Etape 27 - Grenade, sur les pentes du Sacromonte
Jeudi 27 novembre 2014. Bonne nouvelle aujourd'hui. Le ciel gris a disparu et laissé place à de grands pans de ciel bleu... Pourvu que ça dure ! La mauvaise nouvelle, c'est que mes maux de ventre n'ont pas disparu. Bien au contraire. Tant pis pour Baeza et Ubeda, mais je ne me vois pas faire un long trajet en bus avec l'envie permanente de vomir... Ce matin, ce sera donc la colline du Sacromonte***. Je reprends donc le chemin de l'Albaicin en longeant la rivière Darro. J'en profite pour lever le nez et admirer les murailles de l'Alhambra au sommet de la colline opposée.
Pas vraiment prévue au programme, mon ascension de la colline du Sacromonte*** demeurera sans doute l'un de mes plus beaux souvenirs d'Andalousie. La colline gitane de Grenade ne ressemble à rien de tout ce que j'ai pu voir auparavant. Ici, tout n'est que musique et respire le flamenco à chaque coin de rue. Il suffit juste de tendre un peu l'oreille pour entendre les premiers accords de guitare ou les talons qui frappent le parquet. A droite, en montant la cuesta del Chapiz, cinq minutes de marche suffisent pour pénétrer un autre monde. Le quartier gitan de Grenade avec ses maisons blanches accrochées à la colline, ses rues tortueuses et pentues, ses cactus, ses figuiers de barbarie, sa rocaille et ses cuevas creusées à même les flancs de la colline, ce quartier renferme une atmosphère incomparable. Et que dire de la vue fabuleuse que ses flancs offrent à la colline de l'Alhambra. Le bleu du ciel m'accompagne pendant toute la montée et déverse une lumière blonde et rasante sur toutes les habitations. Un moment magique.
En haut de la colline, quelle n'est pas ma surprise de croiser un cochon sauvage se gratter la couane contre les piquants des figuiers de barbarie !
Au sommet de la colline se niche le minuscule museo-cuevas del Sacromonte**, une sorte d'écomusée couvrant un peu tous les aspects de la colline gitane. Autour d'un joli jardin botanique, on peut visiter les grottes troglodytiques réaménagées du quartier gitan. Cuisine, chambres, ateliers divers, on retrouve tous les aspects de la vie... sans oublier le flamenco !

La visite à peine achevée, je suis au regret de constater que le ciel bleu s'en est allé. Un cortège serré de gros nuages noirs menace de percer. Il est grand temps temps de rentrer. Descente vertigineuse et vue magique sur l'Alhambra. Au détour d'un chemin, je prends quand même cinq minutes pour écouter aux portes de l'académie de flamenco...



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