Le château de Rambouillet
Samedi 4 janvier 2014 . Début de l'année, temps pourri, et une après-midi devant moi après le lapin que ma fille m'a posé à Paris, après un déjeuner à deux balles dans une pizzeria de Puteaux. Bon, ok, il faut que je bouge et que je me trouve un endroit pépère pour ruminer ma déception. GPS en mode recherche, sablier... Château de Rambouillet. Bingo ! Je ne connais pas, sauf de nom, et ça fait longtemps que j'avais envie de la découvrir. Cap à l'ouest, direction Rambouillet.

Trois quart d'heure plus tard, me voici donc devant les grilles du château. Visite de l'intérieur impossible. Tant mieux, je n'avais pas l'intention de visiter la xième chambre royale ou impériale, avec des meubles Louis machin-chose qui finissent tous par se ressembler. Direction le jardin, donc ! Mais un peu d'histoire avant ça. Ancien manoir, la demeure est transformée en 1374 en un véritable château fortifié, entouré de douves. Dès 1384, Guillaume Bernier, vend ce château à Regnault d'Angennes, écuyer et premier valet tranchant du roi. Il restera dans la famille d'Angennes pendant plus de trois siècles, jusqu'en 1699. Pendant la guerre de Cent ans, le château fut pillé et incendié, puis restauré en 1484 par Jean II d'Angennes et son épouse. Jacques d'Angennes (1514-1562), capitaine des gardes du corps de François 1er, agrandit le domaine, constituant ainsi un magnifique domaine de chasse. Grand amateur de chasse, François Ier vient souvent à Rambouillet. Il y meurt le 31 mars 1547 d'une septicémie. À la suite du mariage de la deuxième fille de Julie d'Angennes, le domaine passe au duc d'Uzès. Celui-ci a des problèmes financiers et doit vendre le domaine en 1699 àà l'un de ses créanciers, Fleuriau d'Armenonville, qui y engloutit plus de 500.000 livres en l'espace de quelques années.

C'est Fleuriau d'Armenonville qui fait transformer les jardins à la française en créant une succession de parterres et de plans d'eau, alimentés par les nombreuses sources de ces terrains marécageux. Un canal est creusé dans l'axe de la façade sud-ouest du château et prolongé par un tapis vert. Un autre canal, perpendiculaire, longe les parterres de broderies qui s'étendent au pied du château. Au-delà de ces parterres sont aménagés trois bassins de formes différentes. Le parc est agrémenté de sculptures par Simon Mazière, Pierre Legros et René Frémin.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, fils naturel légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, souhaitant posséder un domaine de chasse aux environs de Paris, jette son dévolu sur Rambouillet. Fleuriau d'Armenonville est contraint de lui céder le domaine en 1706 pour la somme de 500 000 livres. Le comte de Toulouse va développer et embellir le domaine. Il fait construire de splendides écuries et de vastes communs. Il fait également réaliser d'importants travaux sur le château lui-même. Les façades sur cour sont homogénéisées et la cour est fermée par une grille semi-circulaire. L'aile nord-ouest (aujourd'hui détruite) est dotée d'une façade incurvée sur le jardin et d'un escalier extérieur en fer à cheval. Le comte de Toulouse lance de 1730 à 1736 une seconde campagne de travaux qui vise à doubler l'aile ouest. Les aménagements intérieurs réalisés à la même époque sont d'un très grand luxe. À la mort du comte de Toulouse en 1737, le domaine passe à son fils unique, le duc de Penthièvre. Il se consacre principalement à l'embellissement des jardins, fait développer le réseau de canaux pour constituer un ensemble d'îles et fait aménager 25 hectares du parc à l'anglaise avec fabriques. La chaumière aux coquillages, l'ermitage et le pavillon chinois datent des années 1770-1780.
Louis XVI qui trouve trop exigu son château de Saint-Hubert, demande à son cousin le duc de Penthièvre de lui céder son château de Rambouillet. La vente est conclue en décembre 1783 pour la somme considérable de 16 millions de livres. Sous la révolution, à partir de 1793, le château est laissé à l'abandon pour une vingtaine d'années. En 1804, sur la demande de Napoléon 1er (1769-1821), Rambouillet devient un rendez-vous de chasse et une maison d'habitation. On songe alors à reconstruire entièrement l'édifice, et plusieurs projets sont élaborés, mais aucun n'est finalement retenu. Avec le retour des Bourbons sur le trône, le château est remeublé et des travaux sont exécutés pour effacer les insignes impériaux. Charles X aime chasser à Rambouillet. C'est là que, prenant lui aussi la route de l'exil, il abdique en faveur de son petit-fils le 2 août 1830. Louis-Philippe Ier ne veut pas conserver le château et le remet à l'administration des domaines, qui le loue à divers occupants. Enfin, au XXe siècle, Rambouillet fut utilisé comme résidence d'été et de chasse par les présidents de la République.
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