Un dernier regard
sur ce chef-d'oeuvre
Jeudi 21 février 2019.
L'édifice gothique actuel a remplacé, au XIIIe
siècle, une construction de la fin du Xe et du début
du XIe siècle, dont ne subsistent maintenant que la partie
occidentale de la nef (la basse œuvre) et les fondations du
transept et du chœur, découverts en 1971-1973
sous le dallage du transept gothique ; l'intérêt de
ces constructions est considérable pour les origines de l'art
roman.

Le début des travaux de la cathédrale
actuelle doit se placer vers 1225.

Le chœur a dû être
achevé vers 1270 ; ses voûtes s'écroulèrent
partiellement en 1284, ce qui obligea à modifier les supports
intérieurs en doublant leur nombre.

La reconstruction du chœur fut
longue (jusque vers 1310) et absorba les ressources du chapitre.
Les travaux ne furent repris, dans le transept, qu'en 1500 pour
s'achever vers le milieu du siècle ; la nef n'a jamais été
bâtie.
Par
sa hauteur sous voûtes (48,20 m), la cathédrale
de Beauvais est une des constructions les plus audacieuses du Moyen
Âge, une sorte de point d'apogée des spéculations
constructives.

On y a combiné le plan
typique du début du XIIIe siècle, à transept
flanqué de collatéraux, et une élévation
à déambulatoire très élevé, directement
éclairé (comme à Bourges). La très grande
hauteur des voûtes a provoqué l'étirement des
proportions intérieures et l'établissement, à
l'extérieur, d'un système de butement très
développé, dont l'effet est fantastique.

Dans une certaine mesure, le parti
de la cathédrale de Cologne, commencée en 1248, s'inspire
de celui de Beauvais ; il faut pourtant reconnaître
que, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, on ne
s'attache plus à donner aux édifices des proportions
aussi vastes.

Parmi les œuvres d'art les plus
remarquables qu'elle abrite, on doit signaler les vitraux
du XIIIe siècle (chapelle rayonnante centrale et fenêtres
hautes du chevet), ceux du XIVe et du XVIe siècle (Déposition
de Croix, par Enguerand Leprince, 1522, dans le transept), ainsi
qu'une série de tapisseries, datées de 1460-1461,
représentant la vie de saint Pierre.

Le programme de restauration a longtemps
été confronté au grave problème posé
par la stabilité de l'édifice. Celle-ci, en effet,
a été rendue précaire par la suppression,
au cours des années 1960, des tirants métalliques
qui renforçaient les arcs-boutants du chevet. Finalement,
en 1993, un dispositif d’étaiement a été
mis en place dans le transept et le chœur.
















Autour
des fresques et des vitraux
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