Etape 30 - Glasgow et Burell Collection
Dimanche 15 juillet 2012. Contrairement aux Highlands, et malgré le discours dythirambique du Routard, Glasgow** ne soulève pas les montagnes... Grise, moche, fait de briques, d'acier et de suie, la capitale écossaise ne nous a pas emballés.
Un peu d'histoire quand même. Dans l'ombre des ports anglais, Glasgow ne connut son véritable essor qu'au XVIIIe siècle, lorsque l'Ecosse passa définitivement sous domination anglaise. La ville s'enrichit grâce au commerce avec les colonies, en particulier celui du tabac. Mais le véritable essor de la ville tient de la découverte du charbon et du fer dans la région. La ville prospéra au XIXe siècle, se couvrit de grands édifices publics, de belles demeures et de jardins anglais... et de quartiers ouvriers misérables où s'entassaient immigrés irlandais et petits paysans des Highlands. L'industrialisation forcenée donna à Glasgow son image sale, terne, grise des fumées d'usine. Tuberculose et alcoolisme ravageaient les quartiers ouvriers. Depuis, ces quartiers, de l'autre côté de la Clyde, ont été rasés dans les années 1960. Les chantiers navals ont eux aussi fermé...
Bref, rien de bien emballant au final. Et du coup, on se concentre vers l'hypercentre et la cathédrale avant de filer admirer la Burell Collection.
Saint Mungo's Cathedral** fut construite au XIIIe siècle sur le site d'une première église élevée 700 ans plus tôt par Saint Kentigern, alias Mungo, patron de la ville de Glasgow. C'est la seule cathédrale ayant survéru à la Réforme en Ecosse, protégée par les habitants dès les premières heures des émeutes. A l'intérieur, un très beau jubé en pierre et un choeur de style gothique. Bref, rien d'extraordinaire. Du coup, on se promène un peu dans le centre-ville en levant les yeux vers les nombreuses statues, puis on récupère la voiture garée sur le parking de la cathédrale.
La visite se poursuit donc par la Burell Collection***, de l'autre côté de la ville. Du coup, on reprend la voie rapide qui traverse la ville... et je trouve le moyen de me perdre, la bretelle de sortie étant située à droite, alors que la conduite est à gauche... A ne rien y comprendre ! Bref, on finit par atteindre le Pollock Country Park, le plus grand parc de la ville où se niche la collection Burell. Le bâtiment fait d'aluminium, de verre et de grès rouge est à Glasgow ce que le centre Pompidou est à Paris. C'est ici que se trouve la prestigieuse collection de peinture, de meubles et d'objets d'art de Sir William et lady Burell. Patron d'une compagnie maritime prospère, Sir William passa sa vie à collectionner plus de 8.000 oeuvres d'art avant de les léguer à la ville de Glasgow.

Du coup, dans un espace hyper moderne et aéré, les oeuvres d'art côtoient les meubles anciens, les antiquités grecques et égyptiennes, les armes et armures, les vitraux ou les éléments d'architecture. L'art japonais est également très présent. Mais le clou de la collection restent les oeuvres de la Renaissance : Cranach l'ancien, Rembrandt côtoient allègrement des artistes plus récents : Degas, Cézanne, Courbet ou Manet, sans oublier l'extraordinaire exposition consacrée à Millet, son superbe Angelus dont une reproduction en cuivre ornait la salle à manger de mes parents... Souvenirs, souvenirs... Bref, un musée hors du commun, d'une richesse exceptionnelle.


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