Cathédrale
Saint-Etienne de Bourges (Cher)
Jeudi 22 mars 2018.
En ce début de printemps 2018, je profite d'un stage photo
organisé par mon journal pour aller visiter Bourges
et sa cathédrale***. Ou comment lier l'utile à
l'agréable. Un retour en arrière puisque j'ai commencé
ma carrière de journaliste dans la capitale du Cher, il y
a des années de ça. Peu de souvenirs... sinon
l'extraordinaire palais Jacques-Coeur et bien évidemment
la cathédrale de Bourges.

Construite entre la fin du
XIIe et la fin du XIIIe siècle. Dédiée
à Saint Étienne, premier martyr, elle est le siège
de l'archidiocèse de Bourges. Elle est à mes yeux
une des plus belles cathédrales que j'ai pu visiter
avec Amiens, Reims, Beauvais ou Chartres. Sur le plan architectural,
l'édifice est remarquable aussi bien par ses proportions
harmonieuses, liées à l'unité de sa conception,
que par la qualité de ses tympans, de ses sculptures et de
ses vitraux. Elle se distingue notamment des autres grandes
cathédrales de l'époque par une recherche toute nouvelle
d'un espace intérieur unifié.

La cathédrale Saint-Étienne
de Bourges*** a été consacrée
le 13 mai 1324. Comme toutes les cathédrales construites
avant la séparation des Églises et de l'État,
elle appartient maintenant à l'État français.
Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments
historiques par la liste de 1862 et elle a été
inscrite en 1992 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Elle se situe dans le centre historique de Bourges, secteur sauvegardé
depuis 1965.

La cathédrale est une
représentation de la Jérusalem céleste.
Cependant Bourges ne possède pas une école cathédrale
ayant des maîtres aussi célèbres que celles
de Chartres, de Laon ou de Paris qui ont dû influencer les
plans de ces cathédrales en traduisant dans la pierre et
la décoration la description de la Jérusalem céleste
faite dans l'Apocalypse de Jean.

La cathédrale marque son originalité
par l'ampleur de la façade occidentale avec ses cinq
portails. Ils sont consacrés, dans l'ordre et de
gauche à droite, à : Guillaume de Bourges,
la Vierge Marie, le Jugement Dernier (portail central), au martyr
Étienne et à Ursin de Bourges. L'absence
de transept a probablement conduit à une conception relativement
simple des portails latéraux.

En 1195, Henri de Sully, archevêque
de Bourges, frère de Eudes de Sully, évêque
de Paris fait une donation au chapitre de la cathédrale de
Bourges. Cette donation sera le point de départ de la construction
d'une nouvelle cathédrale à Bourges, destinée
à remplacer la cathédrale romane datant des XIe et
XIIe siècles, jugée trop petite, dont peu
de données sont disponibles.

Historiquement, il y a eu sur le site
un centre de culte chrétien depuis le IIIe siècle,
à l'époque où la ville romaine d'Avaricum abritait
la première communauté chrétienne de Gaule.

Quatre édifices se succédèrent
sur le lieu de l'actuelle cathédrale : des cryptes
monumentales furent érigées par saint Ursin au IIIe
siècle, saint Palais, archevêque au ive siècle,
et Raoul de Turenne, archevêque au ixe siècle. Gauzlin,
archevêque de sang royal — le frère de Robert
II le Pieux —, fut le constructeur de la première cathédrale
romane, au début du XIe siècle.

Bourges, ville royale depuis
1100, était située à l’époque
à la limite sud du domaine royal, à quelques lieues
de l’Aquitaine, possession anglaise. L’archevêque
de Bourges avait d'ailleurs le titre de « Primat d’Aquitaine
» et son autorité, souvent contestée, s’étendait
jusqu’à Bordeaux.

Cette nouvelle cathédrale est
le premier édifice gothique construit au sud de la
Loire, et elle apparaissait d’une grande importance aussi
bien pour le prestige du roi de France, que pour celui
de l’archevêque.
Figure de proue du domaine capétien
face au midi de la France, la cathédrale Saint-Étienne
de Bourges se devait d'être unique dans sa conception.
Il fut donc décidé de réaliser un édifice
de grande envergure, comparable à Notre-Dame de Paris, et
d'innover.

Pour ce faire, il fallait construire
au-delà du vieux mur d’enceinte gallo-romain sur lequel
s’était appuyé le chœur roman et déborder
dans les fossés. La différence de niveau
nécessitait la construction d’un soubassement qui anticipe
exactement le plan du chevet. C'est l'église basse,
appelée à tort la crypte.






Cathédrale
de Bourges - Une construction grandiose
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