Etape
7 - Amsterdam - Vermeer et Rembrandt, les maîtres du Rijskmuseum
Jeudi 17 août 2023. Enfin,
nous voici au Rijskmuseum. J'ai tellement rêvé d'y
retourner un jour. Je sais, certains esprits me diront qu'à
choisir avec le musée Van Gogh, ils préfèreraient
le deuxième... Mais ils feraient une erreur. Comment comparer
Van Gogh à un Vermeeer ou un Rembrandt ? Tout à fait
impossible.

Tous ceux qui ont eu la chance un jour
d'admirer une toile de Vermeer d'assez près me comprendront.
Voilà pour moi, le maître incontesté de la peinture
avec Léonard de Vinci dont il partage la particularité
d'avoir peint seulement une poignée de toiles...
Quand je vous dis que les grands esprits se rencontrent.

Et aujourd'hui, dans ma quête
insensée de voir un jour l'ensemble des oeuvres de Vermeer,
voici que j'ai la chance d'admirer l'une de ses oeuvres habituellement
exposée à Washington : La fille au chapeau
rouge, datée de 1665 à 1667.

A côté de celle-ci, on
trouve la fameuse Lettre d'Amour, un des chef-d'oeuvre
absolu de Vermeer. Le tableau représente une servante
et sa maîtresse dans un intérieur domestique vues à
travers une porte située au premier plan. La première
vient vraisemblablement d'apporter à la seconde une lettre,
que celle-ci tient encore cachetée dans la main droite, alors
qu'à gauche elle tient le manche d'un cistre reposant sur
ses genoux.

ET bien entendu, la Laitière.
L'œuvre compte parmi les plus célèbres de Vermeer,
et même de l'histoire de la peinture. Unique tableau
de Vermeer prenant comme sujet principal une femme d'humble condition
(il traitera le sujet féminin sous d'autres aspects, notamment
avec La Jeune Fille à la perle), cette scène de genre
suggère le calme et la tranquillité des travaux domestiques
dans l'atmosphère saine et paisible d'une encoignure de pièce.

Une douce clarté partage l'espace
entre zones d'ombre et de lumière, et vient illuminer la
nature morte de la table du premier plan, notamment le pain dans
la corbeille, constellé de petites touches lumineuses. La
laitière aux formes généreuses s'absorbe dans
son activité nourricière en regardant, tout comme
le spectateur, le mince filet de lait qui coule de sa cruche dans
un plat, image instantanée fixée dans l'éternité
par le pinceau du peintre.

Autre chef-d'oeuvre absolu : La
Femme en bleu lisant une lettre. Le tableau, non signé
ni daté, représente, dans un intérieur domestique,
une jeune femme en veste bleue absorbée dans la lecture
d'une lettre qu'elle tient des deux mains.

L'originalité de ce tableau
dans l'œuvre de Vermeer tient surtout à l'envahissement
de la couleur bleue dans la toile, mais aussi au choix d’un
cadrage resserré, qui ne permet pas de reconstituer avec
certitude le schéma perspectif, ainsi qu'à la relative
opacité la mise en scène, qui fait que le tableau
semble, au premier coup d'œil, tout à la fois «
familier et énigmatique».

Enfin, quatrième chef-d'oeuvre
à admirer aujourd'hui : La Ruelle. Elle
représente, selon une perspective frontale, une portion
relativement restreinte d'une ruelle typique de Delft, où
s'élève notamment à droite une façade
qui occupe plus de la moitié du cadre.

L'identification du lieu précis
représenté par Vermeer a suscité de nombreuses
hypothèses. Si le tableau figure bien une ruelle
et des maisons caractéristiques de Delft, la ville natale
du peintre, leur localisation continue de faire débat parmi
les topographes locaux : ont été ainsi successivement
proposés l'Oude Langendijk, la Nieuwe Langendijk, la Trompetstraat,
la Spieringstraat, l'Achterom, la Vlamingstraat, et le Voldersgracht.

Des quatre personnages attachés
à la maison de droite, aucun ne révèle son
visage. La strie blanche dans la partie inférieure
des bâtisses, qui figure la chaux à laquelle on passait
alors les façades, attire le regard du spectateur sur eux.

L'autre grand maître du Rijskmuseum
est incontestablement Rembrandt dont les plus grandes toiles
(au propre comme au figuré) sont exposées ici.

Vieux maître innovant et prolifique,
il est généralement considéré comme
l'un des plus grands artistes visuels de l'histoire de la peinture
et l'un des plus importants peintres de l'École hollandaise
du XVIIe siècle, le siècle d'or néerlandais.

Parmi les oeuvres qu'on peut admirer
à Amsterdam, il y a bien sûr le célèbre
Syndic de la guilde des drapiers. La guilde des
drapiers d'Amsterdam a commandé ce portrait qui est accroché
dans leur maison , le Staalhof, jusqu'en 1771. Il est transféré
le 27 novembre 1771 au Konstkamer (« chambre d'art »
de l' hôtel de ville sur la place du Dam, puis à partir
de 1808 à la Trippenhuis et en 1885, au Rijksmuseum Amsterdam.
Le tableau appartient à la municipalité d'Amsterdam
qui le prête depuis le 15 août 1808 au Rijksmuseum.

Le tableau est un portrait de groupe
de cinq gentilshommes de la guilde des drapiers d'Amsterdam
qui étaient chargés de l'inspection des étoffes,
et de leur domestique. Ce ne sont pas les régents
de la guilde, mais les proefmeester of waardijn, des drapiers
qui ont été élus pour évaluer la qualité
des étoffes que les tisserands proposent à la vente
aux membres de leur guilde, les Staalmeesters : deux catholiques,
un mennonite, un remontrant et un réformé.

Assis derrière une table recouverte
d'un tapis rouge, adossés à un mur lambrissé,
se trouvent les cinq Staalmeesters, en costume noir, portant
chapeaux et fraises, qui forment un comité de la guilde des
drapiers d'Amsterdam. Ils vérifient la qualité des
tissus selon des critères définis dans un cahier d'échantillons.
Sur le mur du fond, à peine reconnaissable, est accrochée
une petite image représentant un phare, symbole d'un comportement
exemplaire et qui guide sur le bon chemin.

Autre chef-d'oeuvre du musée
: Autoportrait en apôtre Paul. Le tableau
montre Rembrandt vêtu de sombre, sur un fond également
sombre. Seule la partie supérieure gauche, où la signature
est apposée, est plus claire. Le turban blanc dont
il est coiffé est la partie la plus brillante de la toile.
Rembrandt tient dans sa main un exemplaire de l'Ancien Testament,
dont les lettres sont en hébreu. Le livre est le premier
attribut de Paul de Tarse. L'épée, avec laquelle
il combat pour sa foi et avec laquelle il a été exécuté,
est le second. Seul son pommeau est représenté

A ne pas manquer également :
La Fiancée juive. Le tableau représente
un homme et une femme dans une étreinte étroite. Une
pièce sombre et vague est représentée, dans
laquelle se trouve le couple élégamment vêtu.
L'homme tient sa main droite contre le sein de la femme. En même
temps, sa main gauche repose sur son épaule gauche. Elle
tient la main droite de l'homme contre sa poitrine avec sa main
gauche du bout des doigts. Sa main droite repose sur son abdomen.
Ces gestes déterminent le noyau émotionnel et physique
de la peinture. Les deux regardent dans le vide. L'homme et la femme
sont les seules figures humaines du tableau.

Autre oeuvre majeure : Le Porte-drapeau.
Le tableau montre un porte-drapeau en demi-figure, mais ce n'est
pas un portrait de porte-étendard. Traditionnellement,
ceux-ci portaient un costume à la dernière mode et
invariablement un chapeau à plume. Ici, le modèle
porte des vêtements d'aspect du XVIe siècle, notamment
visibles dans la manche bouffante et la braguette. La demi-figure
ne porte pas de chapeau, mais un béret. Seuls le gorgerin,
la ceinture et les plumes rappellent un véritable porte-étendard.

Enfin, comment ne pas parler de la
La Ronde de nuit. Sans doute l'oeuvre la plus connue
du Rijskmuseum avec la Laitière de Vermeer. La Compagnie
de Frans Banning Cocq et Willem van Ruytenburch, plus connu comme
La Ronde de nuit (De Nachtwacht ou Nachtwacht), est un portrait
de groupe achevé par Rembrandt en 1642.

Il représente une schutterij,
une compagnie de la milice bourgeoise des mousquetaires d'Amsterdam,
commandée par Frans Banning Cocq, sortant en armes d'un bâtiment.
Ce tableau a été peint l'année de
la mort de Saskia, la première épouse de Rembrandt,
et s'est assombri inexorablement en raison d'un apprêt au
bitume de Judée, conséquence courante jusqu'au XIXe
siècle, d'où le nom de La Ronde de nuit donné
à cette époque, qui peut apparaître
comme un contresens, ce portrait collectif représentant une
scène de jour.

La peinture est considérée
comme l'œuvre principale de Rembrandt, dont l'authenticité
n'a jamais été mise en doute en raison de la documentation
continue de la provenance et des nombreux documents qui ont été
transmis. Elle marque l'apogée du genre hollandais
du portrait de groupe et du tireur d'élite. Constituant
l'un des biens les plus importants du patrimoine culturel national
des Pays-Bas, elle est aussi l'une des peintures les plus célèbres
au monde. En tant que tel, elle a fait l'objet de recherches
par les historiens de l'art avec une attention minutieuse que n'ont
eu que peu d'œuvres d'art.

Premier et seul tableau de schutterij
de Rembrandt, son œuvre est une composition vivante et audacieuse,
dans laquelle la milice civique ne pose pas dans la position statique
habituelle, mais est représentée telle qu'elle est
regroupée. La toile est une œuvre riche d'une
complexité baroque, alliant habilement réalisme et
symbolisme dans une intégration magistrale du mouvement,
de la lumière et de la couleur, harmonisée par un
délicat motif de clair-obscur. La Ronde de Nuit représente
l'apogée de la peinture de l'artiste.

Le tableau est célèbre
pour sa taille colossale, l'utilisation dramatique de la
lumière et de l'ombre (ténébrisme) et la perception
du mouvement dans ce qui aurait traditionnellement été
un portrait de groupe militaire statique. La peinture est achevée
en 1642, à l'apogée du siècle d'or néerlandais.
Elle représente la compagnie éponyme en train
de se déplacer, dirigée par le capitaine Frans Banninck
Cocq (vêtu de noir, avec une écharpe rouge) et son
lieutenant, Willem van Ruytenburch (vêtu de jaune, avec une
écharpe blanche).



|