Etape
4 - Delft - Dans les rues de la ville natale de Vermeer
Jeudi 17 août 2023. Ce matin,
c'est avec une certaine appréhension que nous partons vers
Delft, notre prochaine étape en terre néerlandaise.
Et pour cause, cela fait tellement d'années que je rêve
de venir jusqu'ici, car Delft n'est ni plus ni moins que la ville
de naissance de mon peintre préféré : Vermeer.

Il faut savoir que j'ai parcouru la
plupart des grands musées de ce monde afin de voir de mes
yeux vus les oeuvres de Vermeer. Je suis totalement fasciné
par ce peintre qui passa sa vie entière dans sa ville natale,
et qui, plusieurs centaines d'années après sa mort,
continue d'éblouir le monde par l'incomparable lumière
qu'il sut transposer dans ses tableaux.

Alors venir enfin à Delft, là
où Vermeer a passé toute sa vie et créé
toutes ses oeuvres, quelle chance j'aie !

Un petit mot quand même sur la
ville qui est de toute beauté. Delft est principalement
connue pour son centre-ville historique, le quartier nommé
Binnenstad.

Entre ses canaux, sur ce qui est probablement
le plus ancien site bâti de la ville, se situe la
vieille église Oude Kerk bâtie à partir de 1246
avec sa tour penchée caractéristique.

Cette tour est aussi appelée
le Oude Jan ou Scheve Jan (le vieux Jean ou Jean le penché).
Le long du vieux canal se trouvent aussi l'ancienne mairie
de Delft et le Prinsenhof, originellement un couvent et actuellement
un musée consacré à la peinture néerlandaise
de l'âge d'or.

À l'est des deux canaux, la
ville s'est développée au fil des siècles.
Sur la grande place du marché, se trouve l'autre
grande église de Delft: la nouvelle église ouNieuwe
Kerk qui contient le mausolée de Guillaume d'Orange et la
crypte royale.

Le clocher de l'église est le
deuxième plus haut clocher des Pays-Bas, culminant à
presque 109 m.

Toujours sur la place du marché,
en face de l'église, se trouve l'hôtel de ville de
Delft, qui a été construit par Hendrick de
Keyser vers 1618-1620 autour d'un des plus anciens bâtiments
de Delft : une tour appelée la Vieille Pierre. Sur la place
du marché se trouve une statue de Hugo de Groot, le juriste
né en 1583 à Delft.

La place Beestenmarkt est l'endroit
qui rassemble la vie nocturne à Delft avec de nombreux bars
et restaurants, surtout en été, mais de nombreux
autres endroits plus près de Grote Markt propose ces mêmes
services - surtout les ruesBurgwal, Brabantse Turfmarkt, Kromstraat
et Nieuwstraat.

La fondation de Delft remonte
à Godefroid III de Basse-Lotharingie qui, en 1071,
a construit une manse seigneuriale sur un site surélevé
près du ruisseau de Schie et de la rivière Gantel.

La ville de Delft s'est implantée
le long de la Schie, au nord, et cette portion a pris le
nom de Delf, du moyen néerlandais delven qui signifie «
creuser ».

Delft a obtenu ses droits de cité
par le comte Guillaume II de Hollande le 15 avril 1246.
La construction de la vieille église de Delft a été
entreprise la même année bien qu'il existait
vraisemblablement une église en bois au même endroit
dont l'existence remonterait à 1050 environ.

Vers cette époque, plusieurs
monastères et couvents ont été également
fondés dans la région de la ville. Des extensions
de Delft ont été réalisées en 1268 et
en 1355, portant la superficie de la ville, aujourd'hui le quartier
Binnenstad, (le « centre-ville »), à
sa taille actuelle d'environ 100 hectares.

L'hôpital de Koornmarkt («
marché aux grains », dans la rue qui porte ce même
nom) a été construit au XIIIe siècle et a été
mentionné pour la première fois dans les écrits
en 1252. En 1271, le béguinage de Delft a été
construit.

Du XIVe siècle au XVIIe siècle,
Delft est devenue l'une des villes les plus importantes
du comté de Hollande. Elle fut gouvernée
sous différentes formes.

Depuis la reconnaissance de Delft comme
ville en 1246, le gouvernement local était composé
d'un maire (un juge), de sept échevins et de deux jurés
ou conseillers. Puis, après 1400, quatre maires étaient
désignés et vers 1450 un comité de quarante
notables dirigeait la ville.

Mais bon, revenons aux raisons
pour lesquelles je suis venu à Delft, ou plutôt à
la raison, à la seule et unique : Vermeer. Et quelle
émotion de se retrouver devant la maison où il vécut,
devant sa maison natale et désormais, devant la boutique
qui lui est entièrement dédiée.

On connaît peu de choses
de la vie de Vermeer. Il semble avoir entièrement
été dévoué à son art dans la
ville de Delft.

Les seules informations à son
sujet proviennent de certains registres, de quelques documents
officiels et de commentaires d'autres artistes ; c'est pour cette
raison que Thoré-Burger le surnomme, quand il le redécouvre
en 1866, le « Sphinx de Delft».

En 1989, l'économiste de formation
John Michael Montias, après avoir publié une étude
socio-économique sur le marché de l'art dans la ville
de Delft au XVIIe siècle, entreprend d'écrire
une biographie de Vermeer à partir de ses études antérieures
et d'un patient travail de recherche d'archives, qui redonne du
relief à la personne du peintre, en apportant des éclairages
essentiels sur sa vie et l'histoire sociale de son temps.

Bien qu'aucun document n'ait à
ce jour été trouvé pour rendre compte de son
apprentissage, on doit supposer que le jeune Johannes a
entamé celui-ci vers la fin des années 1640, puisqu'il
est admis comme maître à la guilde de Saint-Luc de
Delft le 29 décembre 1653, et qu'il était
pour cela requis d'avoir suivi une formation de quatre à
six ans chez un maître reconnu

Vermeer travaillait lentement, ne réalisant,
semble-t-il, pas plus de trois tableaux par an, pour un
total évalué entre 45 et 60 œuvres sur l'ensemble
de sa carrière— ni sa célébrité
acquise à Delft, ni ses soucis financiers, qui commencent
vers 1670, n'ayant accéléré cette cadence.

Contrairement à l'idée
qui a largement été propagée à partir
de la seconde moitié du XIXe siècle, Vermeer
ne fut pas totalement ce « génie méconnu »
qu'on a bien voulu croire, et ses œuvres ont continué,
après sa mort, à figurer en bonne part dans les ventes
et collections privées.

Vermeer reste surtout connu pour ses
scènes de genre peintes sur de petits formats, qui constituent
l'essentiel de sa production. Elles représentent
des intérieurs intimes, sereins, « bourgeois »,
dans lesquels les personnages, comme surpris par le peintre, sont
occupés à leurs activités de tous les jours.

Vermeer est surtout réputé
pour ses perspectives sans défaut, d'autant plus surprenantes
qu'aucune ligne guide sous la couche de peinture n'est visible,
et qu'aucun dessin ou étude préparatoire n'est parvenu
jusqu'à nous. Ceci a pu justifier l'hypothèse,
formulée dès 1891 par Joseph Pennell qu'il s'aidait
d'un dispositif optique utilisant des lentilles connu sous le nom
de camera obscura, et qui n'a fait que se développer et se
confirmer par la suite.



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