Cathédrale
Notre-Dame de Chartres
Mercredi 16 décembre
2020. En ce mois de décembre 2020, entre deux confinements,
me voici en partance pour la Bretagne afin de rendre visite
à mon ami Marco. En chemin, je décide de
faire un détour pour retourner voir l'extraordinaire
cathédrale de Chartres que j'ai déjà visitée,
il y a une dizaine d'années. Je ne vais pas le regretter.

Pour moi, la cathédrale de Chartres
est une des plus belles que j'ai pu visiter... Peut-être
même la plus belle avec celle d'Amiens et de Beauvais. Difficile
à dire, tant la beauté reste subjective. Mais enfin,
quelle beauté quand même !

Située à 80 kilomètres
au sud-ouest de Paris, elle est traditionnellement considérée
comme la cathédrale gothique la plus représentative,
la plus complète ainsi que la mieux conservée de France
par ses sculptures, vitraux et dallage pour la plupart d'origine,
bien qu'elle soit construite avec les techniques de l'architecture
romane montrant ainsi la continuité et non la rupture entre
ces deux types d'architecture.

L'actuelle cathédrale, de style
gothique dit « classique », a été construite
au début du XIIIe siècle, pour la majeure partie en
trente ans, sur les ruines d'une précédente cathédrale
romane, détruite lors d'un incendie en 1194.

Grand lieu de pèlerinage, elle
domine la ville de Chartres et la plaine de la Beauce, se dévoilant
au regard à plus de dix kilomètres de distance.
L’édifice
fait l’objet d’un classement au titre des monuments
historiques par son recensement sur la liste de 1862. Par ailleurs,
il est parmi les premiers monuments inscrits sur la liste du patrimoine
mondial par l'UNESCO en 1979.

La façade occidentale constitue
la porte d'entrée principale de l'édifice
religieux. Encadrée par deux tours, elle présente
un programme sculpté important : 24 grandes statues (il en
reste 19 aujourd'hui) et plus de 300 figures forment un décor
en harmonie avec l'architecture de la cathédrale.

L'identification des statues est incertaine,
mais sur le plan artistique elles représentent un
jalon important de l'évolution du style gothique : malgré
un aspect assez hiératique, elles présentent selon
Bulteau « une délicatesse et une habileté inimitables
dans les détails, une naïveté charmante, une
expression chrétienne admirable ».

Cette façade large de 47,65
m est percée d'une rosace de 12 mètres de
diamètre : autour d'un œil central à douze lobes,
rayonnent douze colonnes à larges chapiteaux portant 12 quartiers
à 2 médaillons entre lesquels s'inscrivent 12 rosaces
extérieures à huit lobes, séparées par
des quadrilobes. On y distingue les compositions en panneaux
et les larges bordures à motifs végétaux des
encadrements.
La rose surmonte
trois baies semi-romanes en lancette : la baie axiale, appelée
verrière de l'Enfance du Christ, mesure 11 mètres
de haut sur 3,80 mètres de large (c'est la plus grande baie
du XIIe siècle en France).

Elle est flanquée au
sud du vitrail de l'Enfance et au nord d'une verrière consacrée
à l'Arbre de Jessé) répondant point par point
aux trois portails sculptés de l'étage inférieur,
appelés le portail royal.

Au sommet se trouve une galerie de
16 statues identifiées comme la lignée des rois de
Juda, avec au milieu la statue du roi David reposant sur un lion.
Cette galerie est elle-même surmontée à l'extrémité
du pignon dont le galbe comporte une statue de la Vierge entourée
de deux anges et le sommet une statue de trois mètres représentant
le Christ donnant sa bénédiction.

Sa fonction principale est de porter
au loin le son des cloches, de solenniser l’entrée
dans l’église, de donner un point de départ
aux liturgies des pèlerinages (le trumeau de son portail
central est ainsi détruit pour augmenter la largeur des deux
portes et faciliter les processions), et en même
temps d’afficher par le programme iconographique les grands
principes de la foi.

Le portail royal est antérieur
à la reconstruction de l'édifice au XIIIe siècle.
Épargné lors du grand incendie de 1194, il date des
années 1145-1150.
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Parvenu pratiquement intact jusqu'à nous,
il s'intègre dans le massif occidental qui se compose
de trois baies largement décorées, cette composition
tripartite ayant une influence manifeste avec la façade
harmonique de filiation anglo-normande.
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Structure innovante,
ce triple portail à statues latérales, à
tympan, linteau et voussures sculptées a une influence architecturale
importante puisqu'il est repris par de nombreuses cathédrales
gothiques (Le Mans, Angers, portails nord et sud de Bourges, statues-colonnes
de Rochester et Sangüesa).

Situé à la charnière
de l'art roman et de l'art gothique, il a probablement été
réalisé par les mêmes sculpteurs que le portail
de la basilique Saint-Denis. Il se démarque par la grande
qualité de ses sculptures.

Le programme iconographique mêle
des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, associant
ainsi les précurseurs de la Chrétienté - le
peuple juif - à l’accomplissement de la promesse, formulée
selon le dogme chrétien.

Les trois tympans proclament les mystères
de la Foi. Ils représentent respectivement de gauche
à droite, selon une interprétation courante, l'Ascension,
la Parousie et l'Incarnation.

Les trois baies précédées
d'un perron à cinq marches sont unifiées par
une longue frise sculptée qui, courant de chapiteau en chapiteau
entre les statues-colonnes et les tympans, raconte la vie du Christ
avec des dizaines de petites figures réparties en trente-six
scènes. Cette frise se lit de droite à gauche en allant
du portail central au clocher neuf, puis de gauche à droite
en allant du portail central au clocher vieux.

Cathédrale
de Chartres - Chef-d'oeuvre du gothique
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