Uzès - La belle cathédrale Saint-Théodorit
Jeudi 15 mars 2018. Un peu plus loin, à main droite depuis la rue Racine, voici la magnifique cathédrale Saint-Théodorit***, qui fut élevé au XVIIe siècle sur l'emplacement de l'ancienne cathédrale romane. Celle-ci fut détruite durant les guerres de religion.

Je vois à son oeil qui brille que Marinnette est heureuse de se retrouver là, dans cette curieuse cathédrale à l'intérieur véritablement étonnant, les bas-côtés de l'édifice étant presque aussi hauts que la nef voûtée d'ogives. La hauteur des voûtes de la nef est de 18 mètres.

Les bas-côté forment comme d'étranges balcons, passerelles bordées de jolies ferronneries surmontées elles-mêmes de balustres. Vraiment étonnant. En tous les cas, peu commun.

Le long des murs de la nef, des panneaux recouverts de feuilles d'or illustrent le chemin de croix du Christ.

Armé de mon 35 mm, idéal dans cette pénombre, j'essaie d'en capter toute l'intensité.

Sobre, le style classique adopté est celui de la contre-réforme, en vogue sous Louis XIV.

En relevant les yeux, difficile de s'échapper de ce subtil décor de feuilles et de tulipes entrecroisées sur fond bleu.

Un bleu cobalt du plus bel effet qui recouvre également les murs de la chapelle Saint-Joseph.

Outre ce beau parement bleu, presque royal, et derrière la statue du saint, est suspendu La Mort de saint Joseph. Peintures, reprises au XIXe siècle, attribuées à Subleyras.

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Pour la petite histoire, la cathédrale Saint-Théodorit est construite à partir de 1090 sur l'emplacement d'un temple romain, un premier édifice de style roman portait l'empreinte de l'influence de l'ordre de Cluny. Démolie partiellement pendant la croisade des Albigeois (1177) , reconstruite, puis le 13 mai 1563 (en même temps que le palais épiscopal), au début des gueres de religion, la cathédrale du Moyen Âge subit une destruction totale en 1621. Seul le campanile, la tour Fenestrelle, resta debout, mais amputé de deux étages. |

Reconstruite de 1642 à 1663, elle a été transformée intérieurement (réduction du chœur) au lendemain du concordat de 1801, lorsque, l'évêché d'Uzès étant supprimé, il fallut adapter le lieu à sa nouvelle fonction d'église paroissiale. La façade de style néoroman fut plaquée en 1873 sur l'ancien édifice.

L'intérieur, voûté d'ogives, était vraisemblablement plus riche qu'il n'apparaît aujourd'hui. Dans les chapelles entourant le chœur subsistent quelques belles traces de peinture aux plafonds et sur les murs.

Une grande partie du mobilier a disparu lors de la Révolution, sauf l'orgue, parmi les plus beaux de la région, encadré de volets peints en gris et or du XVIIe siècle (1685).

Réputées pour leur double buffet du XVIIe siècle, peint et doré, encore pourvu de ses volets originels (cas unique en France avec celui du triforium de la cathédrale de Metz), leur partie instrumentale est aussi célèbre et témoigne d'une des plus belles réussites des Monuments historiques en matière de restauration d'orgues.


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