Etape 6 - Anuradhapura - Dagobas, bassins et palais
Samedi 11 avril. Retour dans mes tongs... Ouf ! Il fait une chaleur à crever et j'ai faim et soif comme jamais. "Eh Aurélie, et si on allait manger un bout ?" Okayyy. On retraverse le chemin de Bodhi en sens inverse, petit coucou au passage aux Pak-Pak agglutinés devant l'entrée, on ignore nos vélos et on file de l'autre côté de la route où des baraques de marchands proposent souvenirs et boissons. Bon, pour le resto, on repassera, mais on se console avec des paquets de gateaux et du coca. C'est toujours mieux que rien.

En selle ! On continue la visite. Direction le Dagoba de Thuparama*** situé au bord d'un bois. Si l'on en croit notre guide, il est le plus ancien des dagobas du pays, et probablement le plus ancien du monde : IIIe siècle avant J.-C. Et pour cause, il contiendrait la clavicule gauche du Bouddha. Difficile à croire qu'un tel monument existait à la même époque que nos ancêtres les Gaulois dans la boue et la poussière d'un pays à la culture sommaire. Bref... Pas de comparaison possible. Des piliers surmontés du "vadatage" (chambre des reliques) entourent la structure en quatre cercles concentriques. Au nombre de 176 à l'origine, il n'en reste plus que 41 encore debouts...
Allez zou, encore cinq minutes de vélos à travers des étangs et des bois, et on pose les vélos devant l'entrée du Dagoba d'Abhayagiri***. Son nom signifie "colline de protection" ou "colline dans peur". Un boeuf doré contenant les reliques du Bouddha serait enterré au coeur du stupa... Difficile de se faire une idée... Pour ça, il faudrait tout démolir, et pas sûr que ça plaise aux milliers de pélerins qui viennent chaque année se recueillir ici. Des piliers de pierre se dressent encore à l'entrée du temple. Magique. En fait, cet énorme dagoba était autrefois le centre cérémoniel d'un monastère de 5.000 moines. Haut de 100 m à l'origine, il était un des plus grandioses édifices de son époque, 100 ans environ av. J.-C. Construit en briques brunes, le dagoba atteint aujourd'hui 75 m de haut. A l'intérieur, une superbe frise colorée raconte l'histoire de sa construction. Un bouddha couché recueille les offrandes.

Petite balade à travers la forêt avant d'atteindre le dagoba de Lankarama**, un "vadatage" du Ier siècle avant J.-C. Une rangée de piliers encercle encore le stupa et laisse à penser que des habitations se dressaient autour du site.
Allez zou, on reprend nos vélos et on s'enfonce un peu plus dans la jungle. On tombe sur deux gardiens du parc qui nous ouvrent le chemin du bassin des éléphants*** à bicyclette ! Les types sont si contents qu'ils nous emmènent jusqu'au bord de cet immense réservoir. Ils sont sympas, ces Pak-pak ! En guise de piscine pour pachydermes, le bassin des éléphants était surtout un réservoir d'eau pour le monastère d'Abhayagiri qu'on a visité un peu plus tôt. N'empêche, avec ses 159 m de longueur, ses 53 m de largeur et ses 10 m de profondeur, il peut sans problème accueillir un troupeau entier ! Le plus incroyable, c'est que les canaux souterrains qui l'alimentent fonctionnent toujours sans problème.
Après un petit moment de détente auprès de cet endroit propice à la méditation, on s'enfonce un peu plus profond dans la jungle pour rejoindre la Pierre de Lune***, située derrière le monastère. Ces vestiges sont ceux d'une ancienne école de moines du IXe siècle. Ici, la fraîcheur est de mise et c'est le bon moment pour se reposer un peu de la journée. Des vaches sacrées paissent tranquillement, des peecocks gambadent joyeusement, des singes sautent de branche en branche... "J'ai envie de dire, elle est pas belle, la vie, ma p'tite Aurélie !"

Bon, il n'est pas loin de 18 heures, il est grand temps de rejoindre Udesh à notre point de rendez-vous, près du museum. Pas question pour autant de mancher en chemin l'extraordinaire dagoba de Jetavanarama***, qui, du haut de ses 70 m, domine toute la cité antique d'Anuradhapura. Edifié au IIIe siècle, il atteignait alors 120 m de haut et evait être certainement le 3e plus haut édifice du monde après les deux grandes pyramides égyptiennes ! Pour le construire, il fallut près de 90 millions de briques, soit assez de matériaux pour édifier un mur de 3 mètres de haut entre Londres et Edimbourg... Impressionnant.

Bon voilà, la journée s'achève. Udesh est à l'heure au rendez-vous et on enfourche une dernière fois fois nos vélos pour rendre nos engins de compétition... Epique encore une fois. Circulation à tout va et coups de klaxon. Un chien fou se met à courser Aurélie qui, du coup, donne de grands coups de pédale. Mdr ! Bon, après cette petite course, on n'est pas mécontent de remonter dans la voiture. Direction Sirigiya et le Choona Lodge. La famille est super sympa. Cool. Moins cool par contre, l'attention particulière portée par Udesh à Aurélie... Bref.


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