La forteresse
de Crozant au coucher du soleil
Lundi 8 mars 2021.
Il est déjà tard quand nous terminons notre randonnée
du rocher de la Fileuse et sommes de retour au lac d'Eguzon... Sur
le retour, et malgré le couvre-feu en vigueur, je fais un
détour en voiture pour retourner à la boucle de la
Creuse. Impossible de résister à l'envie de voir le
coucher du soleil sur le site.

Le seul hic, c'est que ous sommes très
mal placés... Le soleil se couche à droite
de la boucle et ne permet pas de faire face aux ruines du château...

Tant pis, je profite quand même
de la belle lumière du soir pour faire quelques clichés
des ruines dont les tours captent la lumière du couchant.

Les pelouses rases qui cernent
les tours se couvrent d'une magnifique lumière dorée,
comme les ruines elles-mêmes...

Si l’origine de l’ancienne
forteresse de Crozant semble remonter au VIème siècle
avec l’édification par les Wisigoths des premières
fortifications, le château a connu son apogée à
l’époque médiévale où la puissante
famille Lusignan qui l’a édifié dans sa forme
définitive tente d’organiser une principauté
dans le centre ouest de la France.

Mise à mal par les Guerres de
Religions, la forteresse voit son état de ruine s’accentuer
par un tremblement de terre en 1606.

En 1640, Louis XIII vend le château
en l’état. Puis les changements de propriétaire
se succèdent jusqu’à l’acquisition du
site par la commune de Crozant en 1994.

Convaincues du potentiel patrimonial,
historique et artistique des lieux et de la nécessité
de poursuivre la sauvegarde et la valorisation des vestiges, les
collectivités concernées décident de grouper
leurs moyens par la création d’un syndicat mixte en
2009 avec pour principal objectif : faire d’un site patrimonial
majeur un levier de développement local en contribuant notamment
à une dynamique touristique de l’ensemble de la Vallée
des peintres.

Le château, orienté
nord sud, occupe le sommet d’un promontoire rocheux au confluent
de la Creuse et de la Sédelle.

Les restes attestent qu’à
cette époque, la forteresse consistait en une zone
oblongue de terrain accidenté de 380 m de long et de 25 à
75 m de large.

Cette zone était divisée
en trois cours successives, entourées de remparts,
entourant 10 tours (6 du côté de la Creuse –
4 sur la Sédelle) et mesurant environ 1 kilomètre.

L’intérieur était
quadrilatéral entre la Tour de Renard et la Tour
d’Isabelle.

Aucun de ces bâtiments n’a
conservé son ancienne splendeur, les toits ont disparu,
les remparts se sont effondrés.

Il est cependant facile d’imaginer
la formidable impression de puissance qui aurait émané
de cette forteresse perchée sur son promontoire rocheux.

Aux portes de l’ancienne province
de la Marche, sur un éperon granitique, entre la
Sédelle et la Grande Creuse, les ruines imposantes de l’ancienne
forteresse dominent la commune de Crozant.

Ce site pittoresque, où
une nature impétueuse façonnée par la main
de l’homme, inspira de nombreux artistes, poètes (Maurice
Rollinat) et peintres.

Des vestiges de différents bâtiments
(silos, dépendances, étables et entrepôts) se
retrouvent dans les cours successives et notamment contre
le rempart au sud de la Tour de Colin, four intérieur.

Il est cependant facile d’imaginer
la formidable impression de puissance qui aurait émané
de cette forteresse perchée sur son éperon rocheux.

En raison de son relief, avec son caractère
presque insulaire et situé au confluent de la Sédelle
et de la Creuse, ce promontoire avait tous les avantages.
Il est nécessaire de remonter le temps du Moyen Âge
jusqu’au début du XXe siècle pour voir les deux
rivières comme des torrents d’eau serpentant autour
des rochers au fond des vallées profondes dont les flancs
arides n’avaient que des chutes de bruyère, ajoncs
et pâturages.

Protégés derrière
les hautes murailles qui surplombent le reste de la vallée,
les habitants de la forteresse auraient pu voir des assaillants
venant de loin et, une fois le pont-levis relevé, ils étaient
en toute sécurité. On estime que la garnison rassemblée
à l’intérieur aurait pu atteindre 10 000 hommes.

Après les Lusignans,
les familles Bourboniennes, les Armagnacs puis encore les Bourbons
se succèdent comme comtes des Marches et propriétaires
de Crozant. Mais ils n’ont pas vécu dans la forteresse.

Du
rocher de la Fileuse au lac d'Eguzon
Au
pied de la Tour des Bridiers
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