Etape 7 - Berchtesgaden - La traversée du lac Konigssee
Vendredi 14 juillet 2017. Après cette nuit rocambolesque passée dans ma voiture sur le parking de mon auberge, j'ai encore du mal à réaliser que je viens de passer ma nuit dehors. Heureusement nous sommes en été. Vers quatre heures du matin, je suis réveillé par les premiers chants des oiseaux. Il fait encore nuit, mais le jour ne tardera plus longtemps à se lever. Quelle nuit ! J'ai froid. Aller-retour jusqu'à mon coffre pour chercher ma polaire et l'enfiler. Mince ! En me levant, je viens de faire tomber le masque que j'avais mis sur mes yeux pour éviter de dormir avec la lumière du parking. Dans cette semi-obscurité, impossible de la retrouver. Tant pis, je ferme quand même les yeux. Une petite demi-heure plus tard, un riverain fait son petit tour matinal. Ok, je fais comme de si rien n'était... Non, non, je n'ai pas dormi là... Mais si en fait ! Et je ne décolère toujours pas contre mon fichu gps qui m'a fait tourner en bourique et m'a fait arriver à l'auberge avec presque deux heures de retard. Grrrrrrrrrrrr... Et ces fichus montagnards autrichiens qui ferment toutes les portes passées 21 heures. Ok, je n'arrive plus à dormir. Autant prendre la route et arriver de bon matin à Berchtesgaden***. Une petite demi-heure plus tard, me voici devant le grand parking. Le temps de bien comprendre la situation et je saisis que le nid d'aigle d'Hitler a été démoli il y a bien longtemps. En même temps, je suis plutôt soulagé. Du coup, le réel intérêt d'être ici est de profiter à plein du lac, le Konigsee. Le principe est simple : des bateaux font la rotation toute la journée entre les différents hameaux qui bordent le lac, l'intérêt étant de s'arrêter à mi-chemin pour une petite randonnée improvisée le long du lac, puis de revenir à son point de chute pour reprendre le bateau vers le point de départ. Sauf que je comprends ce système bien trop tard. Je ne me suis pas organisé en conséquence et mes affaires chaudes (il fait un froid de canard et la pluie menace de tomber à tout moment) sont restées dans le coffre de la voiture. Vers 7 heures, je prends donc le premier bateau et l'option courte : jusqu’à l’église Sankt Bartholoma***. Allez zou, je jette un regard sur la baie et j'embarque.

Après seulement quelques brassées, le petit port de Konigsee où s'amarrent les bateaux électriques qui font le tour du lac. Pas de bateaux à moteur, ici. Et ce, depuis très longtemps, depuis 1909 exactement. D'autres mesures furent prises tout au long du XXe siècle pour maintenir une eau de grande pureté. La France a bien de quoi s'inspirer pour préserver ses espaces naturels...

En sortant du port, les rives du lac se dressent et s'étirent jusqu'au sommet des montagnes. Pendant la dernière glaciation, ce lac profond s'est formé par les mouvements des glaciers et était retenu par un barrage naturel à son écoulement. La beauté du lac et sa rive sont à l'origine du « parc national de Berchtesgaden » qui englobe une grande partie du lac.

Le lac s'écoule par plusieurs ruisseaux vers la Salzach, en Autriche. La « Eistal » (littéralement « vallée de glace »), creusée par le « Eisbach » s'ouvre au centre du « Watzmann ». Les débris emportés par le ruisseau forment une péninsule de 85 ha, le « Hirschau » où se trouvent la chapelle Saint Bartholomä et un relais de chasse (actuellement restaurant avec terrasse). Justement, ce sont ces deux monuments, les seuls de la péninsule qui apparaissent au milieu du fjord.

Sankt Bartholomä. A mi chemin du lac. C'est ici que je décide de descendre. Et je peste encore de n'avoir pas emmené avec moi mes affaires de randonnée. L'endroit est idéal, et justement très réputé pour ses circuits. Bref, je suis rattrapé par mon impréparation et mon improvisation qui ont suivi mon départ avorté pour la Russie. Seule petite consolation, le temps n'est vraiment pas au rendez-vous. La pluie menace à tout moment, et bientôt, avec la bruine persistante et le crachin qui vont tomber, les nuages qui vont s'agglutiner autour des montagnes empêchant de rien voir, mes regrets vont finir par s'évanouir.

En attendant, je profite de la belle vue sur le fjord et me dirige vers le relais de chasse... J'ai une faim de loup ! Une bonne tranche de gâteau aux pommes et un café bien chaud n'attendent que moi... Si je parviens à me faire comprendre ! Les deux aubergistes ne parlent pas un traître mot d'anglais. Alors de français...




|