Etape 32 - Bruges - La basilique du Saint-Sang
Lundi 4 février 2019. Pour cette dernière visite de la journée (j'en ai plein les bottes ! J'ai marché je ne sais combien de kilomètres aujourd'hui !), je m'en vais admirer la façade de la basilique du Saint-Sang***, toujours sur la place du Burg, à deux pas de l'hôtel de Ville.

Bien étange que cette église qui ne possède pas de clocher, mais sa façade est absolument magnifique. On peut y voir une repréentation de Thierry d’Alsace avec en médaillon la femme qu’il épousa durant la croisade, Sibylle d’Anjou. Située à gauche de la porte d’entrée, cette scène est complétée par 7 autres sculptures de bronze doré représentant Philippe d’Alsace ou encore Isabelle et Marie de Bourgogne.

Puis, pour accéder à la chapelle du Saint-Sang***, il faut encore grimper un escalier de pierre, datant à l’origine de 1530 (un incendie ayant détruit l’escalier, il a été reconstruit à l’identique au XIXe siècle), surmonté d'un plafond en voûtes d'ogive qui n'est pas sans rappeler encore une fois les vastes escaliers qu'on peut trouver dans les châteaux de Prague ou de Hongrie.

Enfin, voici la chapelle principale qui se divise en deux vastes nefs, l'une abondamment chargées de sculptures et de peintures murales, l'autre, plus discrète, mais plus importante encore aux yeux des Brugeois, car c'est ici que serait renfermé le sang du Christ récolté quand un soldat romain lui planta une lance dans le flanc pour s'assurer qu'il fut bien mort...

Très richement décorée, la pièce est lumineuse et colorée. Les peintures datant du XIXe siècle et une chaire du XVIIIe siècle rivalisent avec la profusion de détails et de couleurs flamboyantes qui caractérisent la chapelle. Au-dessus de la chaire, une sublime coquille d'huître supporte un Christ portant sa croix.

Hélas, il est impossible de pénétrer dans le choeur de la chapelle. La vaste fresque murale qui décore le mur occidental est pourtant de toute beauté.

Le plafond en bois précieux est en forme de coque de bateau renversée. Des ouvertures à vitraux permettent de faire pénétrer la lumière.

Cette chapelle romane fut souvent modifiée, notamment au XVe siècle. Elle fut démolie par les Français à la Révolution, puis reconstruite au XIXe siècle en style néogothique.

Dans l'autre nef (il est interdit de prendre des photos), l'ampoule du Saint-Sang est exposée sur un étrange autel au style rococo. Cette ampoule est exposée sur un reposoir, tous les jours après la messe.

Cette relique est vénérée par les Burgeois depuis le XIIe siècle. La légende raconte que lors de la deuxième croisade, en 1146, Thierry d'Alsace reçut des mains du patriarche de Jérusalem quelques gouttes du sang du Christ. Comment celui-ci n'avait-il pas séché depuis tout ce temps ? Tout le monde l'ignore !

L'histoire ressemble à celle du calice du Graal recherché par les chevaliers de la Table Ronde. La précieuse relique fut préservée dans une fiole de cristal, rapportée à Bruges par Beaudoin IV (après le pillage de Constantinople en 1204) et exposée à la vénération des Brugeois.

A droite de cette photo, on peut distinguer une partie de l'autel rococo où est exposée la relique. Toujours est-il que la tradition rapporte que le sang se liquéfiait tous les vendredis, ce qui mltiplia le nombre de pélerins.

Une courte parenthèse à mon histoire pour présenter la magnifique chaire en bois précieux suspendu au mur nord de la chapelle. De forme ronde, telle une planète d'ébène, elle est accrochée au mur et coiffée de ce couvercle en forme de coquille d'huître.

Sur cette photo, on voit bien la séparation entre les deux nefs, avec à droite l'autel rococo sur lequel on peut distinguer la fiole contenant le saint sang. Chaque année, le jeudi de l'Ascension, une procession du même nom rassemble des centaines de pélerins et draine une dizaine de milliers de spectateurs sur son parcours.

Pour l'anecdote, le musée de la basilique expose un magnifique reliquaire du Saint-Sang, merveille d'orfèvrerie réalisée au XVIIe siècle.




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