Etape 43 - Everest Base Camp - Sur le chemin de Chhukung
Jeudi 16 novembre 2017. La montée vers Chhukung*** se poursuit. Nous traversons désormais un vaste plateau coupé en deux par une rivière à moitié gelée dont le lit est encombré d'un champ de pierres.

L'envie de se pencher et de goûter à cette eau turquoise est tempérée par la présence quasi certaine de parasites. Ce chemin est emprunté régulièrement par les troupeaux de yaks qui urinent et défèquent dans la rivière. Pas très appétissant tout ça...

L'autre raison est que l'eau est véritablement chargée de sédiments que rien ne vient filtrer. On peut imaginer que dans des milliers d'années, les rivières et l'érosion due au vent auront fini par ronger les géants himalayens...

En attendant, nous progressons toujours. Vraiment aucune difficulté particulière. Une montée progressive et super agréable, avec en point de mire le pic du Lothse***.

Pour la petite histoire, le Lhotse a rarement été vaincu. Parmi ceux qui l'ont tenté, on retiendra Nicolas Jaeger disparu à jamais vers 8.200 m lorsqu'il tenta l'ascension...

Un Slovène affirma avoir gravi le sommet en 1990, mais un sérieux doute demeure quant à la véracité de ses dires...

Pour moi qui ne suis pas alpiniste, je me contenterai de ces 4.700 mètres, soit à peu près la hauteur du Mont-Blanc tout de même. Et sans peiner, sans aucune difficulté respiratoire. Elle est pas belle, la vie !

Sur le chemin du retour, on emprunte exactement le même plateau, avec sur notre gauche, la face nord d'Ama Dablam***. Moins spectaculaire sans doute que sa silhouette habituelle, mais avec cette succession de plis et d'arêtes effilées aux flancs enneigés. Magnifique.


Plus loin, on croise de nouveaux troupeaux de yaks. Ceux-ci ne portent pas de charges et on peut imaginer qu'ils appartiennent à un des nombreux éleveurs de la région.


Après cette belle rencontre, on redescend le plateau doucement. Impossible de détacher son regard des flancs d'Ama Dablam.

Puis en se retournant (et en chaussant mon 35 mm), je profite à plein de la vision du Lhotse***. Tout simplement fantastique. Une fine pellicule de glace recouvre encore les pierres qui encombre le lit de la rivière.


Enfin, on retrouve le plateau qui nous ramène directement vers Dingboche***. Quelle magnifique balade aujourd'hui. J'espère qu'avec ce jour et cette montée d'acclimatation, je pourrais aborder la terrible ascension de Lobuche, la principale difficulté du trek.


De retour à Dingboche, je profite au maximum du soleil qui pénètre à l'intérieur de la vaste salle du lodge pour lire et jouer au rami avec Pierre et Sashee. Dans la salle, la seule télévision du lodge diffuse le film Everest. J'imagine qu'il en est ainsi tous les jours de l'année. Une consolation. Les gérants de ce lodge sont les plus désagréables de tout le trek...



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