Cathédrale
d'Amiens - Déambulatoire, chapelle et croisillon nord
Vendredi 13 décembre
2019. Le déambulatoire est double
au niveau de la partie rectangulaire du chœur. Il est simple
au niveau de l'abside ; à cet endroit il porte le nom de
rond-point. Sur ce rond-point, dans la continuation du déambulatoire
extérieur, s'ouvrent une série de sept chapelles absidiales.

En parcourant le déambulatoire
depuis sa partie sud-ouest, c'est-à-dire au niveau
de la clôture sud du chœur, juste après le gisant
d'Adrien de Hénencourt et la dernière des niches sculptées,
on peut voir plusieurs monuments funéraires : monument funéraire
de Charles de Vitry, mausolée du chanoine Guilain Lucas,
tombeau de Gérard de Conchy, monument funéraire d'Antoine
de Baillon.

Les chapelles absidiales sont toutes
dotées de baies très allongées, à
deux lancettes surmontées de trois trilobes. Les deux chapelles
les plus proches de la partie rectangulaire du chœur possèdent
deux baies, la chapelle axiale, de loin la plus vaste, en a sept.
Les quatre restantes ont trois baies.

Ces chapelles sont très élevées
; elles ont la même hauteur que les bas-côtés
du chœur et de la nef, c'est-à-dire près
de 20 mètres d'élévation (à titre de
comparaison, le vaisseau principal des grandes cathédrales
gothiques de Laon, de Sens ou de Bruxelles ont une hauteur de plus
ou moins 25 mètres).
Le chapelle
absidiale est appelée chapelle Notre-Dame-Drapière
ou chapelle de la petite paroisse. C'est la plus grande et la plus
longue des chapelles absidiales (15,25 m de profondeur). Elle
ressemble par son architecture à la Sainte-Chapelle
de Paris, dont elle est contemporaine.

Elle fut restaurée au
XIXe siècle sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc.
Les travaux de restauration permirent de rendre visible deux
monuments funéraires du XIVe siècle, les tombeaux
de Simon de Gonçans, évêque d'Amiens et celui
de Thomas de Savoie, chanoine du chapitre cathédral.

Chacun de ces tombeaux repose sur
un soubassement orné de pleurants sculptés en bas-relief.
Ceux-ci sont parmi les plus anciens de France ; ils ont
été restaurés au milieu du XIXe siècle
par les frères Duthoit.

Les gisants sont couchés
sous une arcade surmontée d'un gable et d'une rangée
de clochetons. L'autel en pierre (1862) est l'œuvre
de Louis Duthoit. Les peintures murales sont l'œuvre
d'Achille Touzet (1859-1862). La statue de la Vierge à l'Enfant,
en cuivre doré est l'œuvre de l'orfèvre Louis
Bachelet.

Dans le croisillon nord se trouve les
fonts baptismaux datant des XIe siècle ou XIIe siècle.
Ils ont la forme d'une longue cuve en pierre de forme parallélépipédique
que supportent cinq colonnettes quadrangulaires de pierre
calcaire décorés de fleurs ciselées, ces colonnettes
datent du XIIIe siècle.

La cuve est donc antérieure
aux colonnettes, elle est recouverte de plomb à l'intérieur
et fermée par un couvercle en bois. A chaque angle
est sculpté, en bas-relief, un personnage, deux ont
pu être identifiés : les prophètes Joël
et Zacharie. Cette cuve baptismale proviendrait de
l'ancienne cathédrale romane, sa taille indiquerait son usage
premier, le baptême par immersion auquel on substitua par
la suite le baptême par infusion pour lequel il fut
nécessaire de surélever la cuve.

Du côté gauche (occidental)
de ce croisillon, on peut voir une série de quatre
niches en pierre de style flamboyant, sculptée sur le modèle
de l'ancienne clôture du chœur de la même époque.
On y a sculpté des scènes, peintes et dorées,
se déroulant dans les quatre parties du Temple de Jérusalem.

Dans la première niche, on
voit Jésus dans l'Atrium du Temple s'avançant parmi
les marchands sur une banderole est inscrit : « Enlevez tout
cela d'ici, ne faites pas une maison de trafic, dans la maison de
mon père. » La deuxième scène
se déroule dans le Tabernaculum et montre encore
Jésus au milieu des marchands. A l'intérieur
du Temple, le corps d'un agneau est brûlé sur
l'autel des holocaustes. Dans la partie du Temple, appelée
le Saint, deux prêtres encensent un autel, et sur
une table sont empilés douze pains. Enfin la quatrième
niche abrite une scène se déroulant dans le Saint
des Saints : le Grand Prêtre encense l'Arche d'alliance.

Cathédrale
d'Amiens - La clôture de choeur nord
Cathédrale
d'Amiens - Un chef-d'oeuvre du gothique flamboyant
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