Abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul
de Ferrières (Loiret)
Dimanche 20 janvier 2019.
Pour cette étape ferrièroise, nul besoin d'aller bien
loin puisque j'habite à moins d'un quart d'heure de ce charmant
petit village qui fait partie des quelques trésors
patrimoniaux du Gâtinais et qui renferme un des joyaux de
la région : l'abbaye Saint-Pierre Saint-Paul de Ferrières***.

Ferrières était le
siège d’une célèbre abbaye bénédictine,
fondée peut-être par Clovis. Son existence
est attestée dès le début du VIIe siècle,
elle aurait alors été fondée par des disciples
de saint Colomban. Dans le Dictionnaire des abbayes et monastères
publié en 1856 par l'abbé Migne, elle est décrite
comme ayant été fondée en 630 par le duc Wandelbert
sous le nom de Bethleem Ferrariæ qui signifie Bethléem
de Ferrières.

Elle fut restaurée au
IXe siècle par Louis le Débonnaire et Charles le Chauve.
Louis III et Carloman y furent couronnés le 10 avril 879.
L'abbaye était en relation avec la cour impériale.

Alcuin a été l'un de
ses abbés. Ses écoles étaient réputées,
notamment sous l'abbé Loup de Ferrières. Héric
d'Auxerre fut élève de ce dernier avant de devenir
un des maîtres de l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre. Son
scriptorium était important. Il ne reste que peu de manuscrits
de l'école de Ferrières.
Parmi
les nombreux ouvrages conservés par la bibliothèque
du Vatican, on peut trouver un livre sur la vie de saint
Aldric, qui fut abbé et restaurateur de Ferrières
(821-829) avant de devenir archevêque de Sens.

Dans sa recherche de manuscrits anciens
pour la bibliothèque de son abbaye, Loup de Ferrières
s'adressait à Eginhard, abbé de Seligenstadt, Ansbald,
abbé de Prüm, Altsig, abbé d'York, et
quand il ne pouvait trouver le livre cherché auprès
de ses abbés, il s'adressait au pape Benoît III, par
exemple pour un exemplaire du De oratore de Cicéron. Loup
de Ferrières avait établi un atelier de copistes à
l'abbaye de Saint-Josse-sur-Mer qui dépendait de l'abbaye
de Ferrières.

En 880, l'abbaye de Ferrières
reçut les moines de l'abbaye Saint-Martin de Tournai, fondée
en 632 par saint Éloi, qui venait d'être détruite
par les Vikings, y amenant leurs documents et chartes.

La construction de l'église
actuelle est commencée vers 1150. Le pape Alexandre
III consacre la nef encore en construction, le 29 septembre 1163.
Le transept et le chœur sont édifiés
au cours d'une seconde campagne de construction au début
du XIIIe siècle.
Incendiée
en 1427 par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, puis
attaquée par les huguenots dirigés par l'abbé
de Ferrières, Odet de Châtillon, elle fut reconstruite
sur ordre de l’abbé Louis de Blanchefort (1478-1505)
à la fin du XVe siècle, et encore au XVIIe
siècle sur ordre du prieur dom Guillaume Morin (1610-1628),
après les destructions faites par les huguenots.

Elle
est représentée dans le célèbre
Monasticon gallicanum. En mai 1479, afin de rétablir
cette abbaye, le roi Louis XI octroya sa protection royale
par ses lettres patentes. |
|
Le bas-côté
nord a été écrasé en 1739 par
la chute du clocher central surmonté d'une flèche.

L'architecte Jules Lisch a commencé
la restauration de l'abbaye en 1864. Il avait prévu de reconstruire
le bas-côté nord de la nef et la flèche de la
croisée, mais les travaux ne furent pas réalisés.





Abbaye
de Ferrières - Un édifice remarquable
|