Gargilesse - Un
haut lieu de l'histoire du Berry
Dimanche 7 mars 2021.
Après avoir buté sur les grilles closes du
château, nous voilà revenus au coeur du village, où
nous cherchons la maison de George Sand.

La vérité, c'est qu'elle
est toute petite, et si nous n'avions pas su ce qu'elle
était, nous ne l'aurions sans doute pas remarqué.
Hormis cette petite statue qui trône à quelques mètres
de là...

En attendant, je préfère
de nouveau me plonger au coeur de l'histoire de ce village
et de son château qui fit toute sa renommée.
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Comme tant d’autres, la famille
de Naillac fut déchirée par la longue époque
troublée de la guerre de Cent ans : certains de ses
membres, favorables aux anglais virent leurs biens confisqués
par le Roi.
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D’autres,
fidèles au Roi furent tués au combat et, faute de
successeurs directs, Gargilesse échut par testament
à Jean de Prie en 1389, puis à la famille de Châteauneuf.

A la Renaissance, Antoinette,
une Dame de Châteauneuf apporte Gargilesse en dot à
son mari, Jean de Rochefort en 1518.

Participant aux guerres d’Italie
il est fait prisonnier lors du désastre de Pavie
aux côtés de François 1er dont il deviendra
par la suite le chambellan et le conseiller.

Au début du XVIIè siècle,
Charlotte de Rochefort vend le château à René
du Bost du Breuil, gentilhomme de petite noblesse mais fort riche,
désireux de porter le titre de Comte qui s’y rattachait.

Ses armes figurent sur le linteau
de pierre de la porte d’entrée, ainsi qu’au dessus
de la porte du premier salon. Il va provoquer la ruine de Gargilesse.

Partisan de la Fronde, il vient
se réfugier au château avec 91 hommes d’armes,
29 serviteurs et 150 chevaux.

Le château fut assiégé
pendant 15 jours par un détachement des armées de
Turenne puis pris d’assaut, incendié et démantelé.
Gargilesse n’est plus que ruines et s’endort pour 100
ans…

En 1750, l’épouse de Louis
Charles du Bost du Breuil Olympe de Chevigny, reconstruit
sur les ruines un “château neuf” : c’est
le manoir de style XVIIIè siècle qui se visite aujourd’hui.

De l’ancienne demeure féodale
il ne subsiste que la poterne et quelques crontreforts.
La tour carrée, également conservée lors de
la reconstruction, date du XVIIè siècle et était
à l’origine, le tombeau des Seigneurs de Gargilesse.
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Le château va traverser sans dommage
la bourrasque révolutionnaire : Louis Charles
du Bost du Breuil fut emprisonné sous la Terreur
mais échappa à la guillotine et retrouva ses
biens mis sous scellés.
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A l'époque
romantique, George Sand nous présente un
des derniers représentants de la lignée, Antoine Charles
du Breuil du Bost : “C’est un solide gaillard
de 80 ans qui s’en va encore tout seul, à pied, par
une chaleur torride, à travers les sentiers escarpés
de ses vastes domaines. Riche de cinquante mille livres de rentes,
dit-on, il n’a jamais restauré que je sache ; mais
il n’a jamais rien détruit ; sachons-lui-en gré”.

De 1960 à 1986, le bâtiment
est dans l’oubli, proie du lierre et des vandales. Un couple
de particuliers le sauve de la ruine totale en restaurant l’ensemble
du gros oeuvre.


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