Etape 65 - Château des Comtes - Depuis le sommet des remparts

Mardi 5 février 2019. En plus de la salle d'armes et de tortures, le véritable intérêt d'une visite au château Comtes réside dans sa situation en hauteur par rapport au reste de la zone historique de Gand. Car depuis les remparts, on embrasse du regard tout le centre-ville, les dizaines d'églises comme les maisons à pignons.

Au Moyen Âge, après une brève période de pillage par les Vikings, les Comtes de Flandre transforment l’ancienne fortification de bois et érigent un donjon entouré d’un rempart en moellons pourvu de 24 tours. C'est celui-ci qu'on visite en accédant au sommet des remparts.

Avec son architecture militaire, l’imposant édifice incarnait alors le pouvoir des comtes dans une ville agitée.

Le château des Comtes*** est le seul château fort médiéval en Flandre dont le système de défense est encore à peu près intact. Le corps de garde, les remparts, le donjon, la résidence des comtes et les écuries sont accessibles à tous.

Depuis le sommet des remparts, on a une vue spendide sur le quartier de Patershol et le Vrijdagmarkt, sur la rive gauche de la Lys.

L'accumulation de places, de maisons à pignons dentelés datant du XVIIe siècle pour la plupart, les façades de briques et les artères médiévales dessinent sous mes yeux un paysage urbain à couper le souffle. Plus petite que Bruges, Gand n'en possède pas moins une harmonie architecturale exceptionnelle.

Les petites places du Patershol*** sont d'un charme inouï et les touristes s'ypressent pour venir déguster une bière à la terrasse d'un des nombreux cafés.

Depuis le corps de garde et les remparts, on distingue très clairement l'entrelacs d'anciennes artères médiévales qui sont colonisées aujourd'hui par les rails du tramway.

En se retournant, en portant son regard vers le quai aux Herbes et le centre de la cité depuis lequel je suis arrivé, la vue sur le centre-ville historique, avec ses multiples clochers qui se dressent dans le ciel laiteux, est à couper le souffle.

Charles Quint, pourtant né au Prinsenhof, s'installa au Gravensteen lors de la répression des émeutes de 1539, pour bien affirmer que le comte venait châtier sa ville. 

Après le départ des Espagnols, et durant le siècle d'or des Flandres, des maisons furent construites contre les murs et certaines de ses pierres furent même employées pour construire d'autres bâtiments.

À partir de la fin du XVIIIe siècle, le château abrita une filature de coton et des ateliers, et il fut même prévu de le démolir à la fin du XIXe siècle. En 1872, le baron de Maere organisa l'opposition à cette démolition.

En 1885, après qu'il fut donc décidé de garder l'édifice, la ville de Gand acheta le château et lança un projet de rénovation. Les nouvelles constructions adjacentes furent enlevées et les fortifications ainsi que le donjon furent restaurés jusqu'à leur taille originelle.

Les fortifications visibles actuellement ne sont donc pas totalement celles existant à l'origine. Il n'empêche, aujourd'hui le château des Comtes constitue un des plus beaux châteaux médiévaux de Belgique.