Autour des fresques
et des vitraux
Jeudi 21 février 2019.
Saint-Pierre de Beauvais possédait, au Moyen Age,
l'un des plus beaux trésors de cathédrale en France,
constitué de plus d'un millier d'objets.

Pour poursuivre la construction de
la cathédrale, pour le paiement de la rançon
du roi François Ier, pour financer les réparations
à la suite de la chute de la flèche, le chapitre cathédral
en vendit une partie.

A la Révolution française,
le trésor fut dispersé, le 18 août 1791, le
district de Beauvais envoya à la Monnaie de Paris, ciboires,
calices, ostensoirs, statues en argent, reliquaire.

En 1792, une représentation
en argent de saint Sébastien, une Vierge dorée, un
reliquaire de saint Evrost, une croix de procession en or...

Au XIXe siècle, l'abbé
Tesson reconstitua le trésor avec des pièces retrouvées
ici ou là : ornement de drap d'or à fleurs polychromes,
orfrois d'or et d'argent sur velours rouge, chapes de drap d'or,
deux petits panneaux en tapisserie de Beauvais, des émaux
limousins du xvie siècle représentant la Crucifixion
et la Mise au tombeau, du XVIIe siècle deux émaux
représentant sainte Anne instruisant la Vierge et la Vierge
à l'Enfant, statuette représentant saint Lucien en
bois polychrome du xvie siècle, sainte Marguerite terrassant
un dragon, Ecce Homo, sainte Véronique en terre cuite vernissée,
une monstrance-reliquaire du XVe siècle, un bras reliquaire
en bois recouvert d'argent repoussé, un bras reliquaire en
bois recouvert de cuivre doré, un pot à aumône
en cuivre du XVIe siècle etc.

La cathédrale de Beauvais conserve
un ensemble remarquable de vitraux anciens des XIIIe, XIVe
et XVIe siècles. Ils ont été complétés
par ceux de Max Ingrand, Michel Durand, Jacques Le Chevallier, Jean
Barillet... dans la seconde moitié du XXe siècle.

La plus ancienne verrière,
dans la chapelle axiale Notre-Dame, date de 1240. Elle représente
un arbre de Jessé et une histoire de la légende de
Théophile comme à l'église Saint-Pierre de
Saint-Julien-du-Sault.

Les grandes verrières du chœur
présentent de beaux vitraux à dominante bleue
et rouge dits de « Pleine couleur » datant du XIIIe
siècle.

Les « vitraux en litre
» du XIVe siècle montre que le chlorure et sulfure
d’argent introduits dans la technique ont permis d’illuminer
cheveux, nimbes et ornements divers. Mais les conditions
difficiles de ce siècle (guerres, pestes, famines) ont débouché
sur une simplification de la composition et dans la décoration
avec une place plus grande accordée aux éléments
d’architecture et aux tissus damassés.

De cette époque dans les fenêtres
hautes, se situe dans la baie centrale, le Christ en Croix
accompagné de la Vierge, sur la fenêtre de gauche,
Saint-Pierre et Saint-André et celle de droite, Saint-Jean
et Saint-Paul.

Pendant la Renaissance, dès
1491, l’une des plus grandes dynasties du vitrail français,
la famille beauvaisienne des Leprince reprend le chantier et orne
les deux façades du transept de roses, tandis que
leur chef de file, Engrand Leprince, réalisa une grande verrière.
Son talent est
unanimement reconnu : « Je reconnaîtrais partout
un vitrail d’Engrand Leprince à la liberté du
dessin, à l’indication large des modelés, aux
touches légères de jaune d’argent qui brillent
comme l’or dans la lumière des étoffes blanches,
aux oppositions justes des tons les plus éclatants »
dira encore Lucien Magne dans L’Œuvre des peintres verriers
français en 1885.

On doit également à Engrand
Leprince quelques-uns des remarquables vitraux de l'église
Saint-Étienne où il fut d’ailleurs inhumé.
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Trois générations de peintres verriers Leprince
se succédèrent ainsi tout au long du XVIe
siècle : Lorin en 1491, puis Jean (1496-1538)
& Engrand (1522 à 1531), et enfin Nicolas (1527-1551)
et Pierre Le Prince (1530-1561).
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Après
la Seconde Guerre mondiale, plusieurs artistes contemporains
furent appelés à développer leur art dans les
verrières détruites du déambulatoire tout en
incorporant des portions anciennes sauvegardées.

On peut citer les compositions suivantes
: vitraux de Jean Barillet dans les chapelles Saint-Lucien,
Saint-Joseph et Saint-Denis ; vitraux de Michel Durand dans la chapelle
Sainte-Jeanne-d'Arc.

Mais aussi : vitraux de Max
Ingrand, dans le transept nord, rosace représentant le Jugement
dernier ; vitraux de Jacques Le Chevallier en 1954 dans
la chapelle Sainte-Anne ; vitraux d'Anne Le Chevallier en
1976 dans la chapelle Sainte-Angadrème.

Le vitrail de « La Fontaine
de vie » par Claude Courageux en 1981 est situé
dans la chapelle Sainte-Cécile (chapelle des fonts baptismaux).

Enfin, le vitrail de Jeanette
Weiss-Grüber en 1986 dans la chapelle Saint-Léonard,
inclue deux fragments du XIVe siècle représentant
des chanoines donateurs.

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