres d'art, réalisées
en petites pièces de verre colorées, recouvrent
les murs et les voûtes de la basilique, créant ainsi
un décor somptueux et chargé de symboles religieux.

L'histoire des mosaïques de Sainte-Sophie
est étroitement liée à celle de la basilique
elle-même. Au cours des siècles, les mosaïques
ont été maintes fois détruites, recouvertes
ou modifiées en raison des changements politiques et religieux.

Au VIIIe et IXe siècles,
les images religieuses furent interdites par l'Empire byzantin.
De nombreuses mosaïques furent alors détruites.

Après la chute de l'iconoclasme,
les mosaïques furent restaurées et de nouvelles
œuvres furent créées.

Lorsque les Ottomans conquirent Constantinople
en 1453, ils transformèrent Sainte-Sophie en mosquée
et recouvrirent les mosaïques jugées contraires à
l'islam.

Ce n'est qu'au XXe siècle,
après la transformation de Sainte-Sophie en musée,
que les mosaïques furent redécouvertes et restaurées.

Les archéologues et les restaurateurs
ont mis au jour des œuvres d'une beauté exceptionnelle,
révélant ainsi la splendeur de l'art byzantin.

Le Christ Pantocrator, la Vierge
Marie et l'Enfant Jésus sont des sujets récurrents.

Les mosaïques représentent
également de nombreux prophètes de l'Ancien Testament.

Les souverains byzantins, à
l'image de Justinien, étaient souvent représentés
aux côtés de figures religieuses.

La réalisation des mosaïques
byzantines était un travail minutieux et complexe.
Les artistes découpaient de petites pièces de verre
colorées, qu'ils assemblaient ensuite pour former des images.

Les mosaïques étaient fixées
sur un enduit de mortier à l'aide d'un mélange de
chaux et de blanc d'œuf.

L'une des mosaïques les plus célèbres
de Sainte-Sophie représente la Vierge Marie tenant
l'Enfant Jésus dans ses bras. Cette image est un symbole
de la maternité divine et de la protection maternelle.

Les galeries supérieures de
Sainte-Sophie sont également richement décorées
de mosaïques représentant des empereurs, des impératrices
et des saints.




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