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Pays-Bas, de Kinderjdik à Amsterdam - Août 2023

Etape 3 - Moulins de Kinderjdik - Un patrimoine qui a su traverser le temps

Mercredi 16 août 2023. Le site de Kinderjdik est parvenu à garder intactes les innombrables éléments caractéristiques et typiquement hollandais de son paysage et de son environnement, façonnées sans interruption depuis le Moyen-Âge et, plus particulièrement, dans la première moitié du XVIIIe siècle.

Les dix-neuf moulins qui constituent ce groupe de monuments sont toujours en état de marche, puisqu’ils servent de moulins de repli en cas de défaillance du matériel moderne.

Le degré d’authenticité de l’exécution et de l’emplacement des structures ainsi que du caractère distinctif de même que l’intégrité de ce paysage artificiel sont très élevés.

Aucune modification n’a été apportée aux liaisons hydrauliques fonctionnelles entre les mécanismes de drainage, les polders et les rivières, depuis que les seize moulins de De Nederwaard et De Overwaard ont été construits en 1738 et 1740.

Le degré d’authenticité de ce système est donc également élevé. Leur système de réservoirs est également intact, le réservoir inférieur de De Nederwaard datant de 1369 et celui de De Overwaard de 1365.

La restauration des moulins, qui a commencé en 2008, s’est faite dans le respect des techniques utilisées à l’époque de leur construction.

Des matériaux authentiques ont également été utilisés dans les restaurations. Le projet, dirigé par l’Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas, s’est achevé en 2011.

Dix-neuf moulins, la station de pompage de Wisboom et la Waardhuis sont inscrits en tant que sites du patrimoine national.

En 1993, la région a été désignée aire de conservation. Parallèlement, le bien du patrimoine mondial de Kinderdijk-Elshout est une réserve naturelle protégée et fait partie du réseau Natura 2000 concernant la conservation des oiseaux sauvages.

Des restrictions sont imposées sur la hauteur des constructions, arbres ou autres végétaux dans un rayon de 400 m des moulins (le biotope des moulins).

La plupart des terres comprises dans le plan de zonage municipal pour la région rurale de Nieuw-Lekkerland est une aire désignée de conservation de la nature.

Les constructions y sont interdites ; aucune activité de terrassement ne peut être effectuée sans délivrance d’un permis.

Un petit éclairage historique maintenant. On sait que la région de Kinderdijk est habitée depuis le XIe siècle. Afin de s'approvisionner en combustible pour leurs besoins quotidiens et aussi pour gagner des terres cultivables sur les marécages en creusant des fossés et des canaux, les habitants ont commencé à extraire la tourbe et ont ainsi peu à peu asséché la région.

Au début, l'eau des marécages s'évacuait naturellement et l'eau de pluie s'écoulait par le biais des ruisseaux à travers des tourbières, pour rejoindre la mer via les grandes rivières autour de I'Alblasserwaard et de Vijfheerenlanden.

Mais l'extraction de la tourbe et l'exploitation des terres cultivables, dont l'humus minéralise très rapidement, a eu comme conséquence que les sols ont commencé à s'affaisser tandis que, par rapport au sol, le niveau des rivières continuait de monter.

Pour contrôler cette montée du niveau des eaux, les habitants ont bâti des digues et des écluses, afin que la région ne soit pas submergée.

Les premiers longs canaux de drainage dans l’Alblasserwaard datent du XIe siècle. Cent ans plus tard, une digue entourait déjà la quasi-totalité de la région et les bassins des deux rivières qui traversent l’Alblasserwaard, l’Alblas et le Giessen, étaient aménagés.

Ils sont devenus respectivement les districts du Nederwaard (la basse terre) et du Overwaard (la haute terre).

En 1277, le comte Florent V de Hollande créait l’Administration des eaux et polders de ce district, organisme chargé de l’entretien des digues.

A cette époque, lorsque le niveau des rivières était bas, on pouvait assécher les champs en ouvrant les écluses pour déverser dans les rivières l'eau excédentaire.

Cependant, puisque le processus de minéralisation des sols et l'extraction de la tourbe pour en faire du combustible ont continué, le sol à continué à s'affaisser et le niveau des eaux à monter, assécher les polders au moyen d'écluses situées sur les canaux et les digues n'était plus suffisant pour contrôler le niveau des eaux.

En 1366, des bassins furent aménagés à l'endroit le plus bas de l'Alblasserwaard, et l'on pouvait encore déverser de l'eau dans la rivière grâce aussi à l'emploi d'écluses. Toutefois, au début du XVe siècle, on a commencé à utiliser des moulins afin de maintenir au plus bas le niveau de l'eau dans les polders.

A la suite d’une grande inondation survenue en 1726, il devint clair que des moulins de drainage étaient indispensables. On construisit donc en 1738 dans le Nederwaard les 8 moulins ronds en briques que l'on peut encore admirer sur place.

Deux ans plus tard, le même nombre de moulins, cette fois octogonaux et couverts de chaume, fut bâti de l'autre côté du canal, sur le Overwaard. Grâce à ces moulins, l'eau pouvait atteindre 1 m de plus dans les bassins supérieurs, avant d'être déversée dans la Lek en fonction de son niveau.

En 1868, en pleine révolution industrielle, des stations de pompage à vapeur furent construites de chaque côté de la Lek.

Aujourd'hui, la gestion des eaux est assurée par des stations de pompage modernes comme la station sur le Nederwaard (J.U. Smit-gemaal), dont la capacité est de 1'350 m³/minute ou encore celle sur l'Overwaard, dont la capacité est de 1'500 m³/minute.

Ces stations de pompage utilisent un système de vis d'Archimède dont on peut observer le fonctionnement sur place.

En 2001, un troisième palier de drainage a été mis à contribution, encore une fois pour faire baisser le niveau des rivières qui continue de monter par rapport au sol.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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