Abbaye de Ferrières
- Un édifice remarquable (Loiret)
Dimanche 20 janvier 2019.
Outre l’église abbatiale Saint-Pierre (XIIe et XIIIe
siècles) ont été conservées :
la chapelle Notre-Dame de Bethléem (à l’ouest
de l’église Saint-Pierre) et des parties des monuments
conventuels, le tout datant pour l’essentiel de la reconstruction
de Louis de Blanchefort à la fin du XVe siècle.

Au temps de sa splendeur, l’abbaye
occupait un vaste terrain enclos avec un grand cloître (bordant
au sud la nef de l’église Saint-Pierre) et un petit
cloître (touchant au chœur).

L’église
abbatiale est formée d’une nef du XIIe
siècle, d’un transept et d’un chœur
du XIIIe siècle. Sa construction a probablement débuté
vers 1150. Le 29 septembre 1163, le pape Alexandre
III consacrait la nef en cours de construction. |
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Le grand
vaisseau de la nef était doublé d’un
collatéral unique à gauche, détruit en 1739
par la chute de la tour de croisée. On
reconnaît encore les grandes-arcades qui faisaient communiquer
collatéral et grand vaisseau.

Les supports de ces grandes-arcades
(aujourd’hui prises dans la maçonnerie) représentaient
en alternance une grosse colonne et deux colonnettes jumelées
et baguées (même disposition à la collégiale
de Champeaux, à Saint-Martin d’Étampes) ; le
jumelage et le décor trahissent l’influence de la cathédrale
de Sens.

Il ne semble pas qu’il ait été
prévu de voûter le grand vaisseau, couvert
d’une charpente lambrissée. Dans le mur de droite,
on remarque la porte (murée) qui donnait dans le grand cloître.

Les fenêtres, haut placées
à cause du cloître, sont apparemment contemporaines
du transept et du chœur. Ceux-ci ont été construits
dans les premières années du XIIIe siècle.

La croisée est une rotonde
octogonale. Ce parti très original a peut-être
été imposé par la présence, à
cet emplacement, d’un bâtiment de plan centré
carolingien (voir l’arc de pierres et briques alternées,
au pan postérieur droit, qui serait un vestige de cette construction),
parfois identifié avec le chœur de l’église
reconstruite par ordre d’Aldaric, abbé de 821 à
828, qui aurait alors adopté un plan semblable à
celui de l'abbatiale Saint-Sauveur de Charroux.

L’espace central n’est
pas couvert par une coupole mais par une voûte d’ogives
à huit quartiers rayonnants. Entre la chapelle du bras et
le chœur se trouve une petite pièce qui était
autrefois sacristie et salle des morts (le corps des moines
défunts y était déposé avant d’être
placé dans le chœur pour la veillée funèbre).

Sur le bras gauche s’ouvre une
chapelle du XIVe siècle qui remplace peut-être une
chapelle semblable à celle du bras droit.

Le chœur est couvert d’une
voûte sexpartite : on sait que ce type de voûte se trouve
encore au XIIIe siècle en Champagne et en Bourgogne.
Ses murs latéraux présentent des vestiges
d’une construction du XIe siècle.

La croisée portait une tour
dite « clocher de plomb » visible sur la gravure
du Monastecon gallicanum et détruite en 1739. Celle-ci était
décorée de huit statues en plomb, hautes de 2,5 mètres,
et d’écussons aux armes de Louis XIII et du prince
de Condé.

La tour-clocher, à
gauche, présente des parties basses très anciennes
; les étages ont été refaits au XIIIe siècle
; la flèche, à la fin du XVe siècle.

Le tympan de la porte antérieur
du vaisseau central, aujourd’hui nu, était orné
d’un christ en majesté, dans lequel on croyait reconnaître
Clovis. Dans la porte antérieure du collatéral détruit,
un chapiteau représentant le combat de Pépin le Bref
avec le lion.

Dans le chœur se situe le
tombeau de Louis de Blanchefort, abbé de 1465 à 1507.





Un
retable de 1650 signé de Gilles Guérin
est conservé dans la chapelle Notre-Dame de Bethléem. |
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Abbaye
Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Ferrières
Abbaye
de Ferrières - Une riche collection de vitraux
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