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Genève - Un petit détour par le lac Léman - Août 2022

Etape 4 - Genève - La cathédrale protestante Saint-Pierre

Vendredi 19 août 2022. Allons maintenant admirer la cathédrale protestante Saint-Pierre. Auparavant, elle fut pendant mille ans (dès la fin du ive siècle) l'église cathédrale de l'évêque de Genève.

Elle a été pour la dernière fois reconstruite entre les XIIe et XVe siècles, avec un portail datant du XVIIIe siècle.

Cette cathédrale est placée sous l'invocation de l'apôtre saint Pierre et porte à l'origine la dénomination « Saint-Pierre-ès-liens » (par référence à la basilique romaine). La cathédrale est aussi un « temple civique » où se tient l'assermentation du gouvernement cantonal (Conseil d'État).

Construite pour le rite catholique, l'avènement de la Réforme, au milieu du XVIe siècle, avec sa philosophie d'austérité bouleverse l'intérieur de l'édifice, le vidant de tout ornement et recouvrant les décors polychromes du Moyen Âge.

Seuls les vitraux sont épargnés et une partie du mobilier (les stalles par exemple), leur destruction aurait été alors couteuse en réparations.

Les dernières œuvres d'art qui ont orné cette cathédrale, à l'origine entièrement peinte à l'intérieur, incluent le premier tableau de paysage réaliste : le retable de Konrad Witz (1444) avec une représentation de la rade de Genève comme cadre de la pêche miraculeuse avec le Christ et saint Pierre (aujourd'hui déposé au musée d'art et d'histoire).

La cathédrale subit de nombreuses modifications à la suite de travaux de restauration et de reconstruction, des guerres et des incendies successifs.

Au fil du temps, les ajouts et les rénovations ont modifié l'apparence intérieure et extérieure de la construction.

À l'extérieur, les changements les plus visibles, sinon les plus importants, sont certainement la construction de la tour sud, l'ajout du portique, l'adjonction de la chapelle des Macchabées — expression du gothique flamboyant réalisée vers 1400-1405 à l'initiative du cardinal de Brogny —, la reconstruction de la tour nord et la mise en place de la flèche est plus moderne, elle date de 1895.

À l'intérieur, la cathédrale présente le plus vaste ensemble de chapiteaux romans et gothiques de Suisse (près de 300 éléments) tandis que les vitraux (identiques à ceux de la Renaissance qui sont au musée d'art et d'histoire) remontent aux travaux de restauration du XIXe siècle.

La présence d’une cathédrale et d’un ensemble religieux sur le site de Saint-Pierre est attestée depuis le quatrième siècle de notre ère.

La première cathédrale, appelée « cathédrale nord » par les archéologues, remonte à la fin du IVe siècle (350-375). Elle est intégrée dans un ensemble qui comprend en outre un baptistère et une église, des édifices d’habitation et d’administration pour l’évêque qui est l’homme le plus important de la cité.

Aux alentours de 380, cette cathédrale mesure 32 mètres de longueur par 15 mètresde largeur. Elle se dresse sur les fondations du grand bâtiment résidentiel dont les axes ne se coupent pas à angle droit, ce qui explique la tenue légèrement en biais de l’église.

Elle ne possède qu’une entrée latérale précédée d’un vestibule. La nef est séparée en deux par une légère barrière dans le but de créer une scission entre les fidèles privilégiées et les autres, le choeur est également séparé de la nef par une barrière.

En 390, l’évêque fait construire une nouvelle cathédrale au sud. Le baptistère est alors déplacé pour l’harmonie de l’ensemble. Entre les trois bâtiments se loge un atrium permettant de circuler d’une cathédrale à l’autre.

Cette cathédrale est construite en tant qu’église secondaire et est destinée aux enseignements religieux et aux lectures de textes sacrés. Elle mesure approximativement la taille de sa jumelle et son architecture paraît plus soignée.

La nef, dotée de deux rangées de colonnes, est à nouveau séparée en deux, délimitant ainsi les zones entre les deux classes de fidèles. Le choeur, quant à lui, est totalement interdit aux laïcs par un mur.

Au IXe et Xe siècles, la troisième cathédrale est agrandie par-dessus les baptistères et, vers l’an 1000, l’ensemble du groupe épiscopal est à nouveau réorganisé et restauré. Les changements viennent sans doute d’une envie d’unifier le complexe architectural à travers un seul et unique bâtiment.

Tout commence avec le prolongement à l’est du plan à trois nefs par de très puissantes fondations et une crypte voit le jour. Le plan de ce deuxième chœur indépendant s’inspire sans doute de la célèbre crypte du monastère Saint-Bénigne de Dijon, restaurée au XIe siècle et dotée elle aussi d’un double déambulatoire.

En 1160, le premier prince-évêque de Genève, Arducius de Faucigny, entame la construction de l’actuelle cathédrale romano-gothique, étape qui s’étendra jusqu’à la fin du XIIIe siècle.

En 1232, l’édifice menace de ruine à la suite d’un arrêt des travaux à cause d’un désaccord entre l’évêque Aymon de Grandson et un dignitaire ecclésiastique. Celui-ci en informe le pape, mais les travaux ne reprennent pas. En 1234, l’archevêque de Vienne décide que l’évêque doit faire reprendre les travaux. Par la suite, la construction de la cathédrale s’achève presque à la fin du XIIIe siècle, à l’exception des tours.

Placée au cœur des conflits qui opposent les seigneurs locaux, la cathédrale devient une citadelle entre 1289 et 1300. L’office religieux cesse d’y être célébré et le bâtiment est endommagé par les pierres catapultées depuis le Bourg-de-Four et par les nombreux incendies qui ont lieu au XIVe siècle.

Avec l’arrivée de la Réforme protestante, le destin de la cathédrale change brutalement. Le 8 août 1535, Guillaume Farel y prêche la Réforme pour la première fois devant une foule immense. C’est l’après-midi de ce même jour, durant les vêpres, que des iconoclastes dévastent la cathédrale en y brisant les statues, en détruisant tout le mobilier, les ornements liturgiques et les vases sacrés et en lacérant les images ou en badigeonnant les scènes historiées qui n’étaient pas en conformité avec le nouveau culte réformé. À la suite de cet événement, le Conseil décide, le 10 août 1535, de suspendre la messe provisoirement. Cette précaution ne sera en réalité pas relevée, et la messe sera ainsi abolie. La Réforme sera officielle à Genève le 21 mai 1536. Par ailleurs, durant 23 ans, Jean Calvin y lit et explique les Saintes Écritures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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